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Un an après la guerre dans le Haut-Karabakh, l’Arménie hantée par le souvenir de ses morts et de ses blessés
Au moins 4 000 Arméniens ont été tués et 11 000 blessés lors du conflit survenu il y a un an face à l’Azerbaïdjan. A Erevan, la Maison des soldats prend en charge ces derniers.
La nuit est tombée lorsque le cortège arrive au cimetière militaire d’Erablur, sur les hauteurs d’Erevan. Après une heure et demie de marche aux flambeaux à travers les rues de la capitale arménienne, des centaines de personnes se recueillent en silence sur les sépultures, éclairées par la lumière des bougies et la pleine lune. Dans les allées, des familles aux yeux rougis serrent contre elles le portrait de jeunes hommes en treillis. Ces soldats font partie des quelque 4 000 Arméniens morts pendant la guerre face à l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, à l’automne 2020.
Cette marche, ce sont les familles des défunts qui l’ont voulue. Pour elles, il était hors de question de se mêler aux festivités officielles qui se déroulaient au même moment dans le centre d’Erevan, mardi 21 septembre, pour célébrer le 30e anniversaire de l’indépendance de l’Arménie. Le premier ministre, Nikol Pachinian, avait promis une « célébration colorée à grande échelle ». La formulation a choqué, tant, un an après la guerre qui a commencé le 27 septembre 2020, l’Arménie reste hantée par le souvenir des soldats morts au front, les centaines de disparus, les milliers de blessés et les dizaines d’autres toujours en prison en Azerbaïdjan.
Excuses du premier ministre
Le chef du gouvernement a ensuite présenté ses excuses. Le jour des célébrations – un sobre concert de musique classique, sans parade militaire –, il s’est lui aussi rendu au cimetière d’Erablur, le matin, pour rendre hommage aux militaires. En l’apprenant, des familles de victimes ont tenté de lui barrer la route. Gayané Shelelenkyan, 55 ans, dont le neveu est mort au combat, a elle aussi accouru. « Il n’a pas le droit de s’approcher de la tombe de nos fils », s’indigne-t-elle, convaincue que « c’est lui qui a mené le pays à la catastrophe ». Derrière elle, Hovannès Ghazaryan, 40 ans, opine. « Jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse célébrer le 30e anniversaire de l’indépendance de façon aussi triste », confie cet ancien partisan de M. Pachinian.
Rassemblement des citoyens qui ont décidé de ne pas célébrer les 30 ans de l’indépendance de l’Arménie le 21 septembre 2021 à Erevan, en Arménie, et ont à la place marché jusqu’au cimetière militaire d’Erablur depuis le centre d’Erevan (environ 6 km) pour rendre hommage aux soldats morts pendant la guerre de 2020. KAREN MIRZOYAN POUR « LE MONDE »
Depuis quelque temps, à Erevan, de nouvelles silhouettes apparaissent dans les cafés. Des jeunes à qui il manque un pied, un bras ou une jambe. Le sacrifice porté par toute une génération d’Arméniens pour défendre ce qu’ils considèrent comme leur « patrie » se voit aussi dans l’espace public avec le retour de ces blessés, sortis des hôpitaux après une longue convalescence.
Des centaines d’entre eux se retrouvent régulièrement au centre de réhabilitation pour les défenseurs de la patrie, installé dans l’enceinte de l’hôpital d’Erevan. Surnommé la Maison du soldat, ce lieu unique en Arménie, bien connu des militaires, a ouvert ses portes en janvier 2018, deux ans après la deuxième guerre du Haut-Karabakh, pour prendre en charge les blessés, les soigner, leur offrir un espace convivial et leur permettre de se réinsérer dans la société. Tout a été financé par des dons privés. « Jusqu’à récemment, l’Etat ne s’est jamais intéressé à ces gens-là », explique Saten Mikayelyan, la porte-parole du centre.
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2.Le Monde
25 septembre 2021
Par Faustine Vincent
« On a l’impression d’être en état de siège » : un an après la guerre, la vie bouleversée des habitants du Haut-Karabakh
Pénurie de logements et de travail, checkpoints, insécurité permanente… Le quotidien des Arméniens de retour dans l’enclave disputée a profondément changé depuis la défaite face à l’Azerbaïdjan il y a un an.
Achot Haroutiounian a hésité avant d’accepter de nous recevoir chez lui, parce qu’il s’y sent comme un étranger. Ce petit appartement dans la banlieue d’Erevan, la capitale arménienne, ces murs un peu décrépis, ces meubles qui ne lui appartiennent pas… Rien de tout cela ne ressemble à sa vie d’avant, quand cet Arménien de 54 ans vivait avec sa famille dans une grande et belle maison à Chouchi (Choucha en azéri), dans le Haut-Karabakh.
Sur le papier, il est toujours le directeur du musée historique de la ville, symbolique et considérée comme la Jérusalem de l’enclave disputée. Dans les faits, tout retour est impossible : Chouchi est passée aux mains de l’Azerbaïdjan après la défaite écrasante de l’Arménie dans la guerre qui a éclaté, il y a tout juste un an, dans le Haut-Karabakh, le 27 septembre 2020, faisant plus de 6 000 morts dans les deux camps. Le cessez-le-feu, signé le 9 novembre sous l’égide de Moscou, a également permis à Bakou de reprendre le contrôle des sept zones tampons entourant l’enclave séparatiste. Les Arméniens les avaient conquises trente ans plus tôt lors de la première guerre (1988-1994), chassant plus de 600 000 Azerbaïdjanais.
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3.Le Figaro
26 septembre 2021
«N’oublions pas le Karabakh arménien, un an après la guerre!» (lefigaro.fr)
«N’oublions pas le Karabakh arménien, un an après la guerre!»
Depuis l’attaque de l’Azerbaïdjan, tout est fait pour inciter la population arménienne à quitter ses terres.
Il n’y a qu’un pas du Capitole à la roche Tarpéienne. Du bonheur au malheur aussi. Il y a une semaine, l’Arménie célébrait les 30 ans d’une indépendance arrachée à l’URSS qui l’en avait privée dès 1920, après deux ans d’une première courte expérience.
Ce 27 septembre, tous les Arméniens du monde (dont plus de la moitié vivent en dehors des frontières de la petite république caucasienne d’Arménie) communient dans la mémoire douloureuse du début de la seconde guerre du Haut-Karabakh, il y a un an.
Niés par les mêmes qui nient le génocide de 1915 (près de 1,5 million d’Arméniens, de Syriaques et de Grecs pontiques exterminés par les Turcs), les faits sont connus. Bénéficiant d’un armement technologique dernier cri obtenu grâce à l’argent que lui procurent ses immenses richesses en hydrocarbures, l’Azerbaïdjan, pays musulman turcophone, attaquait ce jour-là la République d’Artsakh, autoproclamée indépendante elle aussi en 1991. Ses dirigeants et son peuple (un peu plus de 100.000 habitants) avaient
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4.Le courriel d’Erevan
27 septembre 2021
« Il n'y avait pas d'Azerbaïdjan avant 1918 » : les Iraniens répondent aux revendications territoriales de la « République de Bakou »
Les relations irano-azerbaïdjanaises se sont récemment détériorées. L'Azerbaïdjan, ainsi que la Turquie et le Pakistan, effectuent des exercices près des frontières de l'Iran, et certains responsables azerbaïdjanais font des déclarations anti-iraniennes.
AInsi, le canal Telegram Vahid Bahman a publié le message suivant :
« Le gouvernement de Bakou prétend depuis des années que l'Azerbaïdjan est un pays indépendant occupé par la Russie et l'Iran. Ces absurdités remplissent les cerveaux d'enfants innocents au nord de l'Aras [Arax – ndlr].
Avant 1918, il n'y avait jamais eu de pays au nord de la rivière Aras appelé Azerbaïdjan, qui avait désormais des frontières et des revendications territoriales. Dans presque tous les documents historiques, de 2300 avant J.-C. à 1918 après J.-C., le nom d'Azerbaïdjan était utilisé pour désigner les provinces du nord-ouest de l'Iran.
En mai 1918, le Parti de l'égalité, dirigé par Mohammed Émin Résulzadé, avec le soutien du gouvernement ottoman et dans l'ombre du dernier souverain Qajar, a volé le nom d'Azerbaïdjan aux provinces du nord-ouest de l'Iran pour un gouvernement et un pays appelés « République démocratique d'Azerbaïdjan », formés au nord de la rivière Aras ».
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5.Le courriel d’Erevan
28 septembre 2021
La tombe d'un ancien souverain urartien découverte dans l'est de la Turquie (courrier.am)
La tombe d'un ancien souverain urartien découverte dans l'est de la Turquie
La tombe d'un homme enterré avec quatre chevaux, des bovins, un mouton et un chien a été découverte sur le site de l'ancienne forteresse de Çavuştepe, dans l'est de la Turquie.
La tombe a environ 2 800 ans et appartenait probablement à un membre de l'élite dirigeante ou militaire du royaume d'Urartu, estiment les scientifiques turcs, écrit thehistoryblog.
Il s'agit du premier exemple de sépulture humaine avec des animaux provenant de sites archéologiques urartiens. « Au cours des recherches que nous avons menées avec notre équipe d'experts, nous avons trouvé la tombe dans sa forme originale. Nous avons vu un homme enterré avec ses animaux. Des objets en argile ont été trouvés à côté de lui. Nous avons également trouvé ici une lampe à huile que nous n'avions jamais vue auparavant », a déclaré le professeur Rafet Çavuşoğlu, responsable des fouilles.
La citadelle, connue aujourd'hui sous le nom de château de Çavuştepe, a été construite par le roi urartien Sarduri II (régnant de 764 à 735 av. J.-C.). La zone contient les vestiges du palais royal de Sarduri, un temple, les murs de la forteresse et des dépendances.
La tombe a été découverte lors des fouilles de la nécropole de la citadelle, où les restes d'un enfant portant des bracelets à tête de dragon ont été découverts l'année dernière. Il y avait les restes d'un squelette d'homme adulte et des restes partiels d'animaux. Sur les quatre chevaux, deux avaient des crânes et des mâchoires intacts.
La tombe est toujours en cours d'excavation. Les ossements seront transférés pour être analysés et datés en laboratoire.
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6.Le courriel d’Erevan
27 septembre 2021
Artsakh: La politique du fait accompli ne passera pas (courrier.am)
Artsakh: La politique du fait accompli ne passera pas
Le 27 septembre 2020, il y a un an jour pour jour, avec l’aide de la Turquie et de mercenaires étrangers de plusieurs groupes terroristes du Moyen-Orient, l’Azerbaïdjan lançait une offensive militaire contre la République d’Artsakh. Cette agression a été réalisée au mépris des engagements pris par le régime Aliev et s’est conclue par un nouveau cessez-le-feu conclu le 10 novembre 2020.
Communiqué du Cercle France-Artsakh
Cette entreprise de destruction se traduit par l’occupation de nouvelles et larges portions du territoire artsakhiote par les forces armées azerbaïdjanaises, par la destruction systématique du patrimoine culturel arménien de ces territoires, par des crimes de guerre sans nombres perpétrés par le régime de Bakou et par l’épuration ethnique systématique et totale des zones conquises de sa population arménienne. Ces zones sont aujourd’hui vides de population à l’exception des troupes d’occupation.
« Nous condamnons totalement ces nouveaux crimes commis par la dictature azerbaïdjanaise qui ont réduit à néant le processus de paix engagés et les efforts menés tant par les parties arménienne et artsakhiote que par le groupe de Minsk de l’OSCE » a déclaré François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.
« Avec le groupe de Minsk dont nous saluons la justesse des positions, nous réaffirmons que les aventures militaires menées par le clan Aliev au pouvoir à Bakou ne résolvent en rien la question politique de l’Artsakh et que – bien au contraire – cette question devra être résolue dans un délai raisonnable, dans le cadre négocié à l’aide du groupe de Minsk et sur la base du droit à l’autodétermination des Artsakhiotes » a précisé François Pupponi.
« Je voudrais également remercier la Fédération de Russie pour son rôle pacificateur, d’abord dans la conclusion du cessez-le-feu comme dans la présence militaire qu’elle assure actuellement, qui prévient toute nouvelle agression azerbaïdjanaise, qui participe aux efforts de déminage et de sécurisation de la population artsakhiote dans la zone libre du pays » a ajouté le Président du Cercle d’Amitié. « J’appelle le gouvernement français à s’associer à la Fédération de Russie pour conférer à cette politique de sécurité régionale une dimension internationale, plus pérenne et plus forte » a-t-il souligné.
« La communauté internationale, et notre pays, en particulier, en sa qualité de coprésident du Groupe de Minsk de l’OSCE, ne peut aucunement accepter la politique azerbaidjanaise de fait accompli, instaurée par l’emploi de la force en violation flagrante du droit international » – a conclu le Président du Cercle.
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7.Les Nouvelles d’Arménie
21 septembre 2021
L’Arménie se recueille à la mémoire de ses « martyrs », au premier anniversaire de la guerre du Karabagh
Six jours après la célébration du 30e anniversaire de l’indépendance de l’Arménie, que le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, au risque de créer la polémique, avait voulue « haute en couleurs », mais qui se limitera, dans la sobriété, aux trois couleurs – rouge, bleu, orange – du drapeau national sur lesquelles le deuil des trop nombreuses victimes de la guerre de l’automne 2020 au Karabagh projetait une ombre noire, l’Arménie s’est drapée de noir le 27 septembre pour marquer le premier anniversaire de cette guerre meutrière déclenchée par l’Azerbaïdjan et son allié turc, en pleine pandémie de covid. Si N. Pachinian avait tenu à dédier la fête de l’Indépendance arménienne aux « martyrs » de cette guerre, cette journée commémorative leur rendra un hommage bien plus appuyé : toute entière figée dans le recueillement à l’occasion d’une minute de silence, la nation communie dans un deuil d’autant plus douloureux que les plaies de la guerre sont encore vives, qu’il s’agisse des milliers de blessés, des centaines d’Arméniens toujours détenus en Azerbaïdjan ou portés disparus, ou des menaces que faisait planer au même moment le président azéri Ilham Aliev, qui évoquait ouvertement l’éventualité d’une reprise des hostilités au cas où les Arméniens ne se conformeraient pas à ses exigences. Dans les églises du pays, qui ont sonné le glas, des messes de requiem ont réuni les fidèles, qui étaient nombreux à assister à l’office présidé par le catholicos Karékine II dans la cathédrale d’Etchmiadzine. Malgré des signes précurseurs inquiétants, comme une offensive de l’armée azérie en juillet 2020 contre les positions arméniennes déployées à la frontière de la province septentrionale du Tavoush, suivie par des grandes manœuvres militaires azéro-turques sur le territoire de l’Azerbaïdjan et de son enclave du Nakhitchevan, les Arméniens ont été pris de court par l’offensive massive et planifiée, lancée le 27 septembre 2020 par l’armée azérie, encadrée par l’état-major turc, sur toute la longueur de la « ligne de contact » séparant les forces arméniennes du Karabagh et l’armée azérie depuis le cessez-le-feu du 12 mai 1994 scellant la première guerre du Karabagh remportée par les Arméniens.
Opposant une résistance souvent héroïque, les forces arméniennes, très inférieures en nombre, n’ont pas été en mesure de stopper l’avancée inexorable de forces azéries dotées d’armes sophistiquées, dont ces redoutables drones qui leur donneront très vite un avantage que les compte-rendus triomphalistes quotidiens de l’état-major arménien persisteront à nier jusqu’au dernier de ces 44 jours de guerre qui se concluera le 9 novembre, avec la prise de Chouchi par l’armée azérie, par une reddition arménienne qui plongera la nation entière dans la consternation et l’affliction. C’est ainsi, au détour de l’accord de cessez-le-feu dont le président russe Poutine avait négocié les termes avec le président Aliev et Pachinian, que la majorité des Arméniens apprendront que l’armée azerbaïdjanaise avait pu s’emparer de quatre districts que les Arméniens contrôlaient depuis 26 ans au sud du Karabagh proprement dit, où elle occupait aussi, outre la localité emblématique de Chouchi, la région méridionale de Hadrut. Dans les semaines qui suivent, Bakou se verra remettre les trois autres districts que les forces arméniennes du Karabagh contrôlaient depuis le début des années 1990, districts d’une importance stratégique car situés entre le Haut-Karabagh et les provinces méridionales arméniennes du Syounik et du Gegharkounik, qui voient ressurgir une frontière hautement sensible avec l’Azerbaïdjan, qui multipliera d’ailleurs depuis les provocations militaires sur un tracé qu’elle conteste, invoquant d’improbables cartes datant de l’époque soviétique. L’accord de paix négocié personnellement par Vladimir Poutine a aussi donné lieu au déploiement de quelque 2 000 soldats d’une force de paix russe au Karabagh et le long du corridor de Latchine, redevenu l’unique axe, vital, reliant le territoire arménien désormais enclavé à l’Arménie. Selon les chiffres fournis par les autorités arméniennes, plus de 3 700 soldats arméniens et 75 civils ont été tués durant les six semaines de cette guerre. Au moins 253 autres sont toujours portés disparus. Ces chiffres comprennent les dizaines d’Arméniens qui seraient toujours prisonniers en Azerbaïdjan. Alors que les conséquences de cette guerre restent à évalier, l’Arménie et le Karabagh ont observé à 11h, heure locale, une minute de silence à la mémoire des morts de la guerre dont nombreux réclament encore une sépulture. Un grand nombre de ces soldats arméniens tués sur le champ d’honneurs reposent dans le cimetière de Yerablur, à Erevan, aux côtés d’autres « martyrs » de l’histoire nationale. Nikol Pachinian a effectué dans la matinée de lundi une visite dans ce panthéon militaire qui s’est hélas agrandi depuis la guerre de l’automne dernier. Les familles et proches de soldats tués et d’autres Arméniens leur ont rendu hommage tout au long de la journée, déposant des gerbes de fleurs sur leurs tombes.
C’est aussi dans la dignité et le recueillement que des milliers de personnes se sont rendues, en un long cortège silencieux, dans la soirée de dimanche, jusqu’au cimetière de Yerablur, à la lueur des candélabres, lors d’une marche aux chandelles organisée par la principale formation de l’opposition, l’alliance Hayastan. En tête du cortège, marchait le leader de cette alliance, l’ancien président Robert Kotcharian, lui-même natif du Karabagh. Comme Hayastan, qui est la deuxième formation du Parlement arménien, la plupart des autres partis d’opposition arméniens rendent Pachinian responsable de la guerre et de la défaite de l’Arménie et du Karabagh. Presque aussitôt après l’annonce du cessez-le-feu arméno-azéro-russe, ils avaient participé à d’importantes manifestations à Erevan en vue de pousser à la démission Pachinian et son gouvernement. Mais Pachinian, loin de céder aux pressions de la rue, s’est maintenu au pouvoir en vue d’organiser des législatives anticipées qui accorderont la victoire le 20 juin à son parti, Contrat civil, qui recueillera près de 54 % des suffrages, une victoire contestée par l’opposition qui dénonce en vain les irrégularités qui auraient marqué selon elle le vote. Toujours dans la matinée de lundi, Pachinian s’est entretenu au téléphone avec Ara Harutiunian, le président du Karabagh qui visitait de son côté le cimetière militaire de Stepanakert, où reposent des centaines de soldats morts au combat. Le service de presse de Pachinian a précisé que la discussion a porté sur les efforts en cours en vue de “surmonter les conséquences de la guerre de 44 jours de l’Artsakh », et qu’elle a été l’occasion de réaffirmer leur engagement commun en faveur de “la renaissance de l’Artsakh et son développement”. Le premier anniversaire de la guerre a été aussi marqué en Azerbaïdjan, mais sur une toute autre tonalité, on s’en doute. Si le gouvernement azéri a marqué le deuil des quelque 2 900 soldats et civils qui auraient perdu la vie durant la guerre, selon un bilan officiel qui n’a guère changé depuis la fin des combats, il a aussi célébré la victoire. Dans un discours prononcé à cette occasion, le président azéri Ilham Aliyev a une fois encore affirmé que la victoire militaire de l’Azerbaïdjan avait mis un terme au conflit du Karabagh, et réglé le problème, quoique puissent en dire les médiateurs internationaux du Groupe de Minsk de l’OSCE qui tentaient au même moment de relancer un processus de négociations qui vise à décider du statut final du Karabagh. “L’Azerbaïdjan a restauré son intégrité territoriale”, a notamment déclaré I.Aliev, pour qui la question du statut du Karabagh ne se pose même pas, le territoire arménien n’ayant pas d’existence aux yeux du leader azéri, qui a créé, rappelons-le, à Bakou, un musée de la victoire où sont exhibés des armes et équipements militaires pris aux Arméniens comme autant de trophées, livrés à la vindicte d’un peuple appelé à glorifier ses exploits militaires. L’Arménie quant à elle maintient que le conflit n’est toujours pas réglé faute d’accord sur le statut du Karabagh, principal point de contentieux. Pachinian le rappelait dans une allocution video à l’assemblée générale de l’Onu à New York le 24 septembre, en rappelant la politique belliqueuse de Bakou et ses multiples actions qui torpillent les espoirs de paix sous l’égide de la communauté internationale, une paix qui en passe, soulignait-il, par la définition d’un statut du Karabagh confirmément du principe du droit à l’autodétermination des peuples, reconnu par le droit international. Et l’ambassadrice des Etats-Unis à Erevan, qui s’est d’ailleurs rendue elle aussi à Yerablour lundi, lui a donné raison ces dernieres semaines, en déclarant la nécessité de définir un statut du Karabagh pour mettre un terme au conflit. Le groupe de Minsk, s’il est resté sur la touche en laissant l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie, attaquer le Karabagh arménien l’automne dernier, au mépris de ses obligations de médiation, semblait décidé à revenir à la charge sur ce point en parrainant une rencontre des ministres des affaires étrangères arménien et azéri à New York vendredi pour des pourparlers à l’initiative des diplomates américain, russe et français coprésidant le Groupe de Minsk. Dans un communiqué commun, publié à l’issue de la rencontre, les médiateurs ont réaffirmé qu’ils étaient prêts “à poursuivre le travail avec les parties en vue de trouver des solutions globales et durables à toutes les questions en suspens liées au conflit du Karabagh ou en résultant.
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8.Le courriel d’Erevan
27 septembre 2021
Nouvelles preuves du déplacement de terroristes syriens en Azerbaïdjan pendant la guerre de 44 jours
La journaliste américaine Lindsey Snell a fourni de nouvelles preuves de l'envoi de terroristes syriens en Azerbaïdjan pendant la guerre de 44 jours en Artsakh.
Dans son microblog sur Twitter, Mme Snell a écrit que des sources au sein de l'Armée nationale syrienne lui ont rappelé que le 22 septembre marquait le premier anniversaire de l'envoi par la Turquie de mercenaires en Azerbaïdjan. Il y a un an, une clique d'experts, dit-elle, la considérait comme « folle » pour de telles affirmations, et la Turquie et l'Azerbaïdjan continuent de nier les faits.
Comme preuve, Snell a fourni une photo des militants dans la classe affaires d'un avion d'Az Airlines. Le fait que l'avion appartienne à cette compagnie aérienne azerbaïdjanaise particulière est mis en évidence par une photo avec des hôtesses de l'air d'Az Airlines dans la même cabine.
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9.Les Nouvelles d’Arménie
28 septembre 2021
Ankara pose clairement ses conditions à une normalisation des relations avec l’Arménie
C’est en termes plutôt généraux et vagues que le président turc Erdogan avait soulevé fin août l’éventualité d’une normalisation des relations arméno-turques, soulignant la nécessité d’une réouverture des axes de communication entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le bien, disait-il, de la coopération, de la stabilité, de la sécurité et de la paix régionales dans le Sud Caucase. Des formules assez vagues pour que le premier ministre arménien ait pu y voir le 27 août des « signaux positifs » d’Erdogan, encourageant la reprise d’un dialogue entre Erevan et Ankara en vue d’une normalisation, dialogue auquel il se montrait quant à lui prêt, y compris en concédant des « efforts pragmatiques », répétait-il le 8 septembre après avoir reçu les encouragements de son allié russe en ce sens, même si le président turc avait évoqué la nécessité pour les parties en conflit de reconnaître leur intégrité territoriale, soir donc pour l’Arménie, de renoncer au Karabagh. Malgré les protestations de l’opposition arménienne, les alliés politiques de Pachinian persistaient à ne voir aucune précondition au dialogue dans les propos d’Erdogan même si ce dernier, peu après, laissait entendre le 19 septembre qu’il ne répondrait à l’offre d’une rencontre faite par Pachinian au détour de sa visite officielle en Géorgie le 8 septembre, et que lui avait transmise le premier ministre géorgien, que si l’Arménie se décidait à ouvrir le « corridor du Zanguezour », censé relier l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan et à la Turquie à travers le sud de l’Arménie. L’Arménie ayant fait savoir que la question n’était pas à l’ordre du jour, la Turquie ne s’embarrasse plus de sous-entendus et a clairement posé les conditions, qui n’étaient un mystère pour personne, d’une normalisation turco-arménienne.
Lundi 27 septembre, le ministre turc des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, a souligné qu’Ankara allait continuer à lier une normalisation des relatons turco-arméniennes à une résolution du conflit du Karabagh accepable pour son allié azéri. Il précisait néanmoins que le premier ministre arménien Nikol Pachinian avait envoyé “des messages positifs” à Ankara dernièrement mais devait encore répondre aux offres faites par Bakou. “Comme vous le savez, l’Azerbaïdjan a proposé de signer un accord de paix durable et global avec l’Arménie”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Istanbul avec son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov, qui venait de rencontrer le ministre arménien des affaires étrangères Ararat Mirzoyan à New York à l’initiative des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. “On attend désormais une réponse positive de l’Arménie” a ajouté le chef de la diplomatie turque, qui avait lui-même rencontré le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken à New York le 22 septembre en marge de l’assemblée générale de l’Onu. Lors de cette rencontre, il avait entre autres sujets, évoqué la situation au Sud Caucase et cet accord de paix proposé en juillet par Bakou, auquel Erdogan avait fait lui aussi référence dans ses « signaux positifs » fin août, en l’inscrivant dans le cadre des prétendus efforts de l’Azerbaïdjan pour restaurer une paix à laquelle l’Arménie est accusée de faire obstacle par son refus de signer un tel traité. Selon les termes de cet accord, l’Arménie devrait reconnaître l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et donc la souveraineté azérie sur le Karabagh. “Comme toujours, nous allons coordonner les mesures [relatives à l’Arménie] que nous pourrions prendre avec notre très cher Azerbaïdjan. Nous décidons ensemble, nous prenons des mesures ensemble”, a insisté Cavusoglu, cité par l’agence de presse turque officielle Anatolia. Un haut responsable arménien avait indiqué vendredi que le gouvernement de Pachinian espérait toujours possible un dialogue turco-arménien “sans préconditions”, sans démentir l’offre de rencontre faite à Pachinian à Erdogan. L’opposition arménienne a aussitôt suspecté des tractations secrètes entre Pachinian et Erdogan, en affirmant qu’Ankara continuait à poser des préconditions inacceptables pour l’établissement de relations diplomatiques avec Erevan et l‘ouverture de la frontière turco-arménienne. Une figure de proue du parti d’opposition Dachnaktsutyun, membre de l’alliance Hayastan, la 2e formation du Parlement, avait souligné la semaine dernière que négocier avec les Turcs dans ces circonstances se réduirait à accepter leurs préconditions.
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10.Les Nouvelles d’Arménie
28 septembre 2021
Aliev toujours des menaces – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)
Aliev toujours des menaces
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, à l’occasion du premier anniversaire des attaques de son pays contre l’Artsakh, a de nouveau proféré des menaces contre l’Arménie, tandis qu’Ankara a déclaré qu’elle continuerait d’imposer à Erevan une condition préalable pour accepter la souveraineté de l’Azerbaïdjan en échange de la normalisation des relations.
Dans une interview avec l’agence de presse Anadolu, Aliev, une fois de plus, a insisté sur l’ouverture du soi-disant « Corridor Zangezur », qui envisage un lien direct entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan à travers la région de Meghri en Arménie.
« Nous sommes toujours patients », a déclaré Aliev à l’agence de presse Anadolu dans une interview. « Mais notre patience a aussi des limites. La deuxième guerre du Karabakh a montré ce qui se passe lorsque notre patience s’épuise. Par conséquent, nous donnons à l’Arménie la possibilité de remplir tous les termes de la déclaration du 10 novembre et d’agir de manière responsable. »
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a rencontré lundi à Istanbul son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov.
Le dirigeant géorgien a déclaré lundi qu’il avait proposé une plate-forme de négociations à Erevan et à Bakou et a souligné son rôle et celui de la Géorgie dans la libération des prisonniers de guerre arméniens, ce qui a obligé Erevan à partager des cartes sensibles des champs de mines avec Bakou en échange de la libération des captifs.
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11.Les Nouvelles d’Arménie
28 septembre 2021
La Russie s’engage à renforcer la sécurité de l’Arménie et à chercher une solution à long terme au conflit du Karabagh
A travers son corps diplomatique présent à Erevan, la Russie a communié au deuil des Arméniens le 27 septembre, au premier anniversaire du déclenchement par l’Azerbaïdjan de la dernière guerre du Karabagh. Elle s’est engagée, à cette occasion, à renforcer la sécurité nationale de son allié arménien et à œuvrer à la recherche d’une « solution à long terme » du conflit du Haut-Karabagh, montrant ainsi que, contrairement à l’Azerbaïdjan et à la Turquie, elle n’estime pas que la victoire militaire azéro-turque a réglé le problème. L’ambassade russe à Erevan a fait savoir que son personnel avait observé une minute de silence en mémoire des personnes tuées durant les six semaines de guerre auxquelles le cessez-le-feu négocié par la Russie avait mis fin le 9 novembre. “La Russie attaches une importance particulière au fait que la population de l’Arménie surmonte le stress causé par la guerre, se sente en sécurité, et reprenne confiance dans l’avenir le plus vite possible”, a-t-elle indiqué dans un communiqué en ajoutant : “En tant qu’alliés, nous sommes toujours prêts à prêter une épaule secourable et nous le faisons ». Les Arméniens apprécieront, qui avaient cru pouvoir compter sur cette épaule russe pendant les 44 jours de cette guerre meurtrière et aussi après… “Des efforts actifs et des mesures concrètes sont pris pour préserver la stabilité et la sécurité régionales, pour surmonter les conséquences de la guerre à grande échelle de l’automne dernier, y compris par l’aide à la restauration des infrastructures civiles, au retour des réfugiés et à la résolution finale de la question de la libération des prisonniers arméniens’, poursuit le communiqué en précisant : “La Russie continuera ses efforts de médiation tant au niveau national que dans le cadre du Groupe de Minsk de l’OSCE pour trouver une solution à long-terme du conflit du Haut-Karabagh”. En vertu de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre, la Russie a déployé une force de paix de quelque 2000 soldats chargés de garantir la sécurité du Karabagh arménien. Face aux provocations militaires azéries aux frontières méridionales de l’Arménie, elle a aussi dépêché des unités de gardes frontières russes dans les zones frontalières. Répondant aux appels de Pachinian qui avait plaidé en faveur d’un renforcement des liens avec la Russie dans les domaines de la défense et de la sécurité, estimant que son pays avait besoin de “garanties supplémentaires de sécurité” au regard des nouvelles réalités géopolitiques dans la région, l’armée russe s’est engagée à aider l’Arménie à réformer et réarmer son armée. L’ambassadeur russe à Erevan, Sergei Kopyrkin, a rencontré l’ancien président arménien Levon Ter-Petrosian lundi, pour une discussion qui aurait porté, selon le porte-parole de l’ex-président, sur les “perspectives de coopération et de sécurité régionales”, sans donner plus de détails. Ter-Petrossian, comme tant d’autres, avait rendu le gouvernement de Pachinian responsable de la défaite dans la dernière guerre. Le premier président arménien, dont Pachinian fut longtemps l’allié, se pose depuis la fin de son deuxième mandat comme le principal défenseur d’une solution de compromis au conflit du Karabagh.
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12.Les Nouvelles d’Arménie
28 septembre 2021
Aliev très mécontent
Lors d’une interview donnée à l’agence de presse pro-Erdogan, Anadolu, Ilham Aliyev, s’est dit « très surpris » par la décision de l’Iran d’organiser des exercices militaires près de leur frontière commune, dans un contexte de tensions au sujet d’une voie de transport essentielle.
« Pourquoi maintenant et pourquoi près de nos frontières ? », s’est-il faussement demandé alors que l’Iran n’a pas organisé d’exercices militaires près de la frontière depuis que l’Azerbaïdjan est devenu indépendant, il y a près de 30 ans.
Les tensions entre Bakou et Téhéran se sont exacerbées ces dernières semaines après que la police et les douanes azerbaïdjanaises ont commencé à imposer une « taxe routière » aux camions iraniens transportant du carburant et d’autres marchandises vers l’Arménie voisine.
Aliyev reproche à l’Iran d’avoir ignoré les appels lancés depuis de nombreuses années par l’Azerbaïdjan pour qu’il cesse de transporter des marchandises vers le Haut-Karabakh.
L’ambassadeur d’Iran à Bakou, Seyyed Abbas Musavi, a déclaré que les exercices « ne peuvent pas être considérés comme une menace pour nos amis » et que l’Azerbaïdjan en avait été informé plusieurs mois auparavant, selon le service de presse APA basé à Bakou.
Les responsables iraniens ont également demandé aux entreprises privées de cesser de transporter des marchandises vers le Haut-Karabakh, a-t-il ajouté.
La semaine dernière, un religieux de haut rang en Iran a défendu la décision du Corps des gardiens de la révolution islamique de procéder à des exercices militaires près de la frontière avec l’Azerbaïdjan comme « un message à Israël pour qu’il ne commette pas d’erreur ».
L’Iran se méfie des liens de l’Azerbaïdjan avec Israël, fournisseur clé de drones et d’autres armes qui ont aidé Bakou à faire pencher la balance militaire en sa faveur.
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13.Les Nouvelles d’Arménie
27 septembre 2021
Aliev menace une nouvelle fois l’Arménie si elle n’ouvrait pas le « couloir du Zanguézour » au sud de l’Arménie passage routier désiré entre le Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan
Aujourd’hui alors que l’Arménie et l’Artsakh commémorent le triste anniversaire du déclenchement par les forces turco-azéries de la guerre de 44 jours en Artsakh, le président azéri Ilham Aliev menace une nouvelle fois l’Arménie…de guerre !
Agence de presse officielle turque « Anatolie » rapporte les propos du dictateur Aliev. Ce dernier affirme « Nous attendons patiemment. Mais notre patience a des limites. La deuxième guerre du Haut-Karabagh a démontré ce qui se passe lorsque notre patience prend fin ! Aussi, nous demandons à l’Arménie d’exécuter tous les éléments contenus dans les accords du 10 novembre 2020 et d’œuvrer en toute responsabilité ». Sinon…pan ! pan !
Krikor Amirzayan
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14.Ouest France
28 septembre 2021
ÉDITORIAL. Protéger les Arméniens du Haut-Karabakh (ouest-france.fr)
ÉDITORIAL. Protéger les Arméniens du Haut-Karabakh
Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice de la recherche éditoriale du journal Ouest-France, s’inquiète pour les Arméniens du Haut-Karabakh. La communauté internationale « doit aider ses habitants, les protéger de possibles actes d’extermination, assurer le retour des soldats et des civils capturés, préserver le patrimoine… »
La seule chose que nous voulons, c’est vivre librement dans notre patrie, écrit Gegham Stepanyan, médiateur des droits de l’homme de la République d’Artsakh. Cette province de l’ancienne Arménie avait été rattachée à l’Azerbaïdjan par Staline, en 1921. Soixante-dix ans plus tard, elle proclamait son indépendance. Mais voici un an, l’Azerbaïdjan l’attaquait pour reconquérir les territoires perdus en 1994, lors de la première guerre du Haut-Karabakh.
L’offensive militaire était longuement préparée. Équipé d’armes ultra-modernes et soutenu par le Pakistan et la Turquie qui a envoyé des djihadistes, l’Azerbaïdjan a pulvérisé la défense arménienne en quarante-quatre jours. L’Arménie était seule. Elle a perdu la guerre. Ce petit pays pleure ses 5 000 morts, compte ses 10 000 blessés et ses dizaines de milliers de déplacés.
D’inacceptables violations des droits de l’homme ont été commises. L’Azerbaïdjan a utilisé des armes interdites : bombes au phosphore et à sous-munition. Prisonniers de guerre torturés. Drones kamikazes disséminant billes et produits chimiques.
La population civile a été ciblée intentionnellement, systématiquement. Cette violation de la Loi humanitaire internationale […] contient des éléments de crimes de guerre(1). Maisons, écoles, églises, hôpitaux ont été visés. Des infrastructures essentielles comme celles de l’eau, détruites. Des villages, vidés de leur population : Il est constaté que l’on a voulu évincer de leur territoire historique, les Arméniens du Haut-Karabakh, écrit Mgr Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient.
Avant qu’il ne soit trop tard
La République d’Artsakh a perdu les deux tiers de son territoire, presque toutes ses ressources d’eau. Elle est encerclée par l’Azerbaïdjan et seul le corridor de Latchine la relie désormais à l’Arménie. Il est contrôlé par la Russie qui a imposé le cessez-le-feu. Ses forces interposées sans mandat des Nations unies protègent pour l’instant la capitale Stepanakert à portée des tirs azerbaïdjanais.
Un an plus tard, rien n’est résolu. L’Azerbaïdjan multiplie les provocations. Sous-équipés, les Arméniens creusent des tranchées. Leurs soldats, prisonniers de guerre, sont toujours captifs bien qu’ils aient rendu les prisonniers azerbaïdjanais. La guerre embrasera-t-elle à nouveau cette région ? La situation humanitaire des déplacés est grave. On s’inquiète pour les habitants restés dans les territoires occupés.
La destruction du patrimoine millénaire de l’Arménie, premier pays converti au christianisme, se poursuit. Discours de haine, discriminations… l’Arménie a porté plainte à la Cour internationale de justice. La menace d’extermination des habitants de l’Artsakh est permanente depuis son indépendance », explique l’ancien président de l’Assemblée nationale, Achot Choulian.
Le silence qui entoure ce drame doit être brisé. Même si la communauté internationale ne reconnaît pas l’indépendance de l’Artsakh, elle doit aider ses habitants, les protéger de possibles actes d’extermination, assurer le retour des soldats et des civils capturés, préserver le patrimoine… Dans ce Caucase aux peuples et aux religions enchevêtrés, une solution juste devrait permettre une coexistence pacifique malgré l’expansionnisme turc.
L’Œuvre d’Orient demande que le Haut-Karabakh retrouve l’intégralité de son territoire historique et puisse disposer d’un processus d’autodétermination analogue à celui qui a été mis en place au Kosovo et sous contrôle international ».
Détourner le regard ne peut qu’encourager la violence. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard.
(1) Rapport sur les droits de l’homme 1-10-20
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15.OSCO
24 septembre 2021
Statement by the Co-Chairs of the OSCE Minsk Group | OSCE
Statement by the Co-Chairs of the OSCE Minsk Group
NEW YORK 24 September 2021
NEW YORK, 24 September 2021 – The Co-Chairs of the OSCE Minsk Group (Stephane Visconti of France, Andrew Schofer of the United States of America, and Igor Khovaev of the Russian Federation) made the following statement:
On the sidelines of the General Debate of the 76th session of the UN General Assembly, the Minsk Group Co-Chairs met separately in New York with Azerbaijani Foreign Minister Jeyhun Bayramov and Armenian Foreign Minister Ararat Mirzoyan. The Co-Chairs also hosted both Foreign Ministers at a joint meeting. The Personal Representative of the OSCE Chairperson-in-Office (PRCiO) Andrzej Kasprzyk participated in the meetings.
The Co-Chairs and Foreign Ministers discussed a wide range of outstanding unresolved issues between Armenia and Azerbaijan. The Co-Chairs proposed specific focused measures to deescalate the situation and possible next steps. The Co-Chairs stressed their continuing strong support for the full range of indispensable activities and operations undertaken by the PRCiO and his team.
On 24 September the Co-Chairs and PRCiO met with UN Under Secretary General for Political and Peacebuilding Affairs Rosemary DiCarlo and OSCE Chairperson in Office Foreign Minister Ann Linde to brief them on their efforts over the past year, including the most recent developments in the process.
The Co-Chairs welcome this first meeting of the two ministers of foreign affairs since November 2020 as a sign of the resolve of the two countries to reengage in the peace process through direct dialogue aimed at contributing to security, stability, and prosperity in the region. The Co-Chairs reaffirm their commitment to continue working with the sides to find comprehensive solutions to all remaining issues related to or resulting from the Nagorno-Karabakh conflict in accordance with their mandate.