Pour ce cinquième numéro de "Hier Encore", l'animatrice et Charles Aznavour, qui a fêté ses 90 ans en mai 2014, revisitent le patrimoine de la chanson française sur la scène de l'Olympia. Charles Aznavour est entouré de nombreux artistes qui proposent des interprétations originales, parfois en duo ou en trio, des plus grands succès français. L'orchestre de David Bertrand, qui assure la direction musicale et les arrangements, les accompagne. Sont présents : Salvatore Adamo, Alizée, Lisa Angell, Didier Barbelivien, Bénabar, Isabelle Boulay, Patrick Bruel, Julien Doré, Yves Duteil, Elodie Frégé, Camelia Jordana, Chantal Ladesou, Serge Lama, Bernard Lavilliers, Nolwenn Leroy, Olympe, Catherine Ringer, Stanislas, Carmen Maria Vega, Ycare, Zaz.
Serge Lama chante "Sa jeunesse" de Charles Aznavour.Charles Aznavour et Zaz chantent en duo "La Java bleue".Catherie Ringer chante Gainsbourg.Chantal Ladesou raconte.Yves Duteil et Alizée chantent "Full sentimental" d'Alain Souchon.Isabelle Boulay chante "Ma Liberté" de Serge Reggiani.Charles Aznavour et Nolwen Leroy "Un jour tu verras" de Marcel Mouloudji. Bernard Lavilliers "Avec le temps" de Léo Ferré .Patrick Bruel "Non je n'ai rien oublié" de Charles Aznavour. Didier Barbelivien, Stanislas "Elle était si jolie" d'Alain Barrière" . Charles Aznavour "Pigalle" . Nolwen Leroy et Isabelle Boulay "C'est écrit" de Francis Cabrel.Bernard Lavilliers & Julien Doré "La Javanaise" de Serge Gainsbourg. Didier Barbelivien "La Montagne" de Jean Ferrat. Camilla Jordana "Les Mots bleus " de Christophe.Adamo ,Benabar ,Ycare "Jolie Môme" de Léo Ferré. Olympe "Frou-Frou". Yves Duteil "Nathalie" de Gilbert Bécaud.Carmen Maria Vega et Elodie Frégé "Mon homme"
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L'HISTOIRE de Charles Aznavour :
Charles Aznavour naît le 22 mai 1924, rue Monsieur-le-Prince dans le 6e arrondissement de Paris, au sein d'une famille d’artistes. Son père, Micha Aznavourian, arménien né à Akhaltsekhé, en Géorgie (où Charles donnera un concert en 2012), est le fils d’un des cuisiniers du gouverneur d'Arménie[2]. Sa mère, Knar Baghdassarian, est issue d’une famille de commerçants arméniens de Turquie.
Charles voit le jour par hasard en France, alors que ses parents séjournent à Paris dans l’attente d’un visa pour les États-Unis. Micha Aznavourian, ancien baryton, ouvre alors un petit restaurant arménien à Paris, rue Champollion, où il chante pour les exilés d'Europe centrale. Nommé Le Caucase, la cuisine et la musique de l'établissement y étaient plutôt d'inspiration russe[3]. Avec sa femme, une comédienne, ils élèvent leurs deux enfants, Charles et sa sœur aînée Aïda, dans une atmosphère de musique et de théâtre, au milieu des nombreux artistes qui fréquentent le restaurant. L'établissement faisant faillite, Micha ouvre ensuite un café rue du Cardinal-Lemoine, juste en face de l'École des enfants du spectacle (le Collège Rognoni), une école réputée pour ses classes à horaires aménagés. Le petit Charles y est inscrit, ayant manifesté la volonté d'être acteur. À l'âge de neuf ans, il prend pour nom de scène Aznavour et débute une carrière de chanteur et de comédien.
Débuts artistiques
La carrière d'Aznavour connaît un premier éveil en 1946 lorsqu'il est remarqué par la chanteuse Édith Piaf. Il forme alors le duo Roche et Aznavour avec le pianiste Pierre Roche[4] ; ils accompagnent Piaf et les Compagnons de la chanson dans une tournée en France et aux États-Unis en 1947-1948.
La « conquête » de l'Amérique par les deux acolytes s'effectue toutefois au Québec en 1948, où le duo se produit pendant un an et demi. Ils se retrouvent au cabaret montréalais Au Faisan Doré pendant quarante semaines, où ils donnent onze concerts hebdomadaires[5]. Entre 1948 et 1950, ils font paraître six 78 tours, contenant notamment les titres J'ai bu (1948), Départ express (1948) et Le feutre taupé (1948).
Entre 1950 et 1955, Aznavour écrit plusieurs chansons que Gilbert Bécaud met en musique et interprète. Au début des années 1950, la notoriété arrivant, viennent aussi les premières critiques : après une soirée qui se termine en « bide », Aznavour écrit, lucide : « Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d'instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j'ai consultés sont catégoriques : ils m'ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m'en déchirer la glotte. D'une petite dixième, je peux obtenir une étendue de près de trois octaves. Je peux avoir les possibilités d'un chanteur classique, malgré le brouillard qui voile mon timbre […][6] ». En 1952, il postule même pour remplacer Marc Herrand qui a quitté les Compagnons de la chanson, en vain[7]. Cependant, il restera en très bons termes avec eux et sera parrain de la fille de Fred Mella, Laure, qui naîtra quelques années plus tard.
La consécration
L’année 1956 marque un premier grand élan dans la vie du chanteur. Lors d’un récital à Casablanca, la réaction du public est telle qu’Aznavour est aussitôt propulsé au rang de vedette. Pour sa première à l'Olympia, Aznavour écrit Sur ma vie (1956), qui devient son véritable premier succès populaire. De fil en aiguille, les contrats se succèdent, et, après un autre passage de trois mois à l'Olympia, sa carrière prend définitivement son envol à l’Alhambra, avec son interprétation de la chanson Je m’voyais déjà (1960). Écrite quelques mois auparavant dans un bar de Bruxelles, cette chanson non autobiographique fut refusée par Yves Montand [8].
Lors de cette soirée du 12 décembre 1960, après sept chansons interprétées devant un public froid, l'artiste sort son ultime atout : Je m'voyais déjà, qui raconte l'histoire d'un artiste raté (« À 18 ans, j'ai quitté ma province… »). À la fin de sa prestation, des projecteurs sont braqués sur le public. Aucun applaudissement. En coulisses, Aznavour est prêt à abandonner le métier. Retournant saluer une dernière fois, il voit la salle de l'Alhambra crouler alors sous un tonnerre d'applaudissements. C'est un triomphe. Il a trente-six ans.
Au cours de la décennie des années 1960, il enchaîne les tubes : Tu t’laisses aller (1960), Il faut savoir (1961), Les comédiens (1962), La mamma (1963), Et pourtant (1963), Hier encore (1964), For Me Formidable (1964), Que c'est triste Venise (1964), La Bohème (1965), Emmenez-moi (1967) et Désormais (1969). Ces chansons font pour la plupart référence à l’amour et au temps qui passe. En pleine vague yéyé, il écrit aussi deux de leurs plus grands succès à Johnny Hallyday : Retiens la nuit (1961), puis à Sylvie Vartan : La plus belle pour aller danser (1963).
En 1972, il crée la chanson Comme ils disent, qui, première du genre traite de l'homosexualité de façon sérieuse et sans dérision. Il apparaît dans le film documentaire de Raymond Depardon 1974, une partie de campagne, chantant en soutien de Valéry Giscard d'Estaing durant l'un des derniers meetings de l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle de 1974.
En 1976, il est l'invité vedette d'un épisode du Muppet Show.
En 1981, il est co-soliste sur la chanson Stenka Razine, qu'il a écrite, interprétée avec les Compagnons de la chanson.
Les années 1980 et 1990
Depuis le terrible tremblement de terre de 1988 ayant frappé l'Arménie, Charles Aznavour ne cesse d’apporter son soutien au pays d'origine de ses parents grâce à sa fondation Aznavour pour l’Arménie. Sa chanson Pour toi Arménie (1989), enregistrée avec la collaboration de plus de quatre-vingts artistes, se hisse au sommet des hit-parades. En 2001, pour le remercier, son nom est donné à une place dans le centre d’Erevan, la capitale arménienne, sur la rue Abovyan par les autorités du pays. Une statue lui est même érigée à Gumri, la ville d’Arménie la plus touchée par le Séisme de 1988.
En 1995, Aznavour achète les éditions musicales Raoul Breton. Deux années plus tard, il est nommé officier de la Légion d'honneur, puis commandeur en 2004. Ayant toujours conservé une amitié profonde pour le Québec, il se lie d'amitié, en 1996, avec la chanteuse québécoise Lynda Lemay et s'implique pour l'aider dans sa carrière.
En 1998, Aznavour revisite ses anciens succès en leur donnant une « couleur » jazz sur l’album Jazznavour, réalisé avec la collaboration de Dianne Reeves, Jacky Terrasson, Michel Petrucciani, Eddy Louiss, Richard Galliano et André Manoukian. La même année, CNN et les lecteurs du Times Online à travers la planète élisent Charles Aznavour « Artiste de variétés du siècle ». Il est reconnu comme étant le performer par excellence du siècle, avec près de 18 % des votes, déclassant ainsi Elvis Presley et Bob Dylan.
En 2002, il tient le rôle principal de son film le plus personnel : Ararat, d’Atom Egoyan, qui traite du génocide arménien.
Les années 2000
Au printemps 2005, Charles Aznavour amorce une tournée d’adieu nord-américaine, qu’il entame au Québec et qu’il conclut à l’automne de l’année suivante aux États-Unis et au Canada. Un concert donné en plein air à Erevan le 30 septembre 2006 par le « héros national » (titre qu'il possède en Arménie[9]) rassemble plus de 100 000 spectateurs. Il annonce ensuite, au cours de l'année 2007, des concerts à travers le Japon, l'Europe, l’Asie, l'Océanie et l’Amérique du Sud, déclarant que cette tournée d’adieu devrait le mener jusqu’au-delà de 2010, si sa santé le lui permet.
Du 9 octobre au 10 novembre 2007, « le grand Charles » foule une fois de plus le Palais des congrès de Paris, où il propose au public un concert plus intimiste, accompagné d'une orchestration très rythmée, ainsi que des titres qui, depuis des décennies pour certains, n'avaient plus été interprétés (Il pleut, Viens, Entre nous, Pour faire une jam, etc.).
Faisant partie des personnalités les plus appréciées de son pays, selon un sondage de début janvier 2007, Charles Aznavour lance en octobre 2007 un recueil de nouvelles, intitulé Mon père, ce géant. Dans ce premier recueil, il aborde des thèmes familiaux, parfois sensibles, tout en insistant sur l'importance du rôle des parents.
À l'occasion des célébrations entourant le 400e anniversaire de la ville de Québec, Charles Aznavour se produit le 6 juillet 2008 sur le site des Plaines d'Abraham, en plein cœur de la Vieille-Capitale. Ce spectacle, qui a attiré plus de 100 000 spectateurs, est seulement le troisième concert en plein air donné par Aznavour.
Le 26 décembre 2008, le président de la République d'Arménie, Serge Sarkissian, confère au chanteur français la citoyenneté arménienne[9]. En février 2009, il accepte le poste d'ambassadeur d'Arménie en Suisse qui lui a été proposé par le président arménien. Le 30 juin 2009, il présente ses lettres de créance à Hans-Rudolf Merz, le président de la Confédération suisse[10]. Charles Aznavour est également le représentant permanent de l'Arménie auprès de l'ONU à Genève. Le 26 juin 2009, il présente ses lettres de créance à Sergueï Ordjonikidze, le directeur général de l'office des Nations unies à Genève[11].
Au printemps 2009, à l'aube de ses quatre-vingt-cinq ans, Charles Aznavour entreprend une tournée nord-américaine appelée Aznavour en liberté, puisque le chanteur se permet d'explorer des chansons de son répertoire un peu moins connues. Cette mini-tournée le mène notamment à Montréal, New York, Los Angeles et Ottawa.
En 2011, le chanteur est victime de rumeurs proliférant sur Internet de personnes ayant affirmé son décès. Afin de faire croire à la véracité de ces allégations, ces personnes ont ajouté des hommages et des clichés à leurs messages. Charles Aznavour, bel et bien vivant, s'empresse, le 30 mars 2011, de le faire savoir sur les ondes de la radio RTL, lors de l'interview de José Garcia par Christophe Hondelatte, les interrompant pour déclarer, avec le sourire, « Je ne suis pas mort ! »[12].
Dernières réalisations
À l'automne 2009, Charles Aznavour propose un nouvel album où, tout comme à la fin des années 1990, il revisite quelques-uns de ses plus grands succès, mais sous une forme jazz. Il est accompagné du Clayton Hamilton Jazz Orchestra. Également, il publie une autobiographie, intitulée À voix basse, où il aborde différents moments de sa carrière et de sa vie privée.
Le 6 mars 2010, Charles Aznavour est président d'honneur de la vingt-cinquième édition des Victoires de la musique, cérémonie au cours de laquelle il reçoit une « Victoire d'honneur » pour l'ensemble de sa carrière.
Durant l'automne 2011, l'artiste âgé de 87 ans, donne une série de concerts à l'Olympia de Paris. Le 12 décembre 2011, il donne une unique représentation à Moscou, dans la salle de spectacle du Kremlin.
En avril 2012, il se produit à la Maison symphonique de Montréal ainsi qu'au Capitole de Québec.
Le 27 avril 2013, il annonce la sortie d'un album consacré à des chansons qu'il a composées de 1950 à 1970, avec Gilbert Bécaud. Ce 58e opus sera présenté en 2014, alors que Charles Aznavour aura 90 ans.
Le 15 juin 2013, il interprète en duo à Bercy, à l'occasion des 70 ans de Johnny Hallyday, Sur ma vie dans une immense émotion.
En 2014, il entreprend, pour ses 90 ans, une tournée mondiale qui passe par Israël, l'Arménie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, l'Espagne, l'Italie, les États-Unis, la Russie, la Suisse, la Belgique et le Canada.
Le 12 mai 2014, lors de son concert à Erevan à l'opéra d'Arménie, étaient présents le président d'Arménie et le président de la République Française : François Hollande.
Depuis les années 1980, sa choriste soliste est la chanteuse Claude Lombard. Il accueille sa fille Katia dans son orchestre, aussi en tant que choriste, avec qui il interprète le duo Je voyage.
Œuvre
Pendant ses soixante-dix ans de carrière, Charles Aznavour a joué dans plus de soixante films, a composé plus de mille chansons, chanté dans six langues différentes et a vendu plus de cent millions de disques à travers le monde[1].
Discographie
Filmographie
Théâtre, opérette
- 1933 : Danseur au théâtre du Petit Monde
- 1933 : Diverses productions au Théâtre des Champs-Élysées, au théâtre Marigny et à l'Odéon
- 1935 : Margot d'Édouard Bourdet, mise en scène Pierre Fresnay, théâtre Marigny
- 1957 : L'Apprenti fakir de Jean Marais, chorégraphie et mise en scène Georges Reich, paroles Charles Aznavour, musique Jeff Davis, théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1965 : Monsieur Carnaval livret Frédéric Dard, musique Charles Aznavour et Mario Bua, mise en scène Maurice Lehmann, théâtre du Châtelet
- Moi le clown;
- Le Mexicain.
- Jezebel
- Plus bleu que tes yeux.
- C'est un gars
- Je hais les dimanches.
- 1961 : Il faut saisir sa chance, Retiens la nuit, Sam'di soir, (album Salut les copains);
- 1962 : Ce n'est pas juste après tout, (33 tours 25 cm Madison Twist);
- 1964 : Bonne chance, (33 tours 25cm Les guitares jouent).
- 1963 : Ce diable noir (That old black magic, Aznavour écrit l'adaptation française), (album Chaussettes Noires Party ; sur le même disque le groupe reprend Jezebel);
- 1964 : Crois-moi mon cœur, (BOF Cherchez l'idole, resté inédit jusqu'en 1996).
- Il faut quand même noter le 45 t bande originale du film Barclay 70633 sorti à l'époque 1964
- 1963 : Eddy Mitchell donne sa version solo de Ce diable noir;
- 1963 : Tu n'es pas l'ange que j'attendais, (restée inédite à l'époque. Cette même année ce titre est aussi interprété par Franck Alamo).
- Cette chanson de Franck Alamo se trouve sur le même 45 t Barclay 70633 sorti à l'époque 1964
- 1963 : La plus belle pour aller danser.
- 1985 : Chagrin d'amitié (album Allô allô Monsieur l'ordinateur)
Style
Auteur compositeur
Considéré comme un « ambassadeur de la chanson française à travers le monde »[13],[14], pour Charles Aznavour une chanson à la française se définit par son texte bien plus que par un rythme, car dit-il « nous n'avons pas créé de rythme. (…) Notre grande force est de se servir de tous les rythmes existants pour y placer nos mélodies. Quant aux auteurs, si on compare les textes écrits sur les mêmes thèmes, aucun anglo-saxon n'a réussi à nous égaler. Disséquez Yesterday, très grande chanson portée par une musique extraordinaire, elle ne sera jamais Avec le temps de Léo Ferré. C'est indiscutable. »[15].
Aznavour a écrit quelque mille chansons[16], abordant des thèmes comme l'amour, nostalgique ou sensuel (en 1965 sa chanson Après l'amour est interdite d'antenne pour atteinte aux bonnes mœurs[17]), le voyage, le temps qui passe, le souvenir, la reconnaissance au passé. Le chant d'Aznavour sait se faire audacieux, en 1972, il est le premier à aborder l'homosexualité sans railleries ni ambages ; avec Comme ils disent, l'auteur-interprète se meut dans la peau d'un artiste travesti, homosexuel qui l'assume, « Moi les lazzis les quolibets me laissent froid puisque c'est vrai je suis un homme ho ! Comme ils disent »[17]. Parfois engagé, il dénonce le génocide arménien avec Ils sont tombés, la Nomenklatura soviétique dans Camarade, les traumatismes de la guerre dans Les enfants de la guerre.
Influences et filiations:
Je m'voyais déjà, la comédie musicale
En collaboration avec Charles Aznavour, Laurent Ruquier a écrit un jukebox musical, qui est joué du 2 octobre 2008 au 4 janvier 2009 au théâtre du Gymnase, à Paris. Cette comédie musicale ne raconte pas la vie de Charles Aznavour mais, basée sur ses chansons, les aventures de jeunes artistes.
À propos du rap
Charles Aznavour, à l'occasion d'une apparition dans l'émission de télévision Champs Élysées de Michel Drucker sur France 2, parle du rappeur Kery James et déclare qu'il considère les rappeurs comme les dignes héritiers des poètes. Sur le plateau de l'émission 20 h 10 pétantes, présenté par Stéphane Bern, il soutient le rappeur Kool Shen lors d'un débat l'opposant à des politiciens.
Charles Aznavour s'est produit en duo avec Kery James sur le morceau À l'ombre du show business. Il a participé également à valoriser le rap dans plusieurs émissions, dont Vivement dimanche ou Le Grand Journal[réf. nécessaire]. Charles Aznavour est aussi attaché à un autre genre musical urbain, le slam. Il a notamment fait un duo avec Grand Corps Malade sur le morceau Tu es donc j'apprends de l'album 3e Temps[18].
Vie privée
Famille
Marié trois fois, Charles Aznavour a eu six enfants : Seda (1947), Charles (1952)[19] Patrick (1956, mort à l'âge de 25 ans), Katia (1969, qui accompagne son père sur scène comme choriste depuis 1996), Misha (1971) et Nicolas (1977). Il a également une petite-fille du nom de Leila.
Sa mère était la cousine de la mère d'Arsène Tchakarian, un des derniers survivants des FTP-MOI .
Administration fiscale et justice
En 1972, Charles Aznavour est au centre d'une polémique due à son exil fiscal à Crans-Montana, en Suisse[20]. Inculpé de fraude fiscale, l'affaire portée devant la justice dure plusieurs années. Un mandat d'amener international est même lancé à son encontre alors qu'il se trouve aux États-Unis. En 1977, il prend à partie le président du tribunal, lors de son procès, déclarant : « La France devrait me remercier pour tous les milliards que j'ai fait rentrer dans ses coffres ! Savez-vous que je suis le seul chanteur au monde à se produire dans soixante-dix-huit pays ? (…) Toute ma vie, j'ai travaillé dur ! En France, on taxe les artistes et les créateurs comme si on voulait les faire crever. ». Charles Aznavour est relaxé, mais est rattrapé par la justice quelques mois plus tard pour une autre affaire[21].
En 1979, il est condamné à une amende de trois millions de francs de l'époque[21] et un an de prison avec sursis pour évasion fiscale. Contrarié par cette décision de justice, il publie dans la presse un poème sous forme de lettre ouverte au président de la République Valéry Giscard d'Estaing : Pour avoir servi ma patrie et ma culture, dix millions et un an de prison.
Prises de positions
Faits de société
À propos du fait qu'il réside en Suisse et de ses impôts, l'artiste déclare en 2007, au cours d'un entretien dans La Voix du Nord : « J’habite en Suisse et je trouve déplorable que l’on dise « Ah oui, il est parti en Suisse… ». Alors, ceux qui partent en Angleterre, en Espagne ou dans les îles ne sont pas partis ! C’est juste la Suisse ! Si j’étais parti en Irlande, je ne paierais pas d’impôts ! En Suisse j’en paie. Et ça on ne le dit pas ! On a inventé un monstre : c’est le monstre de la Suisse. Ça ne tient pas debout leur histoire, d’autant moins que l’on dit que nous ne payons pas nos impôts en France. Si, j’en paie ! Au début de l’année, on m’a tellement emmerdé que je me promenais avec ma feuille d’impôts dans la poche ! Et je la sortais : « Regardez ce que j’ai payé ! » Au départ, quand je travaille, on retient 15 %. Il y avait un million, cent quinze mille euros, plus les 15 % déjà retenus. La question n’est pas de payer ou pas des impôts en Suisse. Je paie des impôts en Suisse, j’ai un forfait. Je paie des impôts partout où je travaille. »[22].
En février 2013, concernant l'immigration en France et l'intégration, Charles Aznavour déclare : « Je suis devenu Français d'abord, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d'être, dans ma langue… J'ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être Français… Il faut le faire. Ou alors il faut partir »[23].
Le 25 août 2014, dans une interview donnée sur l'antenne d'Europe 1, Aznavour appelle à venir en aide aux communautés chrétiennes et kurdes persécutées au Moyen-Orient, et propose de les accueillir dans les villages français « qui ont besoin d'être repeuplés »[24].
Actions caritatives
Le 7 décembre 1988, l'Arménie est frappée par un violent séisme. Par solidarité, le chanteur veut faire un concert au profit de l'Arménie .Il appelle son manager Lévon Sayan qui en parle à Régis Bakian, un membre de son équipe .Celui-ci a l'idée de créer l'association Aznavour pour l'Arménie, dans le but de collecter et d'envoyer vêtements , médicaments & équipements aux rescapés[25]. Début 1989, sort la chanson Pour toi Arménie. Composée par Georges Garvarentz et écrite par Charles Aznavour, les fonds récoltés servent au financement d'une fondation de solidarité.
Le 22 mai 2004, à l'occasion des 80 ans du chanteur, la chaine TF1 retransmet une émission spéciale qui lui est consacrée, en direct du palais des congrès de Paris et en présence du président de la République française Jacques Chirac et de son épouse. La soirée est donnée au profit de l'Institut national du cancer. Un double CD et un DVD, Bon anniversaire Charles !, sont mis en vente et les bénéfices sont également reversés à l'institut[réf. souhaitée].
En 2006, le 30 septembre, Charles Aznavour chante devant 100 000 spectateurs à Erevan en Arménie, à l'occasion de l'ouverture de l'année de l'Arménie en France. Le président Jacques Chirac et son homologue arménien Robert Kotcharian sont présents[26].
Le 28 septembre 2011, l'artiste qui, depuis le 7 septembre, se produit à l'Olympia, donne une représentation au profit de l'association Aznavour pour l'Arménie[27].
Le palais des congrès de Montélimar porte son nom. Il est venu à la cérémonie d'inauguration avec son ami Michel Drucker
Soutiens politiques
En 2012, il soutient Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle[28].
Distinctions
- 1959 : Prix d'interprétation de l'Académie du cinéma français pour son rôle de Heurtevent dans La Tête contre les murs de Georges Franju
- 1964 : Premier prix de la Chanson française au Japon pour La Mamma
- 1969 : Prix de la Société américaine des auteurs-compositeurs
- 1969 : Médaille de Vermeil de la Ville de Paris
- 1971 : Lion d'or de la Mostra de Venise pour la version italienne de la chanson du film Mourir d'aimer
- 1985 : Grand prix national des Arts et Lettres
- 1995 : Grande médaille de la chanson française décerné par l'Académie française
- 1995 : Ambassadeur itinérant d'Arménie auprès de l'Unesco
- 1996 : Intronisé au Songwriters Hall of Fame
- 1997 : César d'honneur
- 1997 : Victoire de la musique de l'artiste interprète masculin
- 1998 : Artiste de variétés du siècle, décerné par le magazine Times
- 2001 : Sacré «Pape des variétés» par l'association Château Pape Clément
- 2002 : Nommé citoyen d'honneur de la ville de Montréal (Canada)
- 2003 : « Sceau d'or » de la Cinémathèque yougoslave de Belgrade (Serbie)[29]
- 2004 : Nommé commandeur de la Légion d'honneur (officier en 1997)
- 2004 : Nommé officier de l'Ordre de Léopold (Belgique)[30],[31],[32]
- 2004 : Nommé héros national de l'Arménie[33]
- 2005 : Nommé citoyen d'honneur de Cannes, Palme d'or de la ville
- 2006 : Nommé ambassadeur de Mantes-la-Jolie
- 2006 : Honoré lors du 30e Festival international du film du Caire
- 2008 : Officier de l'ordre du Canada à titre honorifique[34]
- 2009 : Doctorat honorifique de l'Université de Montréal
- 2009 : Officier de l'Ordre national du Québec
- 2009 : Ambassadeur d'Arménie en Suisse
- 2010 : Victoire de la musique d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
Notes et références
Notes
- Pour l'Office de Genève (et non de New York). « Mission permanente de la République d'Arménie auprès de l'Office des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève » [archive], sur ONUG (consulté le 16 août 2013).
Le chanteur « n'a pas rang d'ambassadeur dans l'exercice de ses fonctions auprès de l'ONU » précise l'organisation. Source : « Charles Aznavour nouveau Représentant d'Arménie auprès de l'ONU » [archive], sur ladepeche.fr, 26 juin 2009 (consulté le 16 août 2013).
Citations
Références
- (en) Aznavour leaves on high note [archive] sur news.bbc.co.uk
- Marco Cicala, Charles Aznavour Non sono mai stato giovane. Per questo non sono vecchio…, Il Venerdì, 1er octobre 2010
- « Le destin russe d’Aznavour » [archive], Russia Beyond The Headlines.
- Pierre Roche [archive], sur Québec Info Musique (qim.com).
- Radio Canada, « Espace musique – Charles Aznavour » [archive] (consulté le 13 février 2009)
- Charles Aznavour, Aznavour par Aznavour, Fayard, 1970.
- Charles Aznavour chante Les vertes années avec Les Compagnons de la chanson [archive]
- "Les chansons se racontent : Je m'voyais déjà (1960)" [archive] sur le site www.cestunechanson.fr [archive], août 2013
- Krikor Amirzayan/armenews, « Charles Aznavour et Lévon Sayan citoyens arméniens par décret présidentiel, L’Arménie reconnaissante » [archive], sur armenews.com, décembre 2008 (consulté le 22 juillet 2010) : « "Le président Serge Sarkissian a signé un décret accordant la citoyenneté arménienne à l’éminent chanteur et héros du peuple arménien, Charles Aznavour", a-t-il précisé dans un communiqué. »
- Communiqué du Département fédéral des affaires étrangères. « Communiqués relatifs à l'Ambassade de la République d'Arménie en Suisse » [archive], sur Embassy of the Republic of Armenia in Switzerland, 30 juin 2009.
- « Charles Aznavour nouveau Représentant d'Arménie auprès de l'ONU » [archive], sur ladepeche.fr, 26 juin 2009 (consulté le 4 mars 2012)
- « Charles Aznavour accuse Internet de l'avoir tué » [archive], sur France Soir [archive], 1er avril 2011 (consulté le 11 avril 2011)
- http://www.armenews.com/article.php3?id_article=80440 [archive]
- http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Musique/p-14237-Charles-Aznavour.htm?artiste=403 [archive]
- http://www.lexpress.fr/culture/musique/charles-aznavour-ma-chanson-preferee-y-a-de-la-joie-de-trenet_853115.html [archive]
- http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/charles-aznavour-le-mot-est-devenu-49061 [archive]
- Site de Grand Corps Malade [archive].
- magazine Biographie no 3, décembre 2012, « … il a le bonheur d'être à nouveau père d'un petit garçon, prénommé Charles », article de Lucie Benhamou.
- François Dayer, L'exil fiscal d'Aznavour [archive], Télévision suisse romande, 9 avril 1975.
- magazine Spécial Biographie, no 3, décembre 2012, p. 98, article de Lucie Benhamou
- http://www2.lavoixdunord.fr/loisirs/musiques/071110_aznavour.phtml [archive].
- Charles Aznavour au sujet de l'immigration [archive], RTL, 28 février 2013.
- « Aznavour appelle la France à accueillir les réfugiés d'Irak » [archive], Le Nouvel Observateur avec AFP – 25 août 2014.
- http://www.rfimusique.com/artiste/chanson/charles-aznavour/biographie [archive]
- http://www.unesco.org/eri/permdel/cv/ARM_Ambassador%20Aznavour_FR.pdf [archive]
- http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/aznavour-offre-un-olympia-pour-l-armenie-26-09-2011-1377630_264.php [archive]
- 18 intellectuels et artistes signent une tribune pour défendre Nicolas Sarkozy [archive]
- (sr) http://www.fest.rs/2003/sarlaznavur3.htm [archive]
- Récompenses 2004 [archive] attribuées par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
- Site du Ministre Didier Reynders [archive]
- Article de la DH [archive]
- (en) « The official site of President of the Republic of Armenia » [archive] (consulté le 9 février 2011).
- La gouverneure générale annonce de nouvelles nominations au sein de l’Ordre du Canada, 1er juillet 2008. [archive]
Annexes
Bibliographie
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • WorldCat
- De Charles Aznavour
- Aznavour par Aznavour, Paris, Éditions Fayard, 1970, 311 p. (ISBN 978-2702002148)
- Des mots à l'affiche, Paris, Le Cherche-midi Editeur, 1991, 153 p. (ISBN 978-2862742106)
- Le temps des avants, Paris, Éditions Flammarion, 2003, 353 p. (ISBN 2-08-068536-8)
- Mon père, ce géant, Paris, Éditions Flammarion, 2007, 152 p. (ISBN 2-08-120974-8)
- À voix basse, Paris, Éditions Don Quichotte, 2009, 225 p. (ISBN 978-2359490015)
- D'une porte l'autre, Paris, Éditions Don Quichotte, 2011, 163 p. (ISBN 978-2359490442)
- En haut de l'affiche, Paris, Éditions Flammarion, 2011, 150 p. (ISBN 978-2081257108)
- Tant que battra mon cœur, Paris, Éditions Don Quichotte, 2013, 228 p. (ISBN 978-2359491623)
- Sur Charles Aznavour
- Charles Aznavour, Yves Salgues, Éditions Seghers, 1971
- Sur ma vie, Gérard Bardy, Éditions Pygmalion, 1977
- Petit frère, Aïda Aznavour-Garvarentz, 1986
- Charles Aznavour – Un homme et ses chansons, (l’intégralité de ses chansons), Livre de Poche, 1996
- La Ballade espagnole, Richard Balducci et Charles Aznavour, Cherche-Midi, 1996
- Mes chansons préférées, Aznavour et Daniel Sciora, Christian Pirot, 2000
- Aznavour, le roi de cœur, Annie et Bernard Réval, préface de Pierre Roche, France-Empire, 2000
- Charles Aznavour, Christian Lamet, Librio, 2003
- Images de ma vie, recueil de photos de Charles Aznavour, Flammarion, 2005
- Charles Aznavour ou Le destin apprivoisé, Daniel Pantchenko (avec Marc Robine), Fayard-Chorus, 2006
- La chanson française, (réédition du Librio de 2003 augmentée d'autres ouvrages), Christian Lamet, Scali, 2007
- Charles Aznavour, passionnément, Caroline Réali, préface de Paul Mauriat. City, 2007
- Charles Aznavour, les bons moments par Robert Belleret in Portraits sur le vif, Amazon éditeur, 2014
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- [vidéo] « Radioscopie de Charles Aznavour », sur ina.fr, France Inter, 22 mai 1980
- (en) Charles Aznavour sur l’Internet Movie Database
- Charles Aznavour sur Allociné
- Catégorie Charles Aznavour de l’annuaire DMOZ
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