Pour ne plus être « dignes ,admirables, abandonnés de tous » (magazine Alakiaz n°89) , il faut préparer l’arme dissuasive d’agressions futures
Alakiaz n°89 de Novembre 2020 :Brochure Novembre 2020
L’espoir s’en est allé
Sevak AVANESYAN jouait dans la cathédrale Saint-Sauveur de Chouchi (voir p. 2)
IL FAUT SURVIVRE AUX PERTES, AUX DEUILS, ABANDONNÉS DE TOUS ! NE CÉDONS PAS A LA COLÈRE, restons UNIS
NE TOMBONS PAS DANS LES PIÈGES DE VIOLENCE QUE L’ON NOUS TEND ! RESTONS DIGNES ! RESTONS UNIS ! SOYONS ADMIRABLES !
LE VIOLONCELLISTE SEVAK AVANESYAN JOUE AU
MILIEU DES RUINES DE LA CATHEDRALE SAINT-SAUVEUR
DE CHOUCHI AU HAUT-KARABAGH
La cathédrale Saint-Sauveur, ou cathédrale Ghazanchtsots, est une des plus
grandes églises du monde arménien. Elle est située sur la place centrale
de Chouchi. Elle est l’œuvre de l’architecte Simon Ter-Hakobyan et est bâ
tie sur le modèle de la Cathédrale d’Etchmiadzine. Elle a été construite
entre 1868 et 1887, alors que sa tour-clocher date de 1858. A cette
époque Chouchi relevait, au sein de l’Empire Russe, du gouvernement
d’Elizavetpol.
Elle est désaffectée à la suite des massacres de Chouchi en 1920 pen
dant la période soviétique. La ville est alors intégrée à l’oblast auto
nome du Haut-Karabagh, au sein de la République socialiste soviétique
d’Azerbaïdjan.
Malheureusement elle connaît différentes utilisations : au cours du XXème siècle
la cathédrale a servi de grenier à blé puis de garage, avant de devenir une armu
rerie des Azerbaïdjanais de 1989 à 1992, pendant la guerre du Haut-Karabagh où elle est endommagée. Après la prise de la ville par les Arméniens, elle est restaurée, avec notamment la reconstruction de la coiffe et le remplacement des anges de la tour-clocher. Mais elle vient d’être à nouveau bombardée le 8 octobre 2020. Les forces armées de l’Azerbaïdjan ont bombardé la Cathédrale avec un missile à haute précision le 11ème jour du conflit armé très intense entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Des journalistes russes et 10 journalistes de la région ont été griève ment blessés dans le second bombardement des forces azerbaïdjanaises visant l’église. Avant le second bombardement un correspondant de l’AFP avait constaté d’importants dégâts : un large trou dans le dôme, les vitraux soufflés et les bancs de prières renversés au milieu des gravats et de la poussière. Au moment des tirs, des femmes et des enfants se trouvaient à l’intérieur. Par miracle ils ont été épargnés. Selon le ministère arménien des affaires étrangères, il s’agit « d’un crime monstrueux » et d’un « défi pour l’humanité civilisée ».
Au lendemain des violents bombardements, le violoncelliste belge d’origine arménienne SEVAK AVANESYAN s’est rendu dans la Cathédrale et a joué au milieu des décombres. Il a symbolique ment interprété KROUNK une œuvre du compositeur KOMITAS. Cette prestation émouvante a été filmée et largement partagée sur les réseaux sociaux. « Je suis venu ici pour dire au monde que vous ne pouvez pas ouvrir le feu sur les églises, ce n’est pas juste. J’ai interprété la musique de notre grand compositeur Komitas, qui a à peine échappé au génocide mais qui a été contraint de quitter son pays natal. Komitas a écrit le morceau KRUNK qui se traduit par ‘la grue’. Lorsque les Arméniens vivant à l’étranger voient une grue dans le ciel, ils demandent à l’oiseau : « com
ment va ma patrie ? ». Malheureusement je ne vis pas en Arménie. C’est un morceau de musique important pour moi » a expliqué Sevak Avanesyan.
La destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre. Cibler des sites du patrimoine culturel, en particulier dans des situations de guerre, est strictement interdit par un cer tain nombre de conventions internationales, notamment la Convention de La Haye de l’UNESCO. Une lettre a été adressée à l’UNESCO appelant à « la condamnation du bombardement ciblé de Ghazanchtsots à Chouchi par les forces azerbaïdjanaises ».
• Aeaski HARUTYUNYAN
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— Lecture —
LES PETITES ARMÉNIES DE LA VALLÉE DU RHÔNE de Boris ADJEMIAN
Avec cet ouvrage, Boris Adjemian présente un large tableau
de l’histoire de la communauté arménienne de la région
Rhône-Alpes, ses traits communs à l’ensemble de la communauté
arménienne de France, mais aussi ses spécificités et sa diversité.
Le titre suggère déjà une mosaïque de foyers dispersés sur un ter
ritoire assez vaste. L’arrivée des Arméniens en France se poursuit
tout au long du XXème siècle et jusqu’à aujourd’hui : les pays d’ori
gine, les motifs de départ varient suivant les périodes. Quant à la
vallée du Rhône, loin d’être seulement un passage entre le sud de
la France et la région parisienne, elle est aussi un lieu important
d’installation, en raison des nombreuses possibilités d’emplois
dans l’industrie ou l’agriculture. Enfin, l’histoire de la communau
té arménienne est mise en regard avec celles plus globales de la
diaspora et de l’immigration en France. Les sources utilisées par
l’auteur sont nombreuses : archives écrites, privées ou publiques,
locales et régionales, confrontées à des archives orales sous forme
de récits familiaux ou de témoignages et croisées avec des ou
vrages universitaires. Le livre montre l’installation de la commu
nauté en trois temps : celui de l’exil, celui de l’installation et celui de
l’écriture de la mémoire et son inscription locale.
Dans l’entre deux guerres, presque la totalité des Arméniens
arrivant en France étaient des survivants du génocide, d’abord
arrivés à Istanbul ou réfugiés au Liban, en Syrie, ou en Grèce avant
de gagner le territoire français après des étapes plus ou moins lon
gues. La plupart étaient originaires d’Anatolie. Ils ont constitué le fondement de l’installation des Arméniens en France. Parmi eux, certains ont rêvé d’un improbable retour au pays, puis se sont portés volontaires pour aller en Arménie au moment du Nerkaght (mou
vement de retour vers l’Arménie initié par le régime soviétique) entre 1936 et 1947. Dans la seconde moitié du XXème siècle, on observe de nouvelles migrations d’Arméniens de Turquie, du Liban, de Syrie, d’Arménie en raison de l’insécurité, de la guerre, de la volonté du retour ou de la situation économique du pays. En s’inté grant dans les structures existantes, les nouveaux arrivants contri
buent sans cesse à remodeler les contours de la communauté. Dans la vallée du Rhône comme ailleurs, l’installation se fait en fonction des possibilités d’emploi. Des organismes privés au service du patronat procèdent aux recrutements de main d’œuvre et établissent des contrats de travail ; cependant ces derniers sont aussi délivrés à la suite de demandes spontanées à l’arrivée à Marseille. Les premières vagues d’immigration massive d’ Armé niens correspondaient à une période de reconstruction en France et il y avait alors un besoin considérable de travailleurs. Les immi grés étaient confrontés à la xénophobie, aux humiliations, aux bas salaires et à des conditions de vie très difficiles. Dans un premier temps, les Arméniens se regroupaient par lieux d’origine. C’est ainsi que les associations, la construction d’églises et d’écoles, la presse, les cafés et les commerces ont peu à peu aidé à l’ancrage dans un lieu. Mais on ne pouvait encore parler d’intégration car l’obten tion de la nationalité était difficile, les Arméniens, apatrides pour la plupart, restaient des étrangers. La guerre de 1939-1945, par la mobilisation, a joué en faveur de leur intégration.
C’est dans la durée qu’une population peut véritablement s’enraciner dans un lieu. Le monde du travail, celui des activités internes à la communauté, l’éducation continuent à œuvrer et à se compléter. À partir des années 1960-1970, les deuxième et troisième générations peuvent s’emparer de la mémoire des an
ciens, l’écrire, et donner une visibilité politique au génocide, élé ment fondateur de la dispersion des Arméniens à travers le monde. Les commémorations, les jumelages, les monuments inscrivent pleinement la communauté dans la société française et finissent par constituer un patrimoine qui rend légitime la mémoire du gé nocide. B. Adjemian attire l’attention du lecteur sur le fait que les Arméniens, actuellement présentés comme un modèle d’intégra tion réussie, avaient dû se confronter à leur arrivée, à l’attitude hostile de l’administration et qu’ils avaient lutté âprement pour être reconnus comme des citoyens à part entière.
De très nombreuses photographies accompagnent la lecture de ce livre et permettent de suivre de façon très vivante les parcours individuels, les institutions de la vie communautaire, les lieux de travail et les types d’activités professionnelles, la vie quotidienne, la vie familiale et privée…
Un beau livre, richement documenté, une étude historique et sociologique passionnante.
• Anahid Samikyan
Éditions Lieux dits, 35€
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— Exposition — LE CINÉASTE ARTAVAZD PELECHIAN
À L’HONNEUR À LA FONDATION CARTIER
La Fondation Cartier pour l’art contemporain a été créée en 1984 à l’initiative de la prestigieuse maison Cartier et de son président Alain-Dominique Perrin. Installée dans un bâtiment conçu par l’architecte Jean Nouvel, la Fondation s’est donnée comme objec tif de développer une riche programmation d’art contemporain et d’accueillir des expositions de haut niveau autour de thématiques originales qui ouvrent des horizons étonnants entraînant le visiteur vers des terres à découvrir où se rencontrent les différentes disci plines de l’art et de la pensée. Au fil des années, la Fondation a constitué une importante collection d’oeuvres issues d’expositions qui ont présenté les artistes les plus divers, marquant ainsi une vo lonté d’ouverture sur les expressions contemporaines. Des éditions de catalogues, de livres précieux ou de livres d’art viennent com pléter l’identité de cette institution remarquable vouée à la défense de la culture vivante d’aujourd’hui.
Dans cette perspective multiculturelle, la Fondation accueille la première exposition consacrée en France au cinéaste Artavazd Pelechian, La Nature, Les Saisons. Le projet est d’instaurer un échange fécond entre deux œuvres essentielles du créateur. Les Saisons achevé en 1975 est un hymne exalté à la vie rurale. La Nature, premier film réalisé par le cinéaste après quelque vingt sept années silencieuses, est le produit d’une commande passée en 2005 par la Fondation Cartier et le ZKM Filminstitut de Karlsru
he en Allemagne, avec le soutien de la Folks Art Hub Foundation à Erevan. L’œuvre résulte de quinze ans de réflexion et de travail d’un cinéaste d’une exigence exceptionnelle. La Nature témoigne une fois de plus des préoccupations qui ont fécondé l’inspiration
d’Artavazd Pelechian : le rapport de l’homme et de son environ nement. Le fil conducteur du film est constitué d’images captées au sein de la nature et de ses soubresauts, tremblements de terre, éruption volcaniques, tsunamis… Elles s’offrent comme les contre points de visions apaisées de paysages beaux et harmonieux. La matière du film renvoie à un questionnement majeur qui occupe Pelechian : l’homme n’aurait-il pas introduit le chaos écologique au sein de l’équilibre du cosmos ? La réponse implicite nous rap pelle que la lutte est inégale face à la nature qui sait à un moment donné briser les ambitions de l’homme. Telle une ode empreinte de mélancolie, le film suggère à l’homme sa place dans l’univers dont la raison ordonne de respecter les lois.
L’exposition proposée par la Fondation Cartier rend hommage à cet artiste singulier, poète du septième art dont l’univers intime nous touche profondément et nous amène à porter un autre re gard sur le monde et notre condition. Cette manifestation marque une nouvelle étape de la collaboration menée par la Fondation avec le cinéaste. Depuis une vingtaine d’années, elle a tissé des liens privilégiés avec un artiste dont elle admire la création qu’elle a magnifiée en présentant ses films dès 2001 à l’occasion de plu
sieurs expositions : Un Art populaire (2001), Ce qui arrive (2002), Les Habitants (2014) pour les trente ans de la Fondation, lors de l’exposition de la collection Cartier à Buenos Aires (2017), Shangaï (2018) et prochainement à la Triennale de Milan (octobre 2021- mars 2022).
Artavazd Pelechian – Fondation Cartier
portrait de Raymond Depardon
A. Pelechian – Les Habitants – Fondation Cartier
Artavazd Pelichian, né en Arménie, a conçu son œuvre à Moscou entre 1964 en plein régime communiste et 1993, date de son film La Vie. Soulignons que l’Union soviétique s’effondre en 1991. Il pro duit neuf films nourris d’images documentaires, travaillées et mon tées selon un agencement qui porte sa marque personnelle, d’un lyrisme hautement suggestif, hors des catégories habituelles d’une narration discursive classique, sans dialogues, sans comédiens, sans histoires. Seules la force des images nous saisit. Il s’agit pour le cinéaste plutôt d’inviter le spectateur à le suivre dans un espace inconnu qui emprunte les chemins inattendus de l’imagination et du rêve pour s’immerger dans un climat étrange que la bande so nore vient soutenir. Car tout est pensé et construit pour susciter l’émotion la plus vive dans une atmosphère qui semble irréelle et qui est néanmoins si proche de la sensibilité enfouie au coeur de chacun que la rencontre des images révèle.
« Je suis persuadé que le cinéma peut véhiculer certaines choses qu’aucune langue au monde ne peut traduire. Pour moi, il date de la tour de Babel, d’avant la division en différents langages », soutient le cinéaste, persuadé de la puissance des images et de la place du septième art au sein de la culture contemporaine. Tout un programme passionnant que nous pourrons découvrir lorsque les mesures sani taires seront levées. En attendant, le site en ligne consacré à Ardavazd Pelechian mis en place par la Fondation peut être consulté.
• Marguerite HALADJIAN
Fondation Cartier
261 boulevard Raspail
75014 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 20h jusqu’au 7 mars 2021
Une rétrospective des films du réalisateur aura lieu
à la Cinemathèque Française du 10 au 14 décembre 2020
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Les élèves de l’école Sourp Guiragos de Diyarbékir
LES ÉCOLES DE DIYARBEKIR
• La population arménienne de la ville de Diyarbékir et la zone environnante à la veille du génocide des Arméniens
La ville de Diyarbékir était l’un des centres de grande population situé sur la frontière entre la province d’Aghtsnik de la Grande Arménie et la région de la Mésomotamie arménienne, dans la zone sud ouest de l’Arménie historique.
Dans les années 1870 à peu près la moitié de la population de la ville était chrétienne, dont trois quarts arméniens. Après les mas sacres hamidiens, il y eut un déclin dans le pourcentage d’armé niens, menant à un déclin similaire dans la proportion de popula tion chrétienne de la ville.
Selon les chiffres du patriarcat arménien de Constantinople de 1913 le district de Diyarbékir abritait 3271 foyers arméniens et 16352 Arméniens.
Comme dans d’autres ville de l’Arménie occidentale, les occupa tions essentielles des Arméniens de Diyarbékir étaient le commerce et l’artisanat. Les champs favoris des artisans arméniens étant la joaillerie, le tissage et le ver à soie.
Le réseau d’éducation de cette ville qui se vantait d’avoir une très grande population arménienne, fit l’expérience d’une période de dé veloppement dans les deux décennies précédant la 1ère guerre mon diale. Chaque décennie le nombre d’écoles de la ville augmenta. Les étudiants les fréquentant non seulement recevaient l’instruction mais publiaient des journaux et organisaient des troupes théâtrales. Autrement dit, les écoles de Diyarbékir produisaient une génération d’Arméniens hautement qualifiés et très éclairés.
• Les écoles de Diyarbekir des années 1880 à 1895 Période de stagnation relative, voire de régression. Des conflits in tercommunautaires menèrent à une série de prêtres intérimaires à succession rapide. L’état chaotique des affaires du diocèse avait aussi son effet sur le système d’éducation local. En fait aucune école fonctionnait bien dans la ville. Les écoles de saint Gùiragos et de saint Sarkis fonctionnaient encore, avec leurs jardins d’en fants, en plus des écoles des sociétés Hayrenaser et Antsnver. La plupart des enseignants étaient natifs de la région et diplômés des écoles où ils enseignaient. Leur salaire mensuel allait de 25 à 150 kurus. Aucun ne possédait un certificat du conseil d’éducation cen tral de Constantinople.
« Il n’y avait pas de programme standard… même un étudiant transféré d’une école à une autre qui partageait la même cour devait tout désapprendre et tout recommencer… il n’y avait pas de fin de semestre ou d’examen final. Pas de punition pour mau
vaise conduite ou des récompenses pour bonne conduite. Pas de séparation entre les niveaux et pas de programme scolaire. Il était rare qu’une classe entière apprenne ensemble, habituellement le professeur travaillait avec chaque élève un par un. Pas de règles concernant l’entrée de nouveaux étudiants, ni questions concer
nant les familles qui retiraient leur enfant de l’école. Les écoles donnaient l’impression de pigeonniers – les enfants entrant pas une porte et ressortant par l’autre. Pas de séparation basée sur l’âge, les aptitudes, la santé » constatait le même rapport.
Quant aux bâtiments « les constructions n’étaient pas du tout faites pour servir d’écoles. Les grands bâtiments sont trop grands et les plus petits trop petits. Tous sont bâtis dans un style ancien. Ils n’ont pas de salles d’études séparées, des classes et des cantines. Sim
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A view of the city of Diyarbekir (Source: Nachl. Oskar Mann, XVI/1, 1-158, XVI/2, 1-11, Staatsbibliothek zu Berlin – Preußischer Kulturbesitz)
Panorama de la ville de Diyarbékir
plement une salle pour tous les usages » écrit le même reporter… selon le chercheur français Vital Cuinet dans son livre La Turquie d’Asie, il donne des renseignements détaillés sur les écoles armé niennes de Diyarbékir. D’après lui il y avait 9 écoles arméniennes nationales et privées dans la ville, 5 étaient apostoliques(4 écoles de garçons et l de filles) une était une école catholique de garçons et trois étaient protestantes (2 écoles de garçons et une de filles). Le nombre d’inscrits était 490 élèves, 380 garçons et 110 filles… Il y avait 20 enseignants. Vital Cuinet rapporte que les écoles apos toliques étaient fondées par chaque paroisse par un impôt spé cifique, des dons, et des fonds. Les écoles étaient payantes pour l’enseignement. L’éducation était élémentaire, on enseignait en deux langues l’arménien et le turc.
• Les écoles de Diyarbekir des années 1895 à 1908 En juin 1895 le père Yezegiel Arsharouni était nommé prélat par interim du diocèse de Diyarbekir, poste qu’il garda jusqu’en 1908. Cette longue occupation du poste joua un rôle positif dans la sta bilisation de la vie de la communauté à Diyarbékir. Les massacres hamidiens jouèrent un rôle important dans l’éveil des Arméniens de Diyarbékir. En trois jours en Octobre 1895 2000 chrétiens furent tués et 1500 blessés à Diyarbékir et dans les villages environnants. La plupart de ces victimes étaient arméniennes. Les églises furent endommagées et magasins et habitants furent dévalisés et volés. Les dommages totaux atteignaient pour la communauté armé nienne environ 10 millions de livres ottomanes.
Evidemment les écoles arméniennes furent endommagées, même l’école paroissiale Sourp Guiragoss ouvrait ses portes par intermit tence. En 1899 la majorité de son bureau démissionna lorsqu’ils virent qu’ils ne pourraient pas assurer financièrement le survie de l’école, mais finalement on put achever la modernisation de saint Guiragos mais aussi de tout le système d’éducation de Diyarbékir… Pour lever les fonds nécessaires pour le fonc…..
à lire dans Alakiaz n° 89