1 Nouvel Hay Magazine

OTC

Karabakh : des milliers manifestent en Arménie contre les concessions à l'Azerbaïdjan

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche dans la capitale arménienne Erevan pour mettre en garde le gouvernement contre toute concession à l'Azerbaïdjan au sujet du Nagorny Karabakh, territoire que les deux pays se disputent depuis trente ans.

Les manifestants appelaient à la démission le premier ministre Nikol Pachinian et brandissaient des pancartes portant les mots «Karabakh» ou encore «Arménie sans Turcs», en référence aux Azerbaïdjanais turcophones.

L'opposition accuse Nikol Pachinian de vouloir céder l'ensemble de l'enclave séparatiste du Nagorny Karabakh à l'Azerbaïdjan, après que ce dernier a déclaré en avril que «la communauté internationale appelle l'Arménie à réduire ses exigences».

Au rassemblement dimanche, le vice-président du Parlement et dirigeant d'opposition Ichkhan Sagatelian a déclaré que «tout statut politique du Karabakh au sein de l'Azerbaïdjan est inacceptable pour nous». «Pachinian a trahi la confiance des gens et doit partir», a-t-il ajouté, assurant que le mouvement de protestation «conduira au renversement du gouvernement dans un avenir proche».

Erevan et Bakou se disputent le Nagorny Karabakh depuis les années 1990. La dernière guerre en date, à l'automne 2020, a fait quelque 6500 morts avant de se terminer par un cessez-le-feu négocié par la Russie.

Dans le cadre de cet accord, l'Arménie a cédé des pans entiers de territoires qu'elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990, et la Russie a déployé quelque 2000 soldats de maintien de la paix.

En avril, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé des préparatifs de pourparlers de paix. Les présidents arménien et azerbaïdjanais s'étaient alors rencontrés pour de rares pourparlers sous la médiation de l'Union européenne à Bruxelles.

Cette réunion était survenue après une flambée de violences au Nagorny Karabakh en mars.

Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Nagorny-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés azerbaïdjanais.

_____________________

2.Nouvelles d’Arménie Magazine

3 mai 2022

L’Iran réitère son opposition à tout axe extraterritorial chez son voisin (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

L’Iran réitère son opposition à tout axe extraterritorial chez son voisin arménien

Alors que, sur fond de manifestations de l’opposition, les autorités d’Arménie s’apprêtent à approfondir les discussions tant avec l’Azerbaïdjan qu’avec la Turquie, l’Iran a rappelé son hostilité à un demande récurrente de Bakou depuis sa victoire sur les Arméniens dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020 : l’aménagement au sud de l’Arménie d’un « corridor du Zanguezour » reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan avait été posée par Bakou comme par Ankara comme une condition du dialogue avec l’Arménie, qui avait de son côté opposé un refus, en soulignant que l’Azerbaïdjan ne saurait exercer sa souveraineté sur quelque axe franchissant son territoire. Si depuis deux ans, l’Iran s’est employé à réchauffer ses relations, traditionnellement tendues avec l’Azerbaïdjan, il n’a jamais cessé de soutenir la position sur cette question de l’Arménie, son voisin et partenaire commercial avec lequel il partage une frontière que le projet azéro-turc mettrait en péril. Si l’Iran salue donc les efforts engagés par l’Arménie et l’Azerbaïdjan en vue de rouvrir les axes de transports conformément aux termes du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 négocié par la Russie, il tient aussi à préciser que les axes ferroviaires et routiers prévus dans le cadre de cet accord entre le Nakhitchevan et le reste de l’Azerbaïdjan ne sauraient être aménagés au détriment de la souveraineté arménienne. A ce stade, le dialogue est dans l’impasse, sinon pour le volet ferroviaire, en tout cas pour le volet routier, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev n’ayant manifestement pas renoncé à ce corridor extraterritorial qui traverserait la province méridionale arménienne du Syounik en longeant la frontière avec l’Iran. De leur côté, les autorités arméniennes affirment que les biens et les personnes azéris ne sauraient être exemptés de formalités et de contrôles douaniers arméniens en empruntant un tel axe. Le président iranien Ebrahim Raisi a soutenu la position de Erevan sur cette question dans un entretien téléphonique en janvier avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian, à qui il avait réitéré le soutien de Téhéran à la souveraineté de l’Arménie sur tous les axes traversant son territoire. L’ambassadeur de l’Iran en Arménie, Abbas Badakhshan Zohouri, aurait réitéré cette position lors d’une visite dans la province du Syounik dont il a rencontré le gouverneur, Robert Ghukasian, ainsi que d’autres responsables locaux à la fin de la semaine dernière. “Les déclarations faites concernant les corridors de transport sont inacceptables à nos yeux”, aurait déclaré l’ambassadeur iranien, cité par le service de presse de Ghukasian. M.Zohouri aurait ajouté : “Nous estimons que l’Arménie doit préserver son intégrité territoriale”. Certains responsables iranien avaient ouvertement accusé Aliyev l’automne dernier de chercher à priver l’Arménie de sa frontière commune avec l’Iran. Le ministre iranien des affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait de la même manière mis en garde contre tous “changements sur la carte de la région”. La République islamique d’Iran avait manifesté son intérêt pour le Syounik en décembre dernier, en décidant d’ouvrir un consulat iranien dans son chef lieu, Kapan, quelques semaines après l’installation par l’armée azérie le 12 septembre 2021 de check points sur le tronçon d’un axe routier arménien reliant cette localité à Goris où elle taxe depuis les routiers iraniens. Ce consulat a été au centre des discussions entre l’ambassadeur Zohouri et les responsables du Syouniks, selon le communiqué diffusé par l’administration de la province arménienne. Le communiqué précise que durant sa visite à Kapan, M. Zohouri, accompagné d’autres diplomates iraniens, ont étudié les “emplacements possibles pour le consulat”. Les responsables du Syounik auraient fait savoir aux diplomates iraniens qu’ils étaient “prêts à faire leur possible” pour contribuer à renforcer les relations arméno-iraniennes. Le maire de Kapan, Gevorg Parsian, a annoncé à ce propos que le persan serait enseigné dans les écoles de la région dès la rentrée prochaine. Le nouvel ambassadeur d’Arménie à Téhéran, Arsen Avagian, a de son côté informé le président Raisi la semaine dernière de la volonté de Erevan de promouvoir les relations bilatérales au “niveau de relations stratégiques”.

_____________________

3.Nouvelles d’Arménie Magazine

3 mai 2022

La communauté arménienne d’Istanbul met en garde contre le risque de perdre la (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

La communauté arménienne d’Istanbul met en garde contre le risque de perdre la gestion de l’hôpital historique Sourp Perguitch

La communauté arménienne d’Istanbul est alarmée par les rumeurs selon lesquelles elle pourrait bientôt faire face à des obstacles lors de la tenue des élections du conseil d’administration de l’hôpital arménien Surp Perguitch (Saint-Sauveur), perdant ainsi l’institution nationale historique de la communauté, vieille de 188 ans.

L’hôpital arménien Surp Perguitch (Saint-Sauveur) à Yedikule, Istanbul est techniquement réglementé en tant que fondation.

En 2013, le gouvernement turc a aboli les réglementations régissant les élections dans les fondations des minorités nationales, et aucune nouvelle réglementation n’a été approuvée depuis lors.

Pakrat Estukian, rédacteur en chef du journal arménien Agos basé à Istanbul, dit que des rumeurs circulent dans la communauté selon lesquelles les autorités introduiront bientôt le nouveau règlement, mais la communauté craint que cela ne résolve pas le problème.

« Des développements très préoccupants sont en cours. Il s’agit de l’abolition de la réglementation en 2013, qui, selon eux, avait lieu parce qu’une nouvelle charte était en préparation. À l’époque, les élections ont été reportées indéfiniment à l’hôpital arménien Surp Perguitch, qui a le statut de fondation. Ils ne pouvaient pas préparer une nouvelle charte jusqu’à maintenant. Maintenant, il y a des rumeurs selon lesquelles une nouvelle charte sera introduite, mais néanmoins nous ne pourrons pas organiser d’élections du conseil d’administration de l’hôpital. Cela pourrait être une tentative de capturer notre plus grande institution. Il s’agit d’une institution vieille de 188 ans qui est considérée comme un hôpital national dans la communauté. Il a également une composante de soins aux personnes âgées », a déclaré Estukian.

Estukian prévient que si la communauté arménienne ne pouvait pas organiser d’élections au conseil d’administration, elle pourrait alors « perdre l’hôpital en tant qu’institution arménienne ».

« Tous les Arméniens de Turquie vont élire le conseil d’administration actuel de l’hôpital avec le statut de fondation. Maintenant, si nous sommes privés de ce droit, cela signifierait que ce n’est plus un hôpital arménien », a-t-il dit.

La communauté arménienne a récemment organisé une pétition en ligne contre toute charte ou règlement qui les empêcherait potentiellement de participer au processus électoral.

En outre, Estukian a ajouté que ce problème concernait également toutes les autres minorités nationales de Turquie.

Interrogé sur la question de savoir si les minorités nationales pourraient ou non se rassembler et unir leurs efforts contre la réglementation, Estukian a déclaré qu’il n’y avait pas encore de développements de ce type.

_____________________

4.Nouvelles d’Arménie Magazine

3 mai 2022

Nagorny Karabakh : l’opposition arménienne appelle à de nouvelles manifestations

Quelque 5.000 personnes ont manifesté lundi à Erevan pour exiger la démission du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, accusé par l’opposition de vouloir céder l’ensemble de l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh à l’Azerbaïdjan.
« Nous lançons un mouvement de protestation populaire pour obliger Pachinian à démissionner », a déclaré à l’AFP le vice-président du Parlement et dirigeant d’opposition Ichkhan Sagatelian.
« C’est un traître, il a menti au peuple », a-t-il ajouté, accusant M. Pachinian, 46 ans, de vouloir céder le Nagorny Karabakh, région séparatiste peuplée par une majorité d’Arméniens, à l’Azerbaïdjan.
« Il n’a pas de mandat populaire pour le faire », a affirmé M. Sagatelian.
Le Nagorny Karabakh, que les deux pays se disputent depuis trente ans, a fait l’objet en 2020 d’une guerre de six semaines ayant fait plus de 6.500 morts avant de se terminer par un cessez-le-feu négocié par la Russie.
Dans le cadre de cet accord, l’Arménie a cédé des pans entiers de territoires qu’elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990 et une force de paix russe est déployée au Nagorny Karabakh.
En avril, le Premier ministre arménien a déclaré devant le parlement que « la communauté internationale appelle l’Arménie à réduire ses exigences sur le Nagorny Karabakh », des propos que l’opposition a dénoncés comme révélateurs d’une volonté de céder la totalité de ce territoire à l’Azerbaïdjan.
M. Sagatelian a prévenu que les manifestations se poursuivraient tant que M. Pachinian resterait au pouvoir.

– Etat dépressif –

« Nikol doit démissionner. Sa politique minable a abouti à des pertes territoriales et en vies humaines », estime un manifestant. « Notre peuple n’a jamais été dans un tel état dépressif. Nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel ».
Lundi matin, les transports publics à Erevan ont été perturbés, de petits groupes de manifestants ayant tenté de bloquer la circulation dans le centre ville. La police a brièvement interpellé des dizaines de manifestants.
L’Union des Journalistes a critiqué les méthodes utilisées par la police, citant plusieurs exemples de journalistes couvrant les manifestations de l’opposition molestés par des policiers.
Dimanche, plusieurs milliers de personnes avaient déjà manifesté à Erevan pour appeler à la démission de M. Pachinian.
L’accord de cessez-le-feu conclu sous l’égide de la Russie a été considéré comme une humiliation nationale en Arménie et a donné lieu à des semaines de manifestations anti-gouvernementales.
En septembre, le parti de M. Pachinian, le Contrat civil, a gagné les élections législatives anticipées convoquées à la suite de ces manifestations.

– Vers des pourparlers de paix –

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a accueilli lundi son homologue arménien Ararat Mirzoian à Washington, a apporté un soutien appuyé à Nikol Pachinian.
Il a « exprimé une vraie gratitude pour la vision et le courage et la flexibilité dont le Premier ministre et l’Arménie font preuve dans ce processus pour parvenir à ce que nous voulons tous, à savoir une paix durable ».
En avril, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé s’engager dans des « préparatifs » en vue de « pourparlers de paix » pour résoudre le conflit, à l’issue d’une rencontre organisée à Bruxelles entre Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, sous la médiation du président du Conseil européen, Charles Michel.
Cette rencontre a eu lieu après un regain de tensions au Nagorny Karabakh le 25 mars, lorsque les forces azerbaïdjanaises se sont emparées d’un village stratégique situé dans la zone placée sous la responsabilité des forces russes de maintien de la paix, et tué trois soldats séparatistes.
Bakou a présenté mi-mars ses propositions pour un accord de paix qui prévoit la reconnaissance mutuelle par les deux parties de leur intégrité territoriale, ce qui signifie qu’Erevan accepte que la Nagorny Karabakh fasse partie de l’Azerbaïdjan.
Le ministre arménien des Affaires étrangères a suscité la controverse en Arménie lorsqu’il a déclaré, en commentant les propositions de l’Azerbaïdjan, que pour Erevan « le conflit du Nagorny Karabakh n’est pas une question territoriale, mais une question des droits » de la population arménienne du territoire.
Peuplée majoritairement d’Arméniens, la région montagneuse du Nagorny Karabakh a fait sécession de l’Azerbaïdjan à l’effondrement de l’URSS en 1991, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés azerbaïdjanais.

Mariam HARUTYUNYAN

Erevan, 2 mai 2022 AFP

_____________________

5.Nouvelles d’Arménie Magazine

3 mai 2022

Plus de 200 arrestations à Erevan alors que se poursuit la campagne de désobéissance civile de l’opposition

Les forces de sécurité arméniennes ont procédé à au moins 244 interpellations et arrestations lundi 2 mai parmi des manifestants qui bloquaient des artères de Erevan, au deuxième jour de la campagne de désobéissance civile massive lancée par l’opposition pour chasser du pouvoir Nikol Pachinian. Les principaux groupes d’opposition d’Arménie avaient donné le coup d’envoi à cette campagne, lancée le 17 avril par des actions de moindre envergure, avec un grand rassemblement la veille sur l’une des grandes places du centre de la capitale, où s’étaient réunis des milliers de manifestants, autour d’un campement ayant vocation à devenir le centre nerveux du mouvement. Différentes actions étaient menées en parallèle dans d’autres quartiers de Erevan. Des groupes d’activistes avec à leur tête des députés de l’opposition, avaient commencé leur action en bloquant une trentaine de rues et de carrefours très fréquentés de la capitale arménienne dans la matinée de lundi. Les autorités avaient de leur côté déployé un impressionnant dispositif policier, les éléments de la police anti-émeutes ayant été renforcés par des unités spéciales de la police, qui ont eu recours à la force pour dégager les axes concernés. Un communiqué diffusé par la police nationale a fait savoir que le trafic avait pu être entièrement rétabli dans ces quartiers à la mi-journée. La police devait préciser un peu plus tard, dans l’après-midi, que 244 manifestants avaient été placés en détention après s’être heurtés aux forces de sécurité. Les leaders de l’opposition n’ont pas manqué de condamner l’usage de la force, en soulignant que ces arrestations arbitraires n’entameraient en rien leur détermination à poursuivre leur campagne en vue d’un changements de régime. “Nous avons enregistré de nombreux cas de violence, y compris contre des députés du Parlement”, a déploré devant les journalistes l’un de ces députés, et non le moindre,Ishkhan Saghatelian. L’opposant, qui est aussi le vice-président du Parlement, a ajouté : “Mais vous savez, tout cela est secondaire. Tout se passe comme prévu. Le peuple s’est soulevé et les objectifs que nous avons fixés sont en voie de réalisation, de manière méthodique”. Les forces de sécurité n’avaient pas cherché à disperser les manifestants campant sur la place de France, à l’intersection des quatre artères centrales de la capitale. Les alliances d’opposition Hayastan et Pativ Unem, seules forces d’opposition représentées au Parlement, devaient y donner rendez-vous une nouvelle fois à leurs partisans dans la soirée de lundi. Cette campagne de l’opposition, la plus importante, ou la plus déterminée en tout cas, depuis les grandes manifestations qui avaient suivi la défaite arménienne dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020, fait écho aux dernières déclarations sur le conflit du Karabagh de Nikol Pachninian, dont elle demande là encore la démission. S’adressant aux députés dans le Parlement le 13 avril, le premier ministre avait déclaré que la communauté internationale faisait pression sur l’Arménie pour qu’elle « rabaisse la barre » de ses exigences concernant le statut du Karabagh et qu’elle reconnaisse l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Il avait clairement laissé entendre que Erevan serait prêt à faire des concessions en ce sens à Bakou. Les leaders de l’opposition et d’autres détracteurs de la politique du gouvernement ont alors accusé Pachinian de vouloir aider Bakou à reprendre le contrôle du Karabagh. Les alliés politiques de Pachinian de leur côté récusé de telles allégations, en soulignant que le premier ministre arménien n’avait jamais eu l’intention de laisser l’Azerbaïdjan reprendre le contrôle du Karabagh, et ont accusé à leur tour l’opposition d’exploiter cette question à seule fin de revenir au pouvoir. Vahagn Aleksanian, un député de la majorité pro-gouvernementale, a indiqué lundi que les forces d’opposition tentent vainement de reprendre le contrôle de la rue, en espérant reproduire le scénario révolutionnaire qui avait conduit Pachinian au pouvoir en mai 2018. Comme d’autres représentants du parti au pouvoir avant lui, il s’est dit convaincu que ces tentatives seront vouées à l’échec et qu’elles ne parviendront pas à renverser le pouvoir en place.

_____________________

6.Le Courrier d’Erevan

2 mai 2022

L'Arménie signe un accord avec l'OMS pour promouvoir un mode de vie sain (courrier.am)

L’Arménie signe un accord avec l'OMS pour promouvoir un mode de vie sain

La coopération entre le ministère de la Santé et l'OMS est primordiale pour atteindre les indicateurs sanitaires clés recherchés par le gouvernement arménien.

Anahit Avanesyan, ministre de la Santé de la République d'Arménie, et le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur du Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, ont signé le 28 avril un accord de coopération de deux ans. Selon l'Armenpress, l'objectif est d'offrir des soins de santé de qualité accessibles à tous et une protection efficace contre les urgences sanitaires. L'accord définit les priorités de la collaboration entre l'OMS et le gouvernement de la République d'Arménie pour 2022-2023, qui visent à aider le ministère de la Santé à atteindre ses objectifs nationaux en matière de santé grâce à une collaboration étroite avec la société civile, les partenaires et les autres principales parties prenantes.

« La coopération entre le ministère de la Santé et l'OMS est essentielle pour atteindre les indicateurs sanitaires clés recherchés par le gouvernement arménien. Je suis heureuse de constater que la stratégie gouvernementale 2021-2026 comprend des indicateurs de santé conformes à l'agenda mondial. Nos efforts conjoints dans ce domaine sont possibles en termes d'objectifs nationaux et mondiaux.

Compte tenu du déclin progressif de l'épidémie de Covid-19, nous avons la chance de pouvoir réorienter nos efforts et nos ressources vers la lutte contre les menaces sanitaires mondiales qui existent toujours. Néanmoins, le travail accompli et l'expérience acquise pendant l'épidémie nous permettront de faire face à d'éventuelles menaces pour la santé publique de manière plus systématique dans un avenir proche. Dans le cadre d'un accord de coopération de deux ans pour 2022-2023, nous nous concentrerons davantage sur les domaines les plus importants pour nous, tels que la garantie d'une couverture sanitaire universelle, le renforcement du système de santé, la protection contre les urgences sanitaires et la promotion de modes de vie sains », a déclaré Anahit Avanesyan, ministre arménien de la Santé.

Cet accord de deux ans s'appuie sur le partenariat de longue date entre l'OMS et le gouvernement de la République d'Arménie, notamment en matière de lutte contre le tabagisme, de préparation aux situations d'urgence, de réponse efficace au Covid-19 et de santé mentale. Cette démarche est conforme aux objectifs stratégiques internationaux en matière de santé publique, tels que le programme de travail européen de l'OMS et les objectifs de santé durable.

« Aujourd'hui, l'accord signé place la santé et son importance en tant que droit humain fondamental et priorité de développement clé pour une meilleure économie, la paix et la sécurité, en tête des priorités de l'Arménie.

La coopération entre l'OMS et le gouvernement de la République d'Arménie remonte à longtemps et est efficace. Nous continuerons à travailler en étroite collaboration pour faire avancer le programme national de santé, renforcer le système de santé, assurer une couverture sanitaire universelle, protéger contre les urgences sanitaires et promouvoir des modes de vie sains. J'insiste également sur le potentiel des vaccins et de la vaccination, qui sont à la base des systèmes de santé publique existants », a déclaré le docteur Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe. Le docteur Kluge a souligné l'importance de la vaccination en tant qu'outil de santé publique et le fait qu'elle a sauvé des millions de vies, et il a appelé à poursuivre les efforts concertés pour augmenter le nombre de vaccins Covid-19 afin de protéger les personnels de santé et de soins.

_____________________

7.Le Courrier d’Erevan

3 mai 2022

La police arrête les manifestants pour avoir bloqué des rues d'Erevan

189 personnes ont été arrêtées le 2 mai au matin et 70 autres mardi 3 mai par la police nationale dans le cadre des manifestations anti-gouvernementales à Erevan.

Les manifestants bloquaient les rues du centre-ville d'Erevan et ont été arrêtés pour n'avoir pas obéi à un ordre légal de la police, a indiqué le service de presse de la police à ARMENPRESS.

Le vice-président du Parti républicain d'Arménie, Armen Ashotyan, ainsi qu'Arsen Babayan, du parti Hayrenik, ont également été arrêtés.

_____________________

8.Le Courrier d’Erevan

28 avril 2022

Les printemps arméniens Lusine Abgarian et Olivier Merlet (courrier.am)

Les printemps arméniens

La mort tragique d’une jeune femme enceinte renversée par la voiture de tête du cortège motorisé de Nikol Pashinyan – il revenait d'une séance de travail à la résidence d’été du gouvernement – bouleverse l’Arménie depuis hier.

Par Lusine Abgarian et Olivier Merlet

Ce bouleversement s’est rapidement mué en indignation, lorsqu’il a été avéré qu’aucun des véhicules du cortège ne s’était arrêté après l’accident pour porter secours à cette femme, appeler l’ambulance ou l'amener à l'hôpital.

Le conducteur de la voiture incriminée, officier du bataillon de la police de la circulation, a continué sa route, achevé sa mission, il est pourtant revenu à 20h05 sur les lieux du drame, au carrefour des rues Léo et Paronyan, pour participer à l’enquête. Il a été arrêté. Depuis hier, les gens mettent des bougies et des jouets sur le lieu de la tragédie…

Le gouvernement n'a pas voulu révéler l’identité de la victime, morte de ses blessures avant même son arrivée à l’hôpital. Les réseaux sociaux s'en sont chargé. Sona Mnatsakanyan, 28 ans, née dans le village de Berkanouche dans la province d'Ararat était enceinte de son premier enfant, elle vivait à Erevan. Comble du cynisme, la jeune femme renversée par un véhicule de la république d'Arménie était aussi membre fondatrice de "Support our heroes", organisation apolitique, non-gouvernementale et caritative créée au lendemain de la guerre, dédiée au soutien de la cause du Karabakh arménien et de ses populations déplacées, a ses soldats vétérans, ses femmes et ses enfants.

Lorsque le sort tragique d'un destin individuel télescope de plein fouet l'actualité politique et la vie publique d'une société au bord de la crise, rongée d'incertitude quant à son avenir, nul ne peut prédire de ce qui peut advenir.

On ne se souvient peut-être plus très bien du prénom de ce jeune tunisien de 26 ans, Mohamed Bouazizi, pauvre vendeur de fruits ambulant dont les autorités avaient confisqué le chariot, son outil de travail. Personne en revanche n'a oublié les Printemps arabes dont il est devenu le symbole en s'immolant par le feu en place publique. L'histoire ici est toutefois différente. Accidentelle.

Depuis bientôt une semaine à Erevan, des actions de protestation plus ou moins spectaculaires, plus ou moins suivies, sont menées par les blocs d'opposition. À leur tête, Artur Vanestyan ancien responsable de la sécurité intérieure et président du groupe "Patrie", affilié "J'ai l'honneur", a fait monter une guérite sur la place de la Liberté, le grand parvis de l'opéra d'Erevan, sous laquelle il assure une permanence quotidienne et reçoit la presse. Serge Sargssyan et Robert Kotcharyan, anciens dirigeants honnis gardent encore profil bas mais l'assurent de leur large soutien. Simultanément, une marche "de la résistance" est partie d'Idjevan la semaine dernière, sentiment de déjà vu, qui devrait rejoindre la capitale le 1er mai.

Ces manifestations dont le but clairement affiché est de rallier à sa cause un mouvement populaire de protestation civile, de soulever la rue pour faire tomber le gouvernement au pouvoir, peinent encore à rallier de nombreux supporters. L'accident tragique du 26 avril, insupportable, pourrait bien faire basculer l'opinion.

_____________________

9.Le Courrier d’Erevan

28 avril 2022

Le Gouvernement arménien assouplit les restrictions concernant la COVID-19 (courrier.am)

Le Gouvernement arménien assouplit les restrictions concernant la COVID-19

Lors de la dernière séance ordinaire du Cabinet, hier le 28 avril, le gouvernement a apporté des modifications à l'une de ses précédentes décisions visant à assouplir les restrictions existantes de la COVID-19.

Le gourvernement a proposé de lever les restrictions d'entrée sur le territoire de la République d'Arménie. En conséquence, compte tenu de l'expérience internationale et du fait que plusieurs pays ont déjà assoupli les restrictions à l'entrée dans le pays, l'obligation d'avoir un certificat PCR confirmant le résultat négatif pris dans les 72 heures précédentes à l'arrivée en Arménie par les postes frontières aériens et terrestres sera supprimée.

La décision entrera en vigueur le 1er mai. La ministre de la Santé, Anahit Avanesyan, a indiqué qu'à partir du 1er mai, l'obligation de présenter un certificat de test rapide PCR ou de vaccination à l'entrée des points de contrôle ou des aéroports sera également supprimée.

" Les restrictions seront levées dans les établissements pénitentiaires et les forces armées pendant les vacances ou les visites. Dans ces cas, il ne sera pas non plus nécessaire de passer un test ou de présenter un certificat de vaccination. L'interdiction de respecter une distance de 1,5 mètre lors de tout événement dans les écoles, les maternelles et autres lieux a été levée. L'obligation de présenter un test PCR sur le lieu de travail tous les 7 jours ou de présenter un certificat de vaccination contre le coronavirus a également été supprimée", a déclaré Anahit Avanesyan.

_____________________

10.Le Courrier d’Erevan

28 avril 2022

Le représentant spécial du Secrétaire général de l'OTAN à Erevan

Le représentant spécial du secrétaire général de l'OTAN pour le Caucase et l'Asie centrale Javier Colomina était en visite à Erevan hier, 26 avril, il a été reçu par le premier ministre Nikol Pashinyan.

C'est la deuxième visite en Arménie de M. Colomina depuis sa prise de fonction en septembre dernier. Au mois d'octobre 2021 déjà, lors de sa prise de contact avec les trois pays de la région, le représentant spécial du secrétaire général de l'OTAN pour le Caucase avait évoqué avec Nikol Pashinyan l'approfondissement du dialogue politique et la coopération pratique avec l’OTAN dans divers domaines dont les urgences civiles, les opérations de maintien de la paix et la sécurité.  Rappelons qu'un contingent arménien de casques bleus était encore déployé au Kosovo jusqu'en janvier de cette année.
Dans le contexte régional et international que l'on connait, cette visite revêt un caractère somme toute inattendu.

Dans son communiqué officiel, le service de presse du Premier ministre indique :

« Se félicitant de la visite de, M. Colomina le premier ministre a noté que l'Arménie souhaitait approfondir son partenariat avec l'OTAN, notamment dans le cadre de missions de maintien de la paix. Abordant la situation régionale, Nikol Pashinyan a noté qu'elle était plutôt tendue, et que l'Arménie prenait des mesures pour résoudre les problèmes existants, estimant nécessaire le soutien des partenaires internationaux dans ce processus.

Remerciant pour la réception, Javier Colomina a noté que « l'Arménie est un partenaire potentiel de l'OTAN » et a transmis les salutations du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, au premier ministre. Il a souligné que l'Alliance de l'Atlantique Nord évalue hautement les activités des soldats de la paix arméniens dans la mission de maintien de la paix au Kosovo, sa visite est l'occasion de discuter des perspectives de partenariat, ainsi que des développements régionaux. M. Colomina a noté que l'OTAN est déterminée à assurer la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud et qu'elle est prête à apporter son aide dans ce processus.

Les interlocuteurs ont eu un échange de vues sur le partenariat Arménie-OTAN. Ils ont également abordé les questions de sécurité régionale et internationale et la situation autour du Nagorno-Karabakh.

Le Premier ministre a présenté les positions de l'Arménie sur la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, le règlement du conflit du Haut-Karabakh, le déblocage des voies de communication et le processus de dialogue entre l'Arménie et la Turquie. Nikol Pashinyan a évoqué les accords conclus à la suite des réunions organisées par les partenaires internationaux et a souligné une nouvelle fois l'importance d'une réponse ciblée de la communauté internationale aux actions visant à déstabiliser la région. »

_____________________

11.Nouvelles d’Arménie Magazine

3 mai 2022

Erevan dément tout projet de démarcation de la frontière entre l’Arménie et la (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Erevan dément tout projet de démarcation de la frontière entre l’Arménie et la Turquie

L’Arménie a démenti lundi les affirmations du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, selon lesquelles Ankara et Erevan auraient convenu de procéder à une nouvelle démarcation de leur frontière fermée.
Cavusoglu a déclaré ce week-end que cette question serait à l’ordre du jour du prochain cycle de négociations de normalisation turco-arméniennes qui se tiendra à Vienne mardi. Les négociateurs turcs et arméniens discuteront des modalités pratiques du processus de démarcation, a-t-il précisé, ajoutant que les deux États voisins pourraient créer une commission bilatérale à cette fin.
« Il n’y a pas eu de discussions ou d’accords entre l’Arménie et la Turquie concernant la nouvelle démarcation de la frontière », a déclaré Vahan Hunanian, porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères.
« Aucune question de ce type n’est à l’ordre du jour », a ajouté M. Hunanian dans des commentaires écrits.
M. Cavusoglu a déclaré le mois dernier que des sections de la frontière turco-arménienne marquées par la rivière Arax devaient être à nouveau démarquées car, au cours des dernières décennies, la rivière a changé de cours à la suite d’inondations.
Ruben Galchian, un cartographe arménien, a insisté lundi sur le fait que les changements cités par Cavusoglu sont insignifiants. Il a suggéré qu’Ankara espère simplement utiliser un processus de redémarrage pour amener Erevan à reconnaître formellement et explicitement la frontière existante.
« Je pense que ces modifications mineures de la frontière ne sont qu’un prétexte [pour les Turcs] », a déclaré Galchian au service arménien de RFE/RL.
Depuis des décennies, la Turquie maintient la frontière fermée et conditionne son ouverture à une résolution du conflit du Haut-Karabakh acceptable pour l’Azerbaïdjan. Cavusoglu a clairement indiqué à plusieurs reprises qu’Ankara coordonne avec Bakou le dialogue qu’elle entretient avec Erevan.
Lors de leurs deux réunions tenues au début de cette année, les envoyés arméniens et turcs ont discuté des perspectives de normalisation des relations bilatérales. Selon les ministères des affaires étrangères des deux pays, ils ont convenu de « poursuivre le processus sans conditions préalables. »

_____________________

12.Le Temps

2 mai 2022

EN TURQUIE, LA DÉRIVE AUTORITAIRE S’ACCÉLÈRE

Le Temps (Genève, Suisse) du lundi 2 mai 2022 par Anne Sophie Faivre

La condamnation à la perpétuité du philanthrope Osman Kavala à l'issue d'un procès arbitraire illustre le glissement répressif d'Erdogan, qui profite de son rôle d'arbitre entre Kiev et Moscou et de la mollesse occidentale

LE CADRE, ISTANBUL

Sombre semaine pour la démocratie en Turquie. Alors qu'Ankara use et abuse de son nouveau rôle d'arbitre du conflit russo-ukrainien, joué avec habileté mais sans résultats probants depuis le début de la guerre, le pays s'enfonce dans une dérive liberticide dont la condamnation à perpétuité et sans remise de peine du philanthrope et mécène Osman Kavala est le symbole.

Accusé d'avoir tenté de renverser le président Erdogan lors du coup d'Etat avorté de 2016 et placé en détention provisoire pendant quatre ans, le mécène turc a fait les frais d'une parodie de procès au cours duquel ont été convoqués, en guise de preuves, des billets d'avion ou une carte indiquant la localisation des colonies d'abeille en Turquie… Présentée comme étant une preuve de la volonté du mécène de redessiner les frontières du pays.

Virage géopolitique

Hasard du calendrier, le jour de sa condamnation coïncidait avec la venue, lundi 25 avril, du secrétaire général des Nations unies à Ankara avant son déplacement à Moscou et à Kiev. Une visite marquant le virage géopolitique majeur entrepris par la Turquie à la faveur de la guerre en Ukraine, se décentrant de la périphérie de l'Occident où elle était alors reléguée pour devenir un acteur revendiquant une hégémonie régionale.

Si Antonio Guterres a affiché son « soutien » aux efforts de médiation turcs, la condamnation d'Osman Kavala, dénoncée par le rapporteur du Parlement européen sur la Turquie comme par la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, n'a suscité aucun commentaire d'Antonio Guterres. Un aveuglement opportuniste masquant difficilement la gêne grandissante d'un Occident oscillant entre utilitarisme et mollesse visà-vis d'une Turquie dont la nouvelle puissance diplomatique ne doit pas faire oublier la dérive autocratique.

Vague d'arrestations

En nette contradiction avec les principes de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), l'incarcération d'Osman Kavala constitue un manquement de la Turquie à ses obligations internationales. Pour avoir tenté de le rappeler dans un communiqué commun, les ambassadeurs de dix pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis avaient manqué d'être expulsés au mois d'octobre. « Ils ne connaissent pas le droit international. Ce n'est plus l'affaire de la CEDH. C'est terminé », a balayé d'un revers de main le président turc en réaction au verdict jeudi.

La désinvolture du président Erdogan face au droit n'a, pour l'heure, entraîné que des réactions modérées en Occident. Hormis les habituels communiqués de presse déplorant le recul de l'Etat de droit en Turquie, l'acmé de la contestation européenne face au verdict a été la convocation de l'ambassadeur turc à Berlin. Un acte symbolique dont le président turc, auréolé de son statut de médiateur du conflit, sait qu'il sera sans conséquences réelles.

A la suite du verdict, des manifestations interdites ont éclaté à Istanbul, à Ankara et à Izmir, entraînant une vague d'arrestations. La société civile voit en ce déni de justice une revanche personnelle du président Erdogan, ainsi qu'une volonté de faire taire les voix s'opposant au virage autocratique et liberticide entrepris de longue date par ce dernier. Le président turc a ainsi fait d'Osman Kavala l'ennemi public numéro un, l'accusant d'être le « George Soros de la Turquie » . Un qualificatif traduisant la peur du président turc à l'idée d'un soulèvement populaire – le milliardaire d'origine hongroise ayant été, selon lui, à l'origine de nombreuses insurrections dans le monde.

Marasme économique

Car dans ce climat démocratique morose, la dérive autoritaire de la Turquie se fond avec le marasme économique orchestré par le président Erdogan. A rebours de la théorie économique classique selon laquelle une hausse des taux d'intérêt entraîne mécaniquement une baisse de l'inflation, le président turc s'entête à baisser les taux d'intérêt. Ces derniers mois, Recep Tayyip Erdogan a justifié son obstination interventionniste par des références fréquentes au Coran, ainsi que par une rhétorique complotiste fustigeant le « lobby des taux d'intérêt » .

Un interventionnisme directement responsable de la fuite massive des investisseurs étrangers, refroidis par les discours clivants du chef de l'Etat comme par ses entailles à répétition visà-vis de l'Etat de droit. Dernière ombre en date planant sur la liberté d'informer, un projet de loi menaçant de prison les économistes indépendants en cas de publication de données économiques sans autorisation. Dans le viseur du gouvernement, le Groupe de recherche sur l'inflation, dont le dernier rapport fait état d'une inflation à 142,6% sur douze mois – bien loin des 61% officiellement communiqués par l'Institut statistique de Turquie. Ce projet de loi intervient alors que deux journalistes turcs de l'agence Bloomberg viennent d'être relaxés après avoir été accusés d'avoir tenté de saboter l'économie turque en publiant un article sur l'effondrement de la livre.

« La démocratie, c'est comme un tramway. Quand on est allé au bout, on en descend. » Cette petite phrase, lancée il y a près de trente ans par un Erdogan qui n'était alors que maire d'Istanbul, résonne comme une prophétie glaçante à l'heure où la démocratie, en Turquie, se fissure de jour en jour.

_____________________

13.Nouvelles d’Arménie Magazine

3 mai 2022

Garnik Cholakyan (Arménie) est devenu Championnat du monde junior (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Garnik Cholakyan (Arménie) est devenu Championnat du monde junior d’haltérophilie

Les Championnats du monde junior d’haltérophilie a ont débuté à Heraklion, en Grèce. Avec un très bon début pour l’équipe arménienne. Garnik Cholakyan (55 kg) a été le premier à entrer dans les compétitions. Le jeune Arménien a soulevé 108 kg à l’arraché et 132 kg à l’épaulé-jeté pour s’emparer de la médaillé d’or de ces Championnats du monde junior dans la catégorie des 55kg avec un résultat de 240 kg au total des deux mouvements.

Andranik Papeyan (61 kg), Gor Sahakyan (67 kg), Mnatsakan Abrahamyan (81 kg), Suren Grigoryan (89 kg), Gorg Ghahramanyan (89 kg), Garik Karapetyan (96 kg), Petros Petrosyan (102) participent également dans le championnat ainsi que Milena Khachatryan (76 kg).

Krikor Amirzayan

_____________________

14.Le Courrier d’Erevan

28 avril 2022

Par Marguerite Drieux

"Safe YOU" par Mariam Torosyan – l’appli qui sauve des vies Marguerite Drieux (courrier.am)

"Safe YOU" par Mariam Torosyan – l’appli qui sauve des vies

Dans un pays où les violences domestiques et l’avortement sélectif persistent, l’application SafeYOU créée en 2019 se révèle d’utilité publique.

 

Malgré les mesures juridiques récemment adoptées en Arménie, notamment la Convention d'Istanbul en janvier 2018 sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes, 956 cas de violences conjugales ont été signalés à la police en 2019 (Source : Coalition to stop violence against women – CSVANW).

SafeYOU est une application mobile multifonctionnelle qui permet aux utilisatrices d’avoir facilement connaissance de leurs droits, d’être mises en relation avec des professionnels de la santé et d’envoyer un signal d’alerte à la police ou aux proches en cas de besoin. Lancée le 7 avril 2020 à l’occasion de la Journée de la maternité et de la beauté en Arménie, elle est pour l’heure utilisée en Arménie, en Géorgie et en Iraq. Reconnue comme un bien public digital par le Secrétaire général des Nations Unies, elle a fait ses preuves l’an dernier lorsque qu’une femme de 26 ans et son enfant ont été secourus des coups du conjoint, grâce au système d’alerte.

À l’origine de cette application, Mariam Torosyan, entrepreneuse sociale aux multiples facettes. Elle m'a accordé une heure de son emploi du temps bien chargé pour revenir sur les origines de cette application.

Racontez-moi votre parcours…

Après des études de droit à l’Université française en Arménie et à l’Université d’Etat d’Erevan, j’ai travaillé comme juriste d’entreprise pendant un an. Mais j’ai réalisé que l’universalisme du droit n’était pas assez relativiste pour s’adapter aux différentes réalités. Alors j’ai repris mes études pour un doctorat en anthropologie sociale et culturelle en Suisse. Je me suis aussi investie dans le secteur associatif, dans le domaine du droit de la santé qui m’intéressait beaucoup. J’ai suivi plusieurs formations à l’étranger, en Allemagne, en Autriche, en Espagne. Et puis c’est l’envie d’impulser un réel changement social qui m’a conduite vers l’entrepreneuriat social. J’avais envie d’être à l'initiative d’un projet qui me passionne, qui ait un véritable impact. Un événement marquant a fait naître SafeYOU. J’étais enceinte de ma fille et une dame âgée m’a dit “Ne t’en fais, la prochaine fois ce sera un garçon”… Les femmes subissent des discriminations avant même d’être nées, c’est une honte pour l’Arménie. J’ai décidé d’agir, en réunissant mes connaissances en droit, en anthropologie, dans l’entrepreneuriat et les innovations technologiques pour créer cette application.

L’application est-elle beaucoup utilisée aujourd’hui ?

Ce n’est pas simplement un outil d’échange entre les utilisatrices. Le service d’alerte a déjà été utilisé plus de 2000 fois en Arménie et en Géorgie. Plus de 600 femmes ont également pu consulter grâce à SafeYOU.

D’où est venue cette volonté d’agir pour une société plus égalitaire ?

Malheureusement, on n’a pas beaucoup de modèles féminins en Arménie. Dans le milieu des starts-up et de l’entrepreneuriat, ce sont principalement des hommes. C’est surtout ma famille qui m’a encouragée. Le projet de SafeYOU a été très bien reçu par mes proches. Je viens d’une famille de docteurs sur cinq générations. Ma mère avait beaucoup de responsabilités professionnelles, elle a été un véritable modèle pour moi. Ma grand-mère aussi était très active. Personnellement, je n’ai pas été confrontée aux inégalités de genre, mais depuis toujours, je veux impulser des changements pour une société plus juste. D’ailleurs, petite, je voulais être président. L’application a une visée politique. Il y a tout l’aspect préventif des violences conjugales sur lequel on travaille beaucoup.  Avec SafeYOU, on peut avoir un impact sur les politiques grâce aux bases des données des utilisatrices qui sont ensuite utilisées par les politiques, pour savoir sur quelles régions cibler l’action, sur quelles populations se concentrer…

Pensez-vous que les hommes doivent prendre part à la lutte pour l'égalité hommes – femmes ?

Il est crucial d’engager les hommes dans ces missions pour permettre un changement de perception des femmes. On ne peut pas avoir de résultat autrement. Il faut en finir avec la répartition genrée des rôles.

Quel avenir pour SafeYOU ?

Les inégalités de genre sont plus présentes en Arménie que dans d’autres pays, mais ça reste une problématique mondiale qui prend différentes formes selon les cultures. Je souhaitais inventer quelque chose qui aide les femmes où qu’elles soient, pas uniquement les Arméniennes. On espère voir l’application utilisée partout dans le monde d’ici 10 ans. Parmi les pays qu’on cible en priorité, il y a la France. Même si dans certains pays développés comme la France, les normes légales sont en avance par rapport à l’Arménie, il reste toujours un gros travail à faire sur les normes sociales et je suis fière que mon pays puisse intervenir sur une problématique d’envergure mondiale.

 


Désinscription / Changer d'adresse e-mail
Powered par YMLP

 

RépondreRépondre à tousTransférer