Un génocide est-il négociable ?
Dans le cadre de la normalisation des relations arméno-
turques, l'Arménie propose , comme une premiere
étape, d'ouvrir la frontière terrestre avec la Turquie aux
titulaires de passeport diplomatique.
La réponse d'Ankara n'est pas pour demain car il utilise
certaines tactiques dans le processus des négociations
dans le but de faire pression sur Erevan et il ne prendra
aucune mesure concernant cette proposition tant qu'il
n'aura recu une concession de la part de l'Arménie.
La Turquie exigera des concessions liées aux questions
d'Artsakh et de Génocide . Elle qui devient un acteur
incontournable dans la région avec sa politique agressive
d'autant plus qu'actuellement elle est en position de
force après la guerre de 44 jours d'Artsakh.
Ankara n'entamera pas de negociations d'égal à égal avec
Erevan et exercera toute la pression afin d'obtenir l'issue
qu'elle souhaite.
Et cette pression augmente avec les réclamations de
l'Azerbaidjan concernant le statut de l'Artsakh.
Il ne faut pas renoncer aux pourparlers de normalisation
mais une issue favorable à l'Arménie reste aléatoire.
Lors d'un repas de rupture de jeûne de ramadan, devant
le Patriarche armenien d'Istanbul, le president Erdogan
a declaré que le dernier conflit de 44 jours etait une
opportunité de paix et la Turquie (insinuant sa position
de force, ndlr) a saisi l'occasion pour engager des pourparlers de normalisation avec l'Arménie.
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)
diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France
photo : D.R.