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L'Iran à l'Arménie : « Intégrité territoriale des États et inviolabilité des frontières »Hier, 7 juillet, le secrétaire du Conseil de sécurité, Armen Grigoryan, puis le Premier ministre Nikol Pashinyan, ont successivement reçu le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique d'Iran Ali Shamkhani.
Par Olivier Merlet
Des discussions dites « structurelles » devaient se tenir entre les trois hommes d'état. De première importance, y compris pour l'Arménie, en quête de tous les soutiens dans le contexte actuel des processus en cours avec l'Azerbaïdjan et la Turquie.
Puissance régionale majeure et partie prenante du format 3+3 entrevu pour le règlement global du conflit avec l'Azerbaïdjan, l'Iran compte en effet parmi les proches alliés d'Erevan. Bien que de récents accords aient été passés entre Bakou et Téhéran sur l'emprunt de voies de communication commerciales à travers le territoire azerbaïdjanais en direction de la Russie, l'Iran n'a jamais démenti son intérêt et ses intentions de peser sur l'ouverture du corridor Nord-Sud à travers l'Arménie, tout en reconnaissant la pleine et légitime souveraineté de cette dernière sur les trajets empruntés.
L'envoyé du gouvernement iranien l'a de nouveau confirmé hier lors de son entretien avec Armen Grigoryan, évoquant tout d'abord « la volonté très appréciée des deux parties de poursuivre la coopération dans le cadre de la zone économique franche de Meghri et du développement de la province du Syunik ». En décembre dernier, le gouvernement iranien avait déjà annoncé son intention d'ouvrir un consulat à Kapan. Il convient par ailleurs de noter, en portant plus loin le regard sur ces échanges, qu'il s'agit aussi pour l'Arménie d'assurer des débouchés maritimes en direction de la Chine et l'Asie du Sud-Est, notamment, via le port iranien de Chabahar dans le Golfe d'Oman, et donc sur l'Océan Indien.
Ali Shamkhani a enfin noté au sujet du processus de régulation des relations arméno-azerbaïdjanaises que « les principes d'intégrité territoriale des États et d'inviolabilité des frontières doivent être respectés. » Propos réitérés plus tard dans la journée avec Nikol Pashinyan, le responsable iranien soulignant que « [son pays] considère comme inacceptable toute tentative de changement de la situation géopolitique dans la région » et qu'il soutient le processus de déblocage des infrastructures dans le cadre de la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté des États. Il a une fois de plus réaffirmé la volonté de Téhéran de contribuer à la sécurité du Caucase du Sud
Les communiqués de presse officiels émanant du bureau du Premier ministre et du Conseil de sécurité font également état d'un « certain nombre de questions à l'ordre du jour de la coopération bilatérale, […] de sa tendance au développement durable ainsi que de l'élargissement et du renforcement des liens économiques multisectoriels entre les deux pays ».
Les secrétaires des Conseils de sécurité iranien et arménien ont convenu de se rencontrer prochainement à leur frontière commune afin de poursuivre le dialogue.
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2.Le Courrier d’Erevan
12 juillet 2022
L'autoroute M3 Turquie – Vanadzor – Géorgie en cours de réhabilitationAu cours d'un long déplacement dans la province d'Armavir dimanche 10 juillet, et de rencontres avec les habitants de plusieurs de ses communautés, le premier ministre, Nikol Pashinyan, est allé se rendre compte sur le terrain de l'avancement des travaux sur l'autoroute interétatique M3 reliant la Turquie à la Géorgie.
Rappelons que le 1er juillet, les gouvernements turcs et arméniens annonçaient leur accord sur l'ouverture réciproque de leurs frontières a tout citoyen de nationalité tiers souhaitant passer voyager de l'un à l'autre des deux pays. L'autoroute M3, qui traverse l'Arménie via Vanadzor relie le village de Margara, à la frontière sur la rive arménienne de l'Araxe, à Tashir, dans la province de Lori, frontalière de la Géorgie. Un premier tronçon de 8,5 km est en cours de "réparation majeure" depuis la frontière turque jusque Lusagiugh, quelques kilomètres avant d'arriver à Etchmiadzine. Quinze pour cent des travaux prévus sont d'ores et déjà achevés, l'enveloppe totale allouée s'élève à de 1, 107 milliard de drams, elle est entièrement financée par l'État.
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3.Le Courrier d’Erevan
12 juillet 2022
Nikol Pashinyan a reçu le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du RwandaLe Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a reçu Vincent Biruta, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Rwanda, et la délégation qu'il dirigeait.
Le Premier ministre a hautement apprécié la coopération entre l'Arménie et le Rwanda dans le cadre de l'Organisation internationale de la Francophonie et a exprimé l'espoir qu'elle contribuera également au développement des relations bilatérales. Nikol Pashinyan a rappelé avec chaleur ses entretiens avec le Président rwandais, Paul Kagame lors de sa visite en Arménie, ainsi que dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, et a réaffirmé la volonté d'approfondir le partenariat.
Vincent Biruta a remercié pour l'hospitalité et a transmis les salutations chaleureuses et les meilleurs vœux du Président du Rwanda au Premier ministre Pashinyan. Il a qualifié d'efficaces les discussions tenues avec ses homologues du ministère arménien des Affaires étrangères et a indiqué que le Rwanda était intéressé par une coopération avec l'Arménie tant au niveau bilatéral que multilatéral.
Les interlocuteurs ont échangé leurs vues sur le programme de collaboration dans le cadre de l'OIF et ont évoqué les perspectives de développement des relations commerciales et économiques bilatérales. Dans ce contexte, le tourisme a été mentionné comme un domaine intéressant.
Le Premier ministre a demandé de transmettre ses salutations au Président du Rwanda, Paul Kagame.
Source: Armenpress
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4.Le Courrier d’Erevan
11 juillet 2022
L'Azerbaïdjan et l'Iran signent un accord de transport contournant l'ArménieL'Azerbaïdjan et l'Iran ont signé un accord de transit qui pourrait avoir de grandes implications pour l'Arménie. L'une des principales exigences de l'Azerbaïdjan, après avoir remporté la guerre de 44 jours en 2020, était que l'Arménie lui permette d'accéder par voie terrestre à son enclave du Nakhitchevan, un morceau de territoire entouré par l'Arménie, l'Iran et la Turquie.
Depuis la capitulation de l'Arménie, Bakou n'a cessé de faire campagne en faveur de cette route, qu'elle appelle le « corridor de Zangezur » et qui emprunterait des voies ferrées et des routes datant de l'ère soviétique dans la province arménienne de Syunik. La déclaration de cessez-le-feu du 10 novembre 2020 prévoyait même que la Russie « garantisse la sécurité des liaisons de transport » entre l'Azerbaïdjan métropolitain et le Nakhitchevan à travers le territoire arménien. Les pourparlers sont au point mort alors que les tensions entre les deux nations continuent de s'envenimer.
Néanmoins, les observateurs de Bakou ont été quelque peu surpris lorsque le ministre iranien des routes et du développement urbain, Rostam Ghasemi, est arrivé le 11 mars pour signer un protocole d'accord prévoyant de nouvelles liaisons commerciales et de communication entre la région du Zangezur oriental de l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan.
Peu d'informations sur le mémorandum ont été rendues publiques, mais la façon dont Bakou l'a décrit comme un « corridor » laisse entendre que les véhicules azerbaïdjanais seront autorisés à traverser le territoire iranien sans se soumettre aux contrôles douaniers iraniens. Les conditions prévoient la construction d'une nouvelle autoroute, d'une voie ferrée ainsi que d'infrastructures énergétiques non spécifiées. En outre, quatre ponts seront construits sur la rivière Aras, qui définit la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Iran – deux ponts routiers et deux ponts ferroviaires.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et M. Ghasemi ont discuté de la manière dont « le nouveau corridor serait un important corridor international pour le transport et l'électricité », selon le site internet du président.
Les déclarations officielles n'ont pas précisé quelle partie paierait la nouvelle infrastructure, mais en tant que principal bénéficiaire, il semble plus probable que ce soit l'Azerbaïdjan qui paie la facture.
Depuis la fin de la guerre, Aliyev n'a cessé de demander à l'Arménie d'ouvrir un corridor à travers son territoire. Le président a même menacé de recourir à la force en cas de refus de l'Arménie. Dans une déclaration aux médias, le conseiller principal du président en matière de politique étrangère, Hikmat Hajiyev, a déclaré que la nouvelle route passant par l'Iran « mettra fin à la politique de blocus du Nakhitchevan menée par l'Arménie depuis des années ».
L'analyste Fuad Shahbazov, basé au Royaume-Uni, pense que Bakou continuera à faire pression pour que le chemin traverse l'Arménie, mais qu'il « sera très probablement reporté pendant un certain temps ».
« Ce que l'on constate, c'est que le gouvernement azerbaïdjanais a décidé de ne pas attendre la position finale de l'Arménie sur le corridor [de Zangezur], car le premier est plus intéressée par le renforcement de la coopération régionale », a écrit Shahbazov pour BBC Azerbaijani.
Les relations entre l'Iran et l'Azerbaïdjan ont connu des hauts et des bas pendant des années. À l'automne dernier, Bakou et Téhéran se lançaient des insultes dans une querelle de sabre sans précédent. Quelques mois plus tard, ils ont conclu un accord d'échange de gaz naturel avec le Turkménistan.
Source : eurasianet.org
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5.Nouvelles d’Arménie Magazine
12 juillet 2022
La diplomatie turque réitère son soutien à Bakou pour le « corridor du Zanguezour »Alors que le premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président turc Recep Tayyip Erdogan avaient leur premier échange téléphonique, censé donner corps à un dialogue arméno-turc « sans condition » en vue d’une ouverture graduelle de la frontière entre l’Arménie et la Turquie, le chef de la diplomatie turque a rappelé combien ce processus restait conditionné au processus de paix arméno-azéri, en réitérant qui plus est son soutien à la demande de son allié azéri relative à l’aménagement d’un axe extraterritorial reliant l’Azerbaidjan à son enclave du Nakhitchevan via le sud de l’Arménie. Erevan a adressé une fin de non recevoir à ce jour aux exigences de Bakou, affirmant que ce « corridor du Zanguezour » n’était pas inscrit à l’ordre du jour de ses discussions avec l’Azerbaïdjan, il n’en reste pas moins que les autorités de Bakou affirment de leur côté que l’ouverture d’un tel axe serait imminente et que la Turquie a une nouvelle fois apporté son soutien à ce scénario, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, qui a déclaré que la Turquie attendait l’ouverture de ce “corridor du Zanguezour” le plus tôt possible. Le chef de la diplomatie turque a indiqué que ce corridor voulu par le président azéri Ilham Aliev était d’une importance majeure pour ce Corridor de Transport médian en projet reliant l’Est et l’Ouest, qui avait été au cœur des discussions avec ses homologues d’Azerbaïdjan et du Kazakhstan lors d’une rencontre lundi à Bakou, dont fait état l’agence de presse turque Anadolou. “Les échanges commerciaux à travers la mer Caspienne sot d’une grande importance. Nous sommes prêts à continuer les initiatives en vue de renforcer la portée de ce corridor. L’augmentation des investissements dans le domaine des transport et de la logistique améliorera le niveau de vie des populations de l’ensemble de la région”, a indiqué Cavusoglu. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian avait pourtant souligné lundi que l’insistance d’Ankara à soutenir le “corridor du Zanguezour” était en porte à faux avec le processus de normalisation des relations entre entre l’Arménie et la Turquie. “Les chantages persistants de la Turquie au sujet du ‘Corridor du Zanguezour’ compromettent le processus et créent un contexte négatif. Des déclarations sont faites qui ne sont pas très productives pour le processus”, a ainsi déclaré Pachinian durant une conférence de presse virtuelle qui avait été boycottée par la presse en raison justement de ce format. Il a néanmoins souligné que l’Arménie voyait une opportunité de normaliser les relations—“avec sincérité”—et entendait tout faire pour y parvenir. “Nous oeuvrons dans cette logique selon laquelle il y a une opportunité, nous devons tout faire en toute intégrité. Sinon, le dialogue serait dénué de sens. Nous pensons qu’il y a une opportunité, et nous ferons tout pour mettre à profit cette opportunité”, a insisté Pachinian. Erevan et Ankara ont commencé les discussions en vue d’une normalisation des relations entre les deux pays “sans préconditions”. Des envoyés spéciaux désignés pour mener ces discussions se sont rencontrés à deux reprises. Et le ministre arménien des affaires étrangères, Ararat Mirzoyan , a assisté à une conférence diplomatique à Antalya, en Turquie en mars à l’invitation du ministère turc des affaires étrangères. Pourtant, les leaders turcs n’ont cessé de rappeler qu’ils coordonnaient tous les volets des discussions avec l’Azerbaïdjan, et comme l’a montré Cavusoglu dans sa déclaration de lundi, font des déclarations publiques qui vont à l’encontre de la logique de négociations prétendument “sans préconditions”. Pachinian a indiqué que l’avenir dira l’importance et l’impact de cette coordination manifeste combien profonde entre Ankara et Bakou.
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6.Nouvelles d’Arménie Magazine
12 juillet 2022
Arménie et Turquie réaffirment vouloir « normaliser » leurs relationsLe président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ont échangé lundi par téléphone, une conversation rare pendant laquelle ils ont appelé, selon Ankara et Erevan, à apaiser les relations entre leurs pays longtemps ennemis jurés.
Selon des communiqués identiques, les autorités turques et arméniennes ont indiqué que MM. Erdogan et Pachinian avaient convenu de « l’importance d’un processus bilatéral pour normaliser les relations entre leurs pays ». Cet entretien intervient alors qu’Ankara et Erevan ont réussi le 1er juillet une percée diplomatique : ils se sont entendus pour autoriser le transport direct de marchandises par voie aérienne entre leurs pays et pour ouvrir le passage de leurs frontières terrestres communes aux citoyens de pays tiers. « Les dirigeants ont exprimé l’espoir que les accords du 1er juillet seront appliqués dans le futur le plus proche », selon le communiqué. Les deux pays n’ont jamais établi officiellement de liens diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990, obligeant les camions à transiter par la Géorgie ou l’Iran. Les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs ont été tués de façon systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman. La Turquie, issue du démantèlement de l’empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d’une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs sont morts. En décembre dernier, les deux pays avaient nommé des envoyés spéciaux afin de normaliser leurs relations, un an après la défaite de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan, allié de la Turquie, dans la guerre menée pour le contrôle du Nagorny Karabakh. L’Azerbaïdjan a utilisé lors de cette guerre de six semaines des drones de combat turcs pour reprendre la majeure partie du territoire contesté, qui était sous contrôle arménien depuis les années 1990. Le 14 janvier, ces envoyés spéciaux, Serdar Kiliç côté turc, et Ruben Rubinyan pour l’Arménie, se sont rencontrés à Moscou. Le mois suivant, les vols commerciaux ont repris entre les deux pays, une première en deux ans. L’amélioration des relations est vivement souhaitée par l’Arménie, en proie à des difficultés économiques, et encouragée par son allié russe. Erevan, AFP
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7.Nouvelles d’Arménie Magazine
12 juillet 2022
Un projet de statue géante du Christ suscite la controverse en ArménieIgnorant les objections de l’Église apostolique arménienne, des archéologues et de nombreuses autres personnes, le gouvernement arménien a autorisé un riche homme d’affaires à ériger une statue géante de Jésus-Christ sur une montagne près d’Erevan.
Toutefois, le ministère de l’éducation, des sciences et de la culture a ordonné de manière inattendue l’arrêt de la construction du monument, un jour après qu’elle ait officiellement commencé samedi en présence d’un membre du gouvernement. L’homme d’affaires, Gagik Tsarukian, a annoncé son intention de construire la statue sur le mont Hatis en janvier, affirmant qu’elle devait servir de « gardien de notre pays et de notre peuple » et impressionner le monde extérieur. L’Église apostolique arménienne s’est opposée à cette idée, affirmant qu’elle était inappropriée et allait à l’encontre de la tradition chrétienne arménienne. Cela n’a pas empêché M. Tsarukian d’organiser un concours pour la statue et d’annoncer le gagnant en mai, avant même d’obtenir l’approbation du gouvernement pour son projet. La statue, conçue par le sculpteur Armen Manvelian, mesurera 33 mètres de haut et sera juchée sur un piédestal de 44 mètres sur le mont Hatis. La montagne elle-même s’élève à plus de 2 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Premier ministre Nikol Pashinian a qualifié le projet d’« acceptable » lorsqu’il a présidé une réunion du cabinet à Erevan jeudi dernier. Il a fait valoir que la statue de Jésus-Christ donnera à l’Arménie une nouvelle attraction touristique. Le ministre de l’économie de M. Pashinian, Vahan Kerobian, a également mis l’accent sur les avantages commerciaux de l’entreprise soi-disant confessionnelle de M. Tsarukian lorsqu’il a assisté à la cérémonie de pose de la première pierre au sommet de Hatis deux jours plus tard. « Tout comme dans le cas d’autres investisseurs, nous sommes prêts à faire de notre mieux pour que le projet soit mis en pratique le plus rapidement possible et sans obstacles », a déclaré Kerobian. « Nous croyons en Jésus », a raisonné Tsarukian, pour sa part. « Le monde entier a [des statues du Christ]. Pourquoi n’en aurions-nous pas aussi ? » Un porte-parole du siège mère de l’Église arménienne à Echmiadzin, le révérend Yesayi Artenian, a déclaré au service arménien de RFE/RL qu’il restait opposé au projet. Il a déclaré que l’ancienne église, à laquelle la grande majorité des Arméniens appartiennent nominalement, n’a pas érigé ou vénéré de statues de Jésus tout au long de son existence de plus de 1700 ans. Dans une déclaration inattendue publiée tard dimanche, le ministère de l’éducation, des sciences, de la culture et des sports a déclaré que le mont Hatis abritait environ deux douzaines de monuments anciens légalement protégés par l’État. Il s’agit notamment des ruines d’une forteresse de l’âge du bronze découverte au sommet de la montagne par une expédition archéologique arméno-italienne en 2019. La déclaration avertit que la loi arménienne ne permet aucune construction sur ces sites sans autorisation spéciale du gouvernement. Il indique que l’organisation caritative éponyme de Tsarukian doit donc suspendre tous les travaux de construction qui y sont menés. Lundi, le ministre de l’éducation et de la culture, Vahram Dumanian, a refusé d’expliquer clairement pourquoi il n’a pas formulé ces objections lorsque M. Pashinian a donné son feu vert au projet la semaine dernière. Hamlet Petrosian, éminent historien et archéologue arménien, a déclaré que des dommages importants ont déjà été infligés à la forteresse cyclopéenne de Hatis, qui remonte à des milliers d’années. « Ils ont recouvert une grande partie de la forteresse de terre pour construire une plate-forme », a déclaré Petrosian au service arménien de RFE/RL. « Plusieurs parties de la route [nouvellement construite] [menant au sommet] traversent les murs de la forteresse. Il ne fait aucun doute qu’il ne restera rien à cet endroit si la construction se poursuit. » Certains représentants du secteur touristique arménien ont fait écho à ces préoccupations. Ils ont déclaré que Hatis, qui est situé à environ 30 kilomètres au nord-est d’Erevan, est une attraction touristique en soi étant donné le riche patrimoine historique qui se trouve sur son sommet et ses pentes. « En tant que spécialiste et citoyen, je trouve l’existence d’un tel statut inacceptable », a déclaré Yasha Solomonian, de l’Association arménienne des guides touristiques. Réagissant à la déclaration du ministère, la Fondation Gagik Tsarukian a déclaré lundi que les travaux sur la statue de Jésus et son piédestal tout aussi gigantesque ne commenceront pas tant qu’elle n’aura pas obtenu toutes les autorisations nécessaires auprès des « organismes d’État compétents ». Elle a toutefois précisé que la construction de la route ainsi que des lignes d’approvisionnement en eau et en gaz du site se poursuivrait comme prévu. L’approbation rapide par M. Pashinian du projet extravagant de M. Tsarukian a été une surprise, étant donné les relations difficiles entre les deux hommes. Le magnat dirige le Parti de l’Arménie prospère (BHK), qui prétend rester dans l’opposition au gouvernement actuel. En septembre 2020, M. Tsarukian a été arrêté pour achat de voix, ce qu’il a qualifié de représailles du gouvernement pour ses appels à la démission de M. Pashinian. Il a été libéré sous caution un mois plus tard. L’homme de 65 ans a évité de critiquer publiquement le gouvernement depuis que son parti n’a remporté aucun siège au Parlement lors des élections générales de l’année dernière. Outre l’approbation de la statue de Jésus, le cabinet de M. Pashinian a décidé jeudi de ne pas contester une décision de justice annulant une lourde pénalité imposée par les autorités fiscales au plus grand casino arménien appartenant à M. Tsarukian. Le ministère des finances a révoqué sa licence d’exploitation peu après l’inculpation de M. Tsarukian en juin 2020. Une société exploitant le casino aurait retrouvé sa licence l’année dernière. _____________________
8.Nouvelles d’Arménie Magazine
12 juillet 2022
Les Américains d’origine arménienne soutiennent la liberté de l’ArtsakhL’enquête révèle que la communauté donne la priorité à la sécurité de l’Artsakh et de l’Arménie face aux menaces existentielles turques et azerbaïdjanaises.
Une majorité écrasante d’Américains d’origine arménienne s’oppose à ce que l’Artsakh soit placé sous la domination de l’Azerbaïdjan, selon un récent sondage national sur la politique étrangère du Comité national arménien d’Amérique.
Le sondage a également montré un fort soutien à la sécurité de l’Arménie comme étant la plus grande priorité dans les relations bilatérales entre les États-Unis et l’Arménie – un résultat en contradiction avec la priorité accordée par le gouvernement américain aux « réformes » intérieures. Les principaux résultats de l’enquête de l’ANCA sont les suivants : 97,65 % des personnes interrogées sont tout à fait d’accord (95,25 %) ou d’accord (2,4 %) pour dire que l’Artsakh ne devrait jamais passer sous la domination azerbaïdjanaise. 98,4% sont tout à fait d’accord (92,7%) ou d’accord (5,7%) pour dire que l’Arménie fait face à des menaces existentielles de la part de l’Azerbaïdjan et de la Turquie. 95,2% sont tout à fait d’accord (84,7%) ou d’accord (10,5%) pour dire que la sécurité de l’Arménie doit être la priorité absolue dans les relations bilatérales entre les Etats-Unis et l’Arménie. 98% s’opposent fermement (94,6%) ou s’opposent (3,4%) à l’envoi d’armes ou d’aide militaire américaines à l’Azerbaïdjan et – plus largement – à ce que l’Azerbaïdjan soit tenu responsable de ses crimes de guerre contre l’Artsakh. 93,6% sont tout à fait d’accord (84,7%) ou d’accord (8,9%) pour dire que la Turquie doit des réparations à la nation arménienne. _____________________
9.Nouvelles d’Arménie Magazine
10 juillet 2022
Les forces russes de paix ont assuré la sécurité des travaux agricoles en ArtsakhLa sécurité de la mise en œuvre des travaux agricoles dans la région d’Askeran a été assurée par les militaires des troupes russes de maintien de la paix. Information de Sputnik Armenia qui a rapporté un communiqué du ministère russe de la Défense.
Le représentant des forces russes en Artsakh a indiqué que, puisque la zone de la région d’Askeran est située près de la ligne de démarcation des parties, l’administration de la région d’Askeran a fait appel au commandement des troupes russes de maintien de la paix pour fournir une assistance. Les forces russes de paix ont également assuré la sécurité dans les champs en Artsakh l’année dernière. Auparavant, les sapeurs russes avaient vérifié la présence de mines, de munitions non explosées et d’autres explosifs. Source Artsakhpress. Krikor Amirzayan
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10.Nouvelles d’Arménie Magazine
10 juillet 2022
L’armée azerbaïdjanaise ouvre une nouvelle unité militaire à Khojavand au KarabakhL’Azerbaïdjan, qui se présente comme un Etat laïc, souligne néanmoins dans sa communication avoir choisie le jour de l’Aïd al-Adha ( fête du sacrifice, la plus grande fête musulmane ), pour inaugurer une nouvelle unité militaire sur le territoire du district de Khojavand au Haut-Karabakh à proximité de l’Arménie. Cette « cérémonie » a eu lieu en présence du ministre de la Défense azerbaïdjanais, le colonel général Zakir Hasanov, et de Eyvaz Huseynov chef du pouvoir exécutif du district de Khojavand, qui ont assisté à l’égorgement des moutons, hautement symbolique en la circonstance…
Il est à noter que ce renforcement de la présence militaire azerbaïdjanaise à quelques encablures de l’Arménie s’inscrit dans un contexte de violations permanentes du cessez-le-feu assortis d’une série de communiqués tous plus mensongers les uns que les autres accusant, comme il est de coutume, la partie arménienne de se livrer elle-même à ce type de violation. Dans la plus pure tradition négationniste du panturquisme. _____________________
11.Nouvelles d’Arménie Magazine
10 juillet 2022
Depuis novembre dernier, environ 377 familles ont reçu des appartements en ArtsakhDe novembre 2021 à juillet 2022, le comité des affaires du logement de la République de l’Artsakh a fourni environ 377 appartements et maisons d’habitation nouvellement construits, octroyés aux familles des victimes, aux familles des personnes atteintes d’une incapacité militaire permanente du 1er groupe, aux familles des personnes avec 5 enfants ou plus, aux familles de personnes déplacées, aux familles de réfugiés, aux familles de militaires actifs et réservistes des Forces armées, ainsi qu’aux familles d’orphelins.
Selon le rapport remis à l’« Artsakhpress » par le Comité sur les questions de logement de la République de l’Artsakh, précisant que 312 des appartements ont été fournis à Stepanakert, 48 à Askeran et 17 dans la région de Martouni en Artsakh. Source Artsakhpress. Krikor Amirzayan
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12.AFP
11 juillet 2022
A NOUVEAU CONDAMNÉE PAR LE CONSEIL DE L'EUROPE, LA TURQUIE APPELÉE A LIBÉRER IMMÉDIATEMENT KAVALA.Strasbourg, 11 juil 2022 (AFP) – – Les responsables du Conseil de l'Europe ont appelé lundi de nouveau la Turquie à la "libération immédiate" du mécène Osman Kavala, condamné en avril à la prison à vie, après un arrêt de la Cour européenne jugeant qu'Ankara avait violé la Convention européenne des droits de l'homme.
"La Turquie a manqué de se conformer à ses obligations en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme. Nous nous félicitons de l'arrêt (de la CEDH) prononcé aujourd'hui qui apporte une réponse claire sur ce point. Nous renouvelons notre appel à la libération immédiate de M. Kavala", ont écrit dans un communiqué commun les trois principaux responsables du Conseil de l'Europe.
C'est seulement la deuxième fois de son histoire que la Cour européenne des droits de l'homme, bras judiciaire du Conseil de l'Europe, condamne par un arrêt de Grande chambre l'un de ses 46 Etats membres au terme d'une procédure pour manquement, communiquée lundi matin.
Saisie par Osman Kavala au cours de sa détention provisoire, la CEDH, qui siège à Strasbourg, avait déjà exigé de la Turquie dans un arrêt rendu le 10 décembre 2019 "de mettre un terme à la détention du requérant et de faire procéder à sa libération immédiate".
Ces dispositions avaient été largement ignorées par Ankara: les juridictions internes turques avaient ordonné en février 2020 une remise en liberté provisoire d'Osman Kavala, avant que l'homme d'affaires ne soit interpellé à nouveau quelques heures plus tard sur ordre du procureur pour "tentative de coup d'état".
La Grande chambre de la CEDH, sa formation suprême, a conclu à la violation de l'article 46 de la Convention européenne des droits de l'homme par Ankara. Celui-ci prévoit la force obligatoire des arrêts de la Cour et leur exécution.
"La non-exécution d'une décision judiciaire définitive et obligatoire risquerait de créer des situations incompatibles avec le principe de la prééminence du droit que les États contractants se sont engagés à respecter en ratifiant la Convention", souligne la Cour dans un communiqué.
Figure de la société civile turque, Osman Kavala, 64 ans, avait finalement été condamné fin avril dernier à la perpétuité pour "tentative de renversement du gouvernement" via le financement des manifestations anti-gouvernementales dites "mouvement de Gezi" en 2013, après avoir passé quatre ans et demi de détention sans jugement.
Devenu l'adversaire du régime, il avait dénoncé devant les juges un "assassinat judiciaire" contre sa personne et l'influence du président turc sur son procès.
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13.AFP
11 juillet 2022
ARMÉNIE ET TURQUIE RÉAFFIRMENT LEUR DÉSIR D'UNE "NORMALISATION", SELON EREVANErevan, 11 juil 2022 (AFP) – – Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ont échangé lundi par téléphone, une conversation rare pendant laquelle ils ont appelé, selon Erevan, à apaiser les relations entre leurs pays longtemps ennemis jurés.
Dans un communiqué, le ministère arménien des Affaires étrangères a indiqué que MM. Erdogan et Pachinian avaient convenu de "l'importance d'un processus bilatéral pour normaliser les relations".
Cet entretien intervient alors qu'Ankara et Erevan ont réussi le 1er juillet une percée diplomatique: ils se sont entendus pour autoriser le transport direct de marchandises par voie aérienne entre leurs pays et pour ouvrir le passage de leurs frontières terrestres communes aux citoyens de pays tiers.
Les deux dirigeants "espèrent que les accords du 1er juillet seront appliqués dans un futur proche", a précisé lundi la diplomatie arménienne.
Les deux pays n'ont jamais établi officiellement de liens diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990, obligeant les camions à transiter par la Géorgie ou l'Iran.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de façon systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman.
La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs sont morts.
La défaite de l'Arménie dans le Nagorny-Karabakh après six semaines de guerre en novembre 2020, au profit de l'Azerbaïdjan, allié de la Turquie, rend toutefois possible désormais un rapprochement entre Erevan et Ankara.
Cette amélioration est vivement souhaité par l'Arménie, en proie à des difficultés économiques, et encouragé par son allié russe.
Le 14 janvier, des envoyés spéciaux, Serdar Kiliç côté turc, et Ruben Rubinyan pour l'Arménie, se sont rencontré à Moscou. Le mois suivant, les vols commerciaux ont repris entre les deux pays, une première en deux ans.
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14.La Croix
10 juillet 2022
TURQUIE : RECONVERTIE EN MOSQUÉE, SAINTE-SOPHIE SOUFFRE D'UNE AFFLUENCE RECORDLa conversion en mosquée de la célèbre basilique byzantine d'Istanbul il y a deux ans a multiplié le nombre de visiteurs, sans que les autorités ne prennent les mesures adaptées pour éviter des dégradations.
Le 10 juillet 2020, dans un coup de théâtre calculé pour tenter de diviser l'opposition politique turque et se conforter les voix des conservateurs et des nationalistes, le président turc Recep Tayyip Erdogan annonçait la reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.
Bâtiment emblématique d'Istanbul, située sur une des sept collines de la ville, à l'embouchure du Bosphore et de la Corne d'Or, la basilique byzantine, inaugurée en 537 par l'empereur Justinien, construite sur les ruines d'une église érigée par Constantin II sur un ancien temple grec, est toujours un lieu hautement symbolique.
Le discours virulent prononcé par Ali Erbas, le président de la puissante direction des affaires religieuses, à l'occasion de sa conversion, avait été perçu par certains comme une revanche et une insulte au fondateur de la République turque Mustafa Kemal, partisan d'une laïcité de combat et d'un encadrement très strict du fait religieux, qui avait transformé les lieux en musée en 1934.
Imam démis de ses fonctions
Le pouvoir a par la suite été contraint de démettre l'imam en chef de la nouvelle mosquée, le très médiatique Mehmet Boynukalin, tant la radicalité de ses prises de positions – des questions de moeurs jusqu'à la politique intérieure et la géopolitique – dérangeait même dans les rangs de l'AKP, le parti présidentiel.
Sainte-Sophie a servi ces dernières années de décor aux spectacles sons et lumières célébrant la conquête de la ville (en 1453), occasion rêvée de faire vibrer la fibre néo-ottomane chère au président turc. La conversion du musée n'a pas bénéficié à l'édifice, et des voix se font entendre depuis quelques mois en Turquie pour protester contre les dégradations qu'il subit.
Dégâts importants
Au mois d'avril, des photographies documentant les dégâts importants subis par une des portes principales du bâtiment sont apparues dans la presse et sur les réseaux. « D'après ce que m'ont rapporté des gens travaillant sur place, certains visiteurs investissent cette porte d'une aura mystique et en détachent volontairement des bouts pour les emporter avec eux, rapporte Serif Yasar, président de l'association Art et Histoire et auteur des photographies. Désormais, on m'interdit de prendre des photos sur les lieux, alors que les touristes et les fidèles, eux, on le droit de le faire. On a même tenté de m'intimider en me faisant passer une après-midi en garde à vue. »
D'autres photographies ont documenté des dégradations volontaires de certains murs, dont les visiteurs grattaient le revêtement pour en remplir des sacs plastiques. Certains dommages sont accidentels, comme le marbre ancien brisé fin juin par l'emploi de machines de nettoyage trop lourdes.
Pour l'architecte turque Zeynep Ahunbay, une spécialiste de restauration historique siégeant au comité scientifique mis en place pour veiller sur l'édifice, le fond du problème réside dans la fréquentation des lieux, qui a explosé depuis la conversion en mosquée. L'affluence atteint parfois 100 000 personnes par jour, comme au moment de la célébration de l'Aïd-El-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne de Ramadan.
« Accepter moins de monde »
« Il faudrait mieux gérer les entrées et accepter moins de monde en même temps à l'intérieur, tout en augmentant le nombre de gardiens », estime-t-elle. Ses recommandations ont été transmises aux ministères concernés. L'Unesco, qui veille également sur ce site classé patrimoine mondial de l'humanité depuis 1985, doit se prononcer sur les conditions de conservation du bâtiment, à partir d'un rapport remis avec un an de retard par la Turquie, au mois de février.
L'institution culturelle des Nations unies devait rendre ses conclusions à l'occasion de la réunion annuelle du comité du patrimoine mondial initialement prévue en Russie à la fin du mois de juin, mais l'invasion de l'Ukraine a reporté l'échéance.
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