1 Nouvel Hay Magazine

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soutenir l’Arménie, pas la diffamer

OPINION. Dans une tribune publiée le 11 avril, Sébastien Boussois affirmait qu'Erevan soutenait l'agression de Vladimir Poutine contre l'Ukraine. Cet article reprend les éléments de langage de la propagande anti-arménienne du régime Aliev, considèrent dans leur réponse Alexandre Del Valle, géopolitologue et essayiste, Eric Denecé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, et Ara Toranian, coprésident du CCAF (Conseil de coordinations des organisations arméniennes de France).

Dans une tribune publiée le 11 avril dans la Tribune, Sébastien Boussois se pique de revenir à nouveau à la charge contre l'Arménie tout en dressant en contrepoint un portrait flatteur de l'Azerbaïdjan. Faut-il le préciser ? Ce n'est pas la première fois que ce polémiste se fait le relais de la propagande de la pétrodictature azerbaïdjanaise, ni qu'il tente dans un même mouvement de noircir l'image de l'Arménie, seul État démocratique de la région. Notre auteur est coutumier du fait. Et ses articles anti-arméniens sont naturellement repris et cités par la presse « officielle » azerbaïdjanaise. Y en a-t-il d'ailleurs une autre dans ce pays positionné à la 163e place sur 180 au classement de RSF sur la liberté de la presse ?

Mais la capacité d'indignation de notre auteur ne se mobilise pas pour de telles peccadilles. Ce qui l'intéresse, c'est le blason terni de l'Azerbaïdjan qu'il s'agit de redorer. Il faut dire qu'il y a de quoi faire : cet État occupe le bas du tableau de toutes les ONG spécialisées dans la défense de droits de l'homme. Le dernier rapport de Freedom House le situe dans la catégorie des Etats les moins libres du monde et Transparency International dénonce non seulement « la corruption endémique » qui y sévit, mais également son exportation qui « mine les institutions démocratiques de l'Occident, comme le Conseil de l'Europe, mais aussi l'intégrité des marchés financiers et autres ».

Selon les révélations de l'enquête internationale « La lessiveuse azerbaidjanaise » publiée en 2017, sur la simple période comprise entre 2013 et 2014, 2,5 milliards de versements ont eu lieu pour « acheter » des amitiés à l'étranger.  Mais qu'importe. Pour M. Boussois, l'« urgence » est ailleurs. Il s'agit de « dénoncer et condamner le soutien de l'Arménie à la Russie dans la guerre contre l'Ukraine ». Car l'on s'imagine bien que ce « soutien » allégué d'un petit pays exsangue comme l'Arménie pourrait peser d'un poids décisif dans la bataille… Tout cela est bien sûr cousu de fil blanc. L'Arménie n'a jamais apporté la moindre aide militaire à la Russie dans cette guerre. La légende des 4 avions de combat de type SU-30 qu'elle aurait envoyée, selon M. Boussois, pour participer aux bombardements contre l'Ukraine, constitue une pure fake news, fabriquée de toute pièce par le régime Aliev et propagée à dessein sur les réseaux sociaux pour discréditer l'Arménie. On s'étonne que l'auteur de ces accusations ne se soit pas donné la peine d'en vérifier la véracité, alors que des attachés militaires de l'OTAN et des pays de l'UE qui ont effectué une mission en ce sens à Erevan le 31 mars ont formellement démenti ces calomnies.

On s'étonne également que M. Boussois dénonce la mini-manifestation pro-russe organisée le 19 mars 2022 à Erevan, mais qu'il ne pipe mot de celle, beaucoup plus massive, contre la Russie, organisée à l'appel de l'Alliance démocratique nationale le 9 avril. On regrettera enfin que notre docteur en sciences politiques ne se soit pas donné la peine de regarder les votes de l'Arménie à l'ONU. Il aurait pu constater qu'elle n'a pas été avec la Russie, mais qu'elle s'est abstenue lors du scrutin à l'Assemblée générale du 3 février 2022 sur l'agression contre l'Ukraine, et qu'elle n'a pas pris part au vote, comme d'ailleurs l'Azerbaïdjan, lors de la consultation du 7 avril suspendant la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Cette forme de neutralité diplomatique courageuse aurait au contraire mérité d'être mise en valeur. D'une part parce que la sécurité de l'Arménie est très largement tributaire des forces d'interposition russes qui bloquent pour l'instant les velléités azerbaïdjanaises d'envahir ce qu'il reste de la République du Haut-Karabakh ainsi que le sud de l'Arménie. Ensuite, parce que si le peuple et les médias ukrainiens se sont majoritairement montrés pro-arméniens, il n'en a pas été de même du régime de Zélinsky, proche allié d'Erdogan et d'Aliev, qui a défendu l'offensive militaire anti-arménienne de l'automne 2020.

Les contrevérités et les omissions de M. Boussois se devaient d'être dénoncées, alors que le régime d'Aliev fait feu de tout bois pour améliorer son image considérablement noircie par l'opération de nettoyage ethnique lancée contre les Arméniens durant l'automne 2020, mais aussi par «  les actes de dégradation et de profanation du patrimoine culturel arménien, les églises et autres lieux de culte, monuments, sites, cimetières et artefacts » condamnés par la Cour de Justice internationale le 7 décembre dernier. Un jugement qui a également enjoint Bakou à  « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'incitation et l'encouragement à la haine et à la discrimination raciales, y compris par ses agents et ses institutions publiques ».  Car il s'agit bien d'un racisme promu par l'Etat dont il est ici question et non de simples expressions spontanées émanant d'une société civile chauffée à blanc par la guerre.

On ne peut en tout cas laisser passer ce renversement des rôles qu'opère M. Boussois qui entend visiblement occulté le fait que l'agression du 27 septembre, préparé de longue date avec la Turquie, visait à casser le processus de négociation placée sous l'égide du Groupe de Minsk, seul détenteur d'un mandat international pour résoudre le conflit et à réaliser par la force ce qu'il était devenu impossible d'obtenir par des moyens légaux et pacifiques. Comment dès lors ne pas s'offusquer, lorsque M. Boussois justifie cette attaque aussi meurtrière qu'inégale par le droit de l'Azerbaïdjan à récupérer son territoire, alors qu'il s'agissait surtout selon le mot d'Aliev d'en « chasser les Arméniens comme des chiens », eux qui avaient eu l'audace d'opposer à sa dictature leur droit à l'autodétermination sur le Haut-Karabakh, ex-république autonome de l'URSS où ils ont toujours été largement majoritaires ?

Faut-il rappeler que cette terre, berceau de la nation arménienne depuis l'antiquité, a été machiavéliquement octroyée par Staline à l'Azerbaïdjan en 1921, afin de diviser pour mieux régner ?  Faut-il également se souvenir que l'Azerbaïdjan et la Turquie formant deux Etats pour un même peuple, selon leurs propres termes, ne cessent ne conspirer à la perte de l'Arménie, considérée comme un verrou géographique culturel et religieux faisant obstacle à leur jonction territoriale ?

N'était-ce d'ailleurs pas l'objet du génocide du 1915, à l'égard duquel Ankara comme Bakou, pratique un insupportable négationnisme d'Etat ?

A l'heure où l'Azerbaïdjan entend justement mettre à profit la focalisation de l'attention mondiale sur l'Ukraine pour pousser son avantage militaire contre l'Arménie à qui et à quoi sert la « tribune » du 11 avril de M. Boussois ? La réponse se trouve peut-être sur le site officiel de l'Azerbaïdjan, Azertag, qui a publié le 12 avril un long article d'Aslan Aslanov, porte-voix officieux du président Aliev, qui y dresse le bilan des raisons de la victoire de l'Azerbaïdjan. Ils les résument notamment en ces termes :  « Nous pouvons dire sans exagérer que cet avantage dans la guerre de l'information a été l'un des facteurs qui ont assuré le triomphe au Karabakh et a joué un rôle aussi important dans notre victoire que les armes et les batailles ». Diffusés le lendemain de l'article de propagande de M. Boussois, ces propos se passent de tout commentaire.

Alexandre Del Valle, Eric Denecé et Ara Toranian

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2.Nouvelles d’Arménie Magazine

18 mai 2022

Erevan voit un rebond du commerce russo-arménien – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Erevan voit un rebond du commerce russo-arménien

Le commerce vital de l’Arménie avec la Russie montre des signes de reprise après avoir diminué au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine, a indiqué le Premier ministre Nikol Pashinian tard lundi 16 mai.

« En ce qui concerne l’économie, je tiens également à noter qu’après un certain déclin en mars, une intensification des relations économiques bilatérales se profile », a déclaré M. Pachinian au président russe Vladimir Poutine lors d’une réunion tenue à la suite d’un sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective à Moscou.

Dans son discours d’ouverture de la réunion, M. Pachinian a remercié M. Poutine d’avoir « incité les hommes d’affaires russes à investir en Arménie ». Il a salué « l’intérêt pour les investissements » manifesté par ces derniers, mais n’a pas précisé les projets potentiels qui pourraient être lancés prochainement.

Il n’a pas non plus cité de prévisions concernant le volume des échanges commerciaux russo-arméniens de cette année. Il a augmenté de près de 21 %, pour atteindre 2,6 milliards de dollars, en 2021. La Russie a ainsi solidifié son statut de premier partenaire commercial de l’Arménie.

Le commerce bilatéral se serait contracté en mars suite au début de la guerre en Ukraine et aux sanctions occidentales imposées à la Russie qui en ont résulté. En visite à Moscou le mois dernier, le ministre arménien de l’Economie, M. Kerobian, a déclaré que les deux gouvernements devaient travailler ensemble pour « éliminer d’urgence les causes du déclin et rétablir la croissance. »

Pachinian a discuté de la question avec V. Poutine ainsi qu’avec le Premier ministre russe Mikhail Mishustin lors de sa visite officielle en Russie plus tard en avril. Il a évoqué les «défis communs » auxquels l’Arménie et la Russie sont confrontées.

En raison de ses liens économiques étroits avec la Russie, l’Arménie devrait être considérablement affectée par les sanctions occidentales. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont déclaré que la croissance économique de ce pays du Caucase du Sud allait considérablement ralentir cette année.

La Banque centrale d’Arménie (CBA) a également prévu une croissance modeste au début du mois de mars. Elle a notamment fait valoir qu’une forte dépréciation du rouble russe aurait un impact négatif sur les exportations arméniennes vers la Russie et les envois de fonds des travailleurs migrants arméniens.

Depuis lors, le rouble s’est redressé de façon spectaculaire et est maintenant plus fort par rapport au dollar américain et à l’euro qu’il ne l’était avant l’invasion russe.

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200

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3.Nouvelles d’Arménie Magazine

18 mai 2022

L’Armenie va recevoir du gaz turkmen via l’Iran – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

L’Arménie va recevoir du gaz turkmen via l’Iran

Le ministre iranien du pétrole, Javad Owji, a exprimé la volonté de l’Iran d’échanger du gaz naturel du Turkménistan avec l’Arménie, a rapporté SHANA, le réseau dédié aux informations relatives au pétrole.

S’exprimant à l’issue d’une réunion avec le ministre arménien de l’Administration territoriale et de l’Infrastructure Gnel Sanosyan à Téhéran, le ministre iranien a souligné les discussions positives et constructives entre les deux parties et a déclaré : « Les négociations pour l’échange de gaz du Turkménistan vers l’Arménie via l’Iran ont commencé et bientôt, en raison de la grande capacité du réseau de distribution de gaz iranien, nous obtiendrons de bons résultats à cet égard. »

Il a déclaré que lors de ses entretiens avec la partie arménienne, il avait souligné que l’Iran était prêt à échanger du gaz du Turkménistan vers l’Arménie, ajoutant que de bons accords avaient été conclus lors des négociations sur l’augmentation des exportations de gaz, les produits pétrochimiques et le développement global.

L’Iran et l’Arménie coopèrent depuis des années dans le domaine des échanges de gaz et d’électricité.

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4.Nouvelles d’Arménie Magazine

18 mai 2022

Probable réunion de la plateforme 3+3 fin juin

La deuxième session de la plateforme de consultation régionale « 3 + 3 » est en cours de préparation, d’après ce que le vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Andrey Rudenko, a déclaré à TASS.

« Nous espérons tenir la deuxième session à la fin du premier semestre », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères.

Selon Rudenko, la plateforme consultative régionale « 3 + 3 », créée en décembre 2021 et composée de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de la Géorgie plus la Russie, l’Iran et la Turquie, est un mécanisme demandé et prometteur qui peut favoriser le développement du partenariat entre les pays du Caucase du Sud et leurs voisins.

La première session de la plateforme « 3+3 » a eu lieu le 10 décembre 2021 à Moscou. Les vice-ministres des Affaires étrangères d’Arménie, d’Azerbaïdjan, de Russie et de Turquie, ainsi que le directeur général de l’Eurasie au ministère des Affaires étrangères d’Iran ont participé à la session. Malgré leur invitation, les représentants géorgiens n’ont pas participé à la session. La Géorgie a officiellement annoncé qu’elle ne participerait pas aux travaux du format « 3+3 ».

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5.Nouvelles d’Arménie Magazine

18 mai 2022

La Russie n’exclut pas une nouvelle rencontre Moscou-Erevan-Bakou – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

La Russie n’exclut pas une nouvelle rencontre Moscou-Erevan-Bakou

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andrey Rudenko n’exclut pas la possibilité d’organiser une nouvelle réunion trilatérale des dirigeants de l’Arménie, de la Russie et de l’Azerbaïdjan pour discuter du règlement du conflit du Haut-Karabakh, rapporte ARMENPRESS Rudenko a déclaré à TASS.

« Nous continuons à travailler systématiquement à tous les niveaux pour la mise en œuvre des accords trilatéraux conclus au plus haut niveau le 9 novembre 2020, le 11 janvier et le 26 novembre 2021. Les dirigeants sont en contact permanent. Nous n’excluons pas la possibilité d’organiser une réunion en face à face si nécessaire. Le 12 mai, à Douchanbé, dans le cadre de la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEI, Sergueï Lavrov a discuté avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais de l’ensemble des questions liées à la normalisation des relations entre Bakou et l’Arménie », a déclaré Andrey Rudenko.

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6.Le Courrier d’Erevan

18 mai 2022

Le ministre iranien de l'énergie se rend en Arménie

Le ministre iranien de l'Energie Ali Akbar Mehrabian arrive à Erevan pour participer à la séance de la Commission conjointe arméno-iranienne sur la coopération économique, qui aura lieu les 10 et 11 mai, informe Mehr News.

La Commission discutera d'un certain nombre de sujets, notamment le commerce et la compensation, les investissements, le transit et le transport, l'électricité, le pétrole et le gaz, la banque et la finance, les normes, le tourisme, les soins de santé, etc.

Dans le cadre de la séance de la Commission, une conférence commerciale sera organisée avec la participation des représentants du secteur privé des deux pays.

Mehrabian discutera également avec les responsables arméniens du développement des relations entre les deux pays et du volume des échanges mutuels.

Le ministre iranien de l'énergie arrivera en Arménie avec le vice-ministre iranien du pétrole, le directeur de la compagnie nationale iranienne de gaz, le vice-ministre des routes et plusieurs autres responsables iraniens.

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7.Nouvelles d’Arménie Magazine

18 mai 2022

La police interrompt les cortèges de l’opposition

La police a arrêté plus de 90 personnes lundi pour interrompre de nouveaux cortèges de véhicules organisés par l’opposition arménienne dans le cadre de sa campagne de désobéissance civile contre le gouvernement.
Des dizaines de véhicules conduits par des militants de l’opposition ont été arrêtés par les forces de sécurité alors qu’ils se dirigeaient lentement vers le centre d’Erevan depuis la périphérie de la ville dans le cadre de plusieurs cortèges simultanés qui ont débuté tôt dans la matinée.
Les conducteurs ont été sortis de force de leurs voitures, qui ont ensuite été remorquées par la police dans les embouteillages.
Les dirigeants de l’opposition ont condamné les actions de la police, affirmant que les conducteurs n’avaient pas enfreint le code de la route et avaient simplement exercé leur droit légal à un rassemblement pacifique.
« Les policiers que vous voyez sont une minorité dans le système [d’application de la loi], et que cette minorité policière garde à l’esprit qu’elle sera tenue responsable », a déclaré l’un d’eux, Aram Vartevanian, aux journalistes.
Vartevanian a accusé la police d’avoir gravement endommagé certaines des voitures mises en fourrière.
Dans un communiqué publié plus tard dans la journée, la police a défendu les arrestations et la dispersion des cortèges, affirmant qu’elles avaient perturbé la circulation dans la ville. Elle a exhorté les partisans de l’opposition à ne pas « restreindre la liberté de mouvement des autres citoyens en interférant avec la circulation ».
La police n’a pas interrompu les cortèges similaires organisés par les principales forces d’opposition du pays la semaine dernière.
Elle a interrompu les derniers rassemblements en cortège, alors que les manifestations antigouvernementales quotidiennes entrent dans leur troisième semaine. Les alliances d’opposition Hayastan et Pativ Unem ont promis d’intensifier la pression sur le Premier ministre Nikol Pashinian alors que des milliers de leurs partisans défilaient à nouveau dans le centre d’Erevan dimanche.
M. Pashinian a rejeté les demandes de démission formulées par l’opposition à la suite de ses récentes déclarations sur le conflit du Nagorno-Karabakh.

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8.Le Monde

04 mai 2022

« Ce qui importe surtout aujourd’hui à Erdogan est de porter un coup de massue à la société civile moderniste, laïque et aspirant à la démocratie » (lemonde.fr)

« Ce qui importe surtout aujourd’hui à Erdogan est de porter un coup de massue à la société civile moderniste, laïque et aspirant à la démocratie »

Avec la condamnation du philanthrope Osman Kavala à une perpétuité incompressible, le président turc nargue l’opinion internationale et veut afficher la puissance d’Ankara, analysent les chercheurs Ahmet Insel et Nora Seni dans une tribune au « Monde ».

Conforté par le rapprochement avec les puissances occidentales à l’occasion de la guerre contre l’Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdogan se sent libre de poursuivre dans son pays une politique de criminalisation de toute contestation et de répression tous azimuts. Ainsi le philanthrope Osman Kavala a été condamné à la perpétuité incompressible, à l’issue d’un procès où le droit a été bafoué allégrement aussi bien sur la forme que sur le fond de l’aveu même d’un des trois juges du tribunal pénal qui s’est opposé à ce verdict et a réclamé l’acquittement et la libération de l’accusé.

Détenu depuis le 1er novembre 2017, Osman Kavala est accusé de tentative de « renversement du gouvernement » en programmant, dirigeant et finançant les événements de Gezi, du nom de ce soulèvement populaire provoqué par le projet de réaménagement du parc du même nom, au centre d’Istanbul en mai-juin 2013. Sept autres prévenus, dont trois femmes, sont condamnés à la réclusion pour dix-huit ans pour « avoir aidé » Osman Kavala. Avocat, urbaniste, architecte, cinéastes, dirigeants d’université et d’ONG, ils comparaissaient libres. Ils ont été incarcérés le soir même du verdict.

Or, en février 2020, un autre tribunal pénal avait acquitté tous les prévenus de ce même procès en soulignant qu’aucune preuve concrète n’accompagnait l’épais réquisitoire du procureur pour justifier ses accusations. Mais quelques heures avant sa libération à l’issue de la décision d’acquittement, Osman Kavala était arrêté sur ordre du procureur d’Istanbul avec deux nouvelles accusations échafaudées à l’occasion : espionnage et participation à la tentative du coup d’Etat de juillet 2015. Le président turc était intervenu pour contester la décision d’acquittement, comme il était intervenu auparavant plusieurs fois publiquement contre Osman Kavala, alors que son procès était en cours.

Aujourd’hui, ce qui n’est plus qu’une mascarade de justice prend une tournure tragique avec la condamnation à perpétuité d’Osman Kavala pour les chefs d’accusation dont il avait été acquitté, comme tous les autres prévenus, il y a deux ans. Il est cette fois-ci acquitté des accusations d’espionnage inventées par ce procureur, promu depuis membre de la Cour constitutionnelle. Kafka lui-même aurait eu du mal à imaginer un tel procès.

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9.Le Courrier d’Erevan

18 mai 2022

L'observatoire de Byurakan reconnu comme site du patrimoine astronomique exceptionnel (courrier.am)

L'observatoire de Byurakan reconnu comme site du patrimoine astronomique exceptionnel

L'Union astronomique internationale (UAI) a classé l'observatoire astrophysique de Byurakan Victor Hambardzumian parmi les « sites du patrimoine astronomique exceptionnel ».

Désormais, tant l'histoire de l'observatoire arménien que ses activités et réalisations scientifiques seront brièvement présentées sur cette plateforme internationale, rapporte le portail de télécommunications ARKA-Telecom, citant le service de presse de l'observatoire arménien.

L'élaboration de cette liste est mise en œuvre par la commission C4 de l'UAI entre 2021 et 2024. Le directeur de l'Observatoire de Byurakan, Areg Mikayelyan, est membre de cette commission.

En Arménie, les anciens calendriers et chroniques arméniens, les peintures rupestres arméniennes à contenu astronomique, l'ancien observatoire « Zorats Karer » (Karahunj), le complexe astronomique de la colline de Metsamor, le patrimoine astronomique d'Anania Shirakatsi et d'autres valeurs sont également prévus pour être proposés pour inclusion dans la liste des sites du patrimoine astronomique.

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10.Le Canard enchaîné

04 mai 2022

La vengeance d’Erdogan

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11.The Armenian Mirror Spectator

18 mai 2022

Armenian Opposition: What Sincerity, What Credibility? – The Armenian Mirror-Spectator (mirrorspectator.com)

Armenian Opposition: What Sincerity, What Credibility?

By Ara Toranian

Yes, of course, the protest movement initiated almost a month ago by the opposition alliance is mobilizing people. Probably around 15,000 people participated in the May 9 demonstration, the high point of this agitation. The organizers counted at least the double, of course.

Be that as it may, the alliance of the forces of the old regime, set to music by the ARF of Armenia, does not overturn the table. Its mobilization capacity is at the same level as that which preceded the June 2021 legislative elections, which peaked on June 18 with the meeting in Republic Square with former President Robert Kocharyan, with around 40,000 participants.

The day before Prime Minister Nikol Pashinyan had hardly managed to do much better. This did not prevent him from largely winning the elections of June 21, 2021 and therefore from possessing the democratic legitimacy to govern. Demographically, the country is just the city center of Yerevan, haven of “Armenia which is doing well,” the one that votes largely for Kocharyan, the one that adapted best to the oligarchy and corruption and whose terraces were always full during the 44-day war…

The “legitimacy” of Pashinyan, the forces of the old regime have constantly clashed since the ceasefire agreement of November 9, 2020, a defeat from which they hoped to come back in force. They are doing it again today by demanding the resignation of the Prime Minister. As if he had not already challenged his mandate, less than ten months ago, with the triggering of new elections which themselves took place a year and a half after the vote of December 9, 2018! Would our protesters want legislative elections every three months? Do they not understand or do they pretend to ignore that the political cards have been reshuffled, that the people have decided, democratically, as it was necessary to do after the defeat for which they are largely responsible?

How can the opposition fail to take the slightest critical look at its own experience of power, and not accept the verdict of the ballot box, and to renew itself? Taking care not to appear too much at the head of the processions, Serge Sargsyan, and even worse Robert Kocharyan, had certainly never distinguished themselves by their democratic brilliance from the time when they exercised unchallenged power. But their current methods unfortunately do not show any paradigm shift.

What is indeed striking in this movement which intends to turn the revolution upside down, mimicking with less spontaneity and talent the modus operandi of those who overthrew its leaders in 2018, is its passionate aspect, its self-satisfaction and the dearth of its proposals. Playing on all the springs of nationalism, the protesters do not shrink from any verbal violence, accusing the Prime Minister again and again of “treachery.” It is not a question for them of appealing to reason, but of playing on emotions, summoning the stereotypes of the patriotic register, with forceful revolutionary songs from the end of the 19th century and corresponding folk costumes, with the exception of the performances of singer Sirusho, Kocharyan’s daughter-in-law who plays Zartir Lao with her fist raised at the rostrum of the “Resistance”… What can we say about the sufficiency of this movement which, a thousand leagues from a Pashinyan beating his chest, ignores any questions, any responsibility in the defeat, in Armenia’s unpreparedness for war, in the frivolity shown by its leaders who stuffed themselves for thirty years during, while corruption gnawed from within the souls and minds of the country.

There would be so much to say about this deplorable mentality which left Armenia and the Republic of Nagorno-Karabakh without solution or defense against the enemy. Before criticizing those who rose up in 2018 against this moral decay, this political blindness, and who paid the price for his legacy at the time of the war, wouldn’t these former leaders be well advised to sweep in front of their door? To lower their heads before their people, to recognize their errors, their fault, their incompetence? Or, at the very least, to be forgotten?

Finally, what about the political content of the speeches of these “opponents,” who claim to want a government of national unity, while trampling on the honor of their adversary, who issue hollow and demagogic slogans on “security” after having blithely sold it off when they were in business, who appeal to this “solidarity” of which they made so much fun by crushing shamelessly the people who ended up driving them out, who advocate “stability”, after having tried to insist on firing on the crowd on March 1, 2008. These beautiful recipes of “strong Armenia” that they claim today, why did they not apply them when they had the opportunity, rather than digging the country’s grave?

Democracy takes work. Armenia, which certainly still has a lot of progress to make in this area, deserves better than this opposition, whose only claim to glory is allegiance to Putin… The nation is saturated with demagoguery. Which Armenian rejoices in defeat? Who doesn’t care about the return of the Pan-Turkism? Who is not worried about the isolation of the country, nor fears for its future? Politics is the art of the possible. The nation needs reflection, solution, dialogue. There are institutions for that, and in the first place Parliament. Instead of strengthening them and thereby participating in the consolidation of the state, some have again chosen destabilization by the street, on the grounds that they themselves have been thrown out by the street. A primary reflex that quickly ignores the fact that the despotism they exercised for 20 years offered no other alternative at the time than popular uprising. What was done. Fortunately. It’s time to realize that things have changed. And that the only worthwhile revolution requires a change of model, the passage from a destructive and sterile opposition, from a front of permanent refusal, to a constructive opposition endowed with a real capacity for proposal.

(Ara Toranian, 67, has been an activist for the Armenian cause since the 1980s. He is the founder of the newspaper Hay Baykar (Armenian Combat) and editor of the French magazine Les Nouvelles d’Armenie since 1994. He is also co-president of the Council Coordination of Armenian Organizations of France (CCAF), with Mourad Papazian, since 2012.)

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14.France 2 – Chrétiens Orientaux

18 mai 2022

« La renaissance des arméniens au Liban après le Génocide »

Emission du dimanche 15 mai 2022 – 9h30 – France 2

« La renaissance des arméniens au Liban après le Génocide »

Replay : CLIQUER ICI

Attention : il faut désormais s’inscrire sur le site France.tv pour pouvoir visionner. C’est gratuit !! (visible monde entier jusqu'au 22 mai) – Depuis l’étranger, s’il y a un problème d'inscription avec le code postal, mettre celui d’une ville française par exemple Lille : 59000

Quelques jours après le 24 avril, date de la commémoration du Génocide de 1915, Chrétiens Orientaux propose un documentaire exceptionnel sur l’accueil des rescapés au Liban dans les années 1920.

Cette hospitalité a pu permettre la renaissance du Peuple Arménien.

A travers les historiens et les témoins, nous découvrirons comment ceux qui sont arrivés « pieds nus », ont été parqués dans des camps de tentes, puis ont pu construire des villes qui sont devenues de véritables « petites Arménie ».

Une attention toute spéciale a été donnée aux orphelins qui leur a permis de vivre, puis d’apprendre un métier. Ils ont pu ainsi retrouver leur dignité après avoir vécu l’horreur.
Le Génocide a été un échec, puisque 100 ans après, les arméniens sont toujours debout au Liban, en Arménie, en France et dans toute la diaspora !

Avec la participation exceptionnelle de Sa Sainteté Aram 1er – Catholicos des arméniens de Cilicie – et de Levon Norguidian (historien, Bibliothèque Orientale de l’USJ), Rita Kalindjian

(Musée de l’Orphelinat de Jbeil), Sylvia Agemian (historienne, Musée de Cilicie) et Mary Garabedian. (rediffusion)