Les chaussettes sont-elles sèches ?
Un demi et une paire de chaussettes,svp! » A Roubaix, au bar Les Trois Tricoteurs, cinq minutes pour voir tricotée une paire de socquettes en coton bio d’Egypte, filé et teint en Italie, laine mérinos et polyamide recyclé d’Espagne – par le barman tricoteur.
« Vous choisissez vos socquettes sans coutures parmi les sept modèles et treize couleurs, et on fabrique à la demande », ditl ’un des trois jeunes cofondateurs de cet atelier de tricotage zéro déchet.
Ce nouveau lieu est le renouveau de la mode durable et locale de Roubaix.
Le temps de boire une bière et voilà la paire de chaussettes personnalisable, fabriquée à la demande, pour 6 à 15 euros.En vingt minutes, repartir avec un pull made in Roubaix, tricoté sur une machine italienne automatisée, qui réduit de 20 % à 2 % les déchets textiles.
« On est rentables car on produit peu, uniquement à la demande, et qu’il n’y a pas d’intermédiaire », expliquent les ingénieurs sortis
de l’Ecole nationale supérieure des arts et industries textiles . Bien décidé à exporter son concept partout dans l’Hexagone, le trio invite à produire moins, mais mieux….
Relancer le « made in France » à travers des produits écoresponsables : lRoubaix veut écrire à travers son opération de communication Roubaix rembobine.
« Cela fait quarante ans qu’on a fermé nos usines, mais le textile n’a jpas disparu de Roubaix, dit l' adjoint au maire délégué au développement économique. On a gardé des ateliers de production, le savoir-faire, la vente par correspondance, l’e-commerce, les écoles spécialisées… »
C’est à Roubaix que l’Union des industries textiles & habillement Nord a lancé Textile Valley pour accélérer le phénomène de réindustrialisation dans les Hauts-de-France. Objectif : relocaliser 1 % de la production textile en France, = 4 000 emplois.
C’est l’ambition d’une centaine d’acteurs du secteur textile roubaisien (créateurs, ateliers de confection, chercheurs, distributeurs, écoles, fournisseurs de tissus, etc.).
Une voloté accélérée par la crise du Covid-19.
En mars 2020, la France confinée cherche des masques. Dans l’urgence, un atelier de confection de 900 mètres carrés voit le jour, le 3 mai, au 156, rue de l’Industrie….