Liban j’écris ton nom
Seda Aznavour chante :
« Il y a du feu au paradis, dans mon paradis, au Liban
Je souhaite que le monde entier aime mon Paradis, mon Liban
Mais beaucoup étaient jaloux de toi, Liban
Mon Liban bien-aimé, tu étais le cœur de la Diaspora. »
En effet, le Liban est le cœur battant de la Diaspora.
Ses écoles ; le Collège évangélique arménien, Hovagimian Manougian, Jemaran, Mesrobian… ont façonné des
générations d'élite, dont un lauréat du prix Nobel.
Ses institutions théologiques le Séminaire d’Antelias, le Near East School of Theology et le Congrégation de
Bzommar ont fourni à la Diaspora occidentale des pères spirituels.
L'Université Haigazian, la seule université arménienne de la Diaspora, a façonné ses éducateurs.
Il a répandu la lumière et la connaissance. Il a été la première institution de tout le Moyen-Orient, y compris
Israël et l'Iran, à lancer des roquettes dès les années 1960 (voir ici ) au point d'impliquer les pays membres de
l'OTAN à arrêter le programme.
La crise économique libanaise a commencé en 2019, suivie de la pandémie, l'explosion du port maritime du 4
août 2020, la crise régionale et politique ont mis le Liban à genoux, le salaire minimum à 25 USD par mois,
l'un des plus bas au monde, et 70% de sa population dont sa minorité arménienne à l'extrême pauvreté (voir
ici), faisant la queue pour la distribution de pain !
Alors que l'Ethiopie était confrontée à une dangereuse déstabilisation politique en 1991, Israël et les
organisations juives mondiales se sont réunies, ont planifié, financé et transféré 14 325 Juifs éthiopiens vers
Israël en 36 heures de vol non-stop (voir ici ).
Le cas de notre peuple est différent de celui des Falashas, qui étaient pour la plupart des agriculteurs des
hauts plateaux éthiopiens, alors que le « Liban », cœur battant de la Diaspora occidentale est d'une
importance stratégique pour la Nation.
Vous êtes-vous demandé pourquoi une organisation juive et probablement l';État d'Israël financent la culture
yiddish en Amérique du Nord ? Savez-vous combien de films yiddish sont disponibles sur Netflix ?
C'est vrai que parler arménien n'est pas une condition nécessaire pour être arménien, mais privez les gens de
leur culture, ils perdent leur identité et vous les perdez.
Et à Dieu ne plaise, si soudainement l'une des branches de notre arbre bifurqué se dessèche, la deuxième
branche puis l'arbre lui-même seront menacés.
La Diaspora n'est pas épuisée. Elle doit prendre conscience collectivement, se rassembler, fixer son agenda
et passer à l’action. Parmi les articles à l'ordre du jour devrait figurer l'appropriation de sa communauté au
Liban.
Nous avons besoin d'un groupe de travail pour entreprendre subtilement une étude stratégique pour assurer
le bien-être de notre peuple au Liban et au Moyen-Orient en général, pour projeter l'avenir de ces
communautés dans les perspectives de sauvegarde et de consolidation des institutions et du patrimoine
arménien occidental.
Notre peuple est connu pour être créatif et entrepreneur. Pourtant, nous devons nous adapter à l'évolution
mondiale ; certains métiers sont en déclin, d'autres en hausse. Nous avons besoin de leadership pour diriger,
d'entrepreneurs pour créer des emplois, former les gens à de nouveaux emplois, dans la construction, les
services. Nous avons besoin de mentors pour orienter nos jeunes vers les métiers à distance, comme les jobs
proposés aux 100 000 étudiants français par Side ou Upwork qui compte 17 millions d'utilisateurs.
L'alimentation électrique, un problème sérieux au Moyen-Orient, vient ici comme un obstacle. Plutôt que de
récolter des fonds pour acheter du carburant pour nos écoles, nous devrions équiper toutes nos institutions
de panneaux solaires, mettre en place des bibliothèques où nos jeunes pourraient aller travailler leurs
ordinateurs portables.
Au-delà, on peut envisager d'installer des éoliennes pour alimenter en électricité l'ensemble des villes
d'Anjar, Kessab, fournissant aussi de l’électricité au villes voisines non arméniennes, constituant ainsi un
exploit politique ; nous pouvons planifier et financer un investissement de 5 millions d'euros dans Waste to
Clean Energy Plant pour transformer les déchets entassés à Bourj Hamoud en méthane. On ne parle pas ici
d'un don, mais d'un investissement qui serait probablement rentabilisé en 5 à 7 ans.
Le plus simple de ce qui précède est l'installation de panneaux solaires sur nos écoles, mais cela nécessite des
études préliminaires, l'approvisionnement et l'exécution. Une telle initiative serait tellement plus facile si
nous nous réunissions et faisions un projet global en partenariat avec une entreprise comme MASDAR basée
aux EAU, pour équiper 100 bâtiments au Liban et au-delà, dans des pays qui ont des problèmes de pénurie
d'électricité.
Je me souviens de Mr Harut Sassounian relatant son initiative de former une coalition de six grandes
organisations arméno-américaines, sa conversation avec la présidente de l'UGAB de l'époque, feu Mme
Louise Simone, qui avait immédiatement accepté de se joindre, comme cela avait été le cas au sein de la
même heure tous les cinq autres groupes. C'était en 1989, au lendemain du tremblement de terre, qui avait
généré une prise de conscience collective. Grâce à cette action unifiée, le groupe constitué a réussi à envoyer
en Arménie et en Artsakh, 947 millions de dollars d'aiide humanitaire avec le soutien de Kirk Kerkorian qui
avait apprécié l'Unité.
Le défi n'est pas le financement, mais la Coalition, l'Unité dans l'esprit.
J'appelle les principales organisations arméniennes au Liban, avec le soutien de leurs organisations mères, à
établir un Fonds unifié, chacun y mettant son grain de sel, annonçant leur coalition dans un communiqué de
presse. Les Diasporas entendraient alors et mettant son grain de sel, annonçant leur coalition dans un communiqué de
presse, sauveraient le cœur battant de la Diaspora.
Hovel Chenorhokian
janvier 2022
photo : D.R.