Les résultats de l’HCQ (Hydroxychloroquine) d’une étude chinoise
Dans cette étude chinoise, les patients (âge moyen : 44,7 ans, sexe masculin : 46,8 %) avaient reçu un diagnostic de COVID-19 confirmé (sans précision sur la charge virale initiale) et présentaient des signes d'inflammation pulmonaire confirmés par scanner et des symptômes respiratoires modérés .
À Jour 0, la fièvre était présente chez 17 patients du groupe témoin et 22 du groupe HCQ ; une toux chez 15 patients du groupe contrôle et 22 patients du groupe HCQ. Tous n'avaient reçu aucu traitement contre la COVID-19. Tous les malades ont reçu le traitement standard "local" : oxygénothérapie, antiviraux (sans précision), antibiotiques (sans précision) ou immunoglobulines avec ou sans corticothérapie.
Le critère principal décrit dans l'article est le "délai de clinique", défini comme le retour à une température normale et l'arrêt de la toux pendant au moins 72 h. Des scanners thoraciques ont été faits à Jour 0 et J+6.
Une réduction de la durée des symptômes
Le groupe contrôle a eu une température normale en 3,2 jours en moyenne et le groupe HCQ en 2,2 jours . La toux a disparu en 3,1 jours dans le groupe témoin et en 2 jours dans le groupe HCQ .
Concernant la toxicité, 2 patients du bras HCQ ont rapporté des effets indésirables (éruption cutanée, maux de tête) n'ayant pas justifié leur sortie de l'étude.
Une amélioration des images thoraciques et une réduction du risque d'aggravation
Les scanners thoraciques ont montré une aggravation des signes de pneumonie chez 29 % des sujets du groupe contrôle (9 patients) et 6,5 % du groupe HCQ (2 patients). Une amélioration "significative" a été observée chez 16,1 % (5) des patients du groupe contrôle et 61,3 % de ceux du groupe HCQ ( 19).
Une amélioration "modérée" des images pulmonaires a été observée chez 38,7 % (12) du groupe témoin et 19,4 % (6) du groupe HCQ. En fusionnant les améliorations "modérées" et "significatives", les auteurs ont observé une amélioration des images pulmonaires chez 54,8 % des malades du groupe contrôle et 80,6 % de ceux du groupe HCQ .
4 patients ont progressé vers une forme clinique sévère, tous dans le groupe témoin. (sans HCQ)
Une étude intéressante, avec quelques limites
Cette étude suggère que chez des patients présentant des formes modérées de COVID-19, l'administration de 400 mg par jour d'HCQ pendant 5 jours accélère un peu la disparition des symptômes (en moyenne, une journée de moins de fièvre et de toux sur 3 jours de symptômes). Ce traitement pourrait s'avérer décisif en prévention de la progression vers des formes sévères.
Dans cet article, le "traitement standard" reçu par tous les participants n'est pas décrit précisément, ni son homogénéité entre les deux groupes. La présence d'antibiotiques interroge, en particulier dans un contexte où, dans d'autres études, l'HCQ a été associée à l'azithromycine.
L'absence de données virologiques rend difficile l'analyse de ces résultats à la lumière des études contradictoires publiées récemment sur l'effet de l'HCQ sur la charge virale au cours de la maladie.
Des résultats contradictoires avec la seule autre étude clinique publiée
Le 6 mars 2020, une équipe chinoise de Shanghai a publié une étude randomisée très similaire (400 mg/j HCQ vs placebo pendant 5 jours, en association avec le traitement standard, 30 patients d'âge moyen similaire, infection symptomatique depuis 6 jours en moyenne, sans signes de gravité respiratoires – étude NCT04261517). Cette étude ne montrait aucun effet de l'ajout d'HCQ au traitement standard.
Dans ce travail, la présence de virus (attestée par RT-PCR) s'est négativée, après un délai médian de 4 jours dans le groupe HCQ versus 2 jours dans le groupe contrôle. Le 7e jour, les prélèvements étaient négatifs chez 87 % des patients sous HCQ et 93 % de ceux du groupe contrôle (p > 0,05). La durée médiane de négativation du prélèvement a été de 4 jours dans le groupe HCQ et de 2 jours dans le groupe témoins (p > 0,05).
La principale différence entre l'étude qui fait l'objet de cet article et celle du 6 mars est la taille deux fois plus importante des groupes dans l'étude de l'hôpital Renmin. La comparaison des deux fait davantage regretter l'absence de données virologiques dans l'étude la plus récente.
Une étude qui renforce des présomptions d'efficacité
Donc un intérêt potentiel de l'HCQ en début de COVID-19, quand les symptômes sont modérés, pour arrêter une aggravation.
Si cette efficacité se confirme, elle pourrait conduire à réviser la position actuelle des autorités françaises de réserver ce traitement aux formes les plus avancées de la COVID-19.
Cette confirmation renforcerait les arguments d' infectiologues qui font remarquer que, dans des maladies virales (grippe, herpès, par exemple), les antiviraux n'ont fait leurs preuves que dans les phases les plus précoces de l'infection.
Des études randomisées et contrôlées sont en cours sur l'efficacité clinique de l'HCQ dans la COVID-19 :
études internationales Discovery et Solidarity,
études chinoises ChiCTR2000029542, ChiCTR2000029609, ChiCTR2000029542, ChiCTR2000029741, ChiCTR2000029740 et ChiCTR2000029803.
Les deux dernières chinoises seraient déjà achevées et leurs résultats devraient être publiés rapidement.
ChiCTR2000029803 étudie l'efficacité de l'HCQ dans la prévention post-exposition au SARS-COV-2.
sources : Vidal, hopital Rennin
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