Mésopotamie (actuellement en Irak) : comment Daech a tenté d’anéantir toute trace de cette civilisation 20h55 Arte
La Mésopotamie, où se situe l’actuel Irak, est le berceau de la civilisation. D’une grande richesse, son patrimoine culturel et architectural est encore méconnu. En 2014, Daech, alors tout-puissant dans la région, a décidé d’en effacer toute trace. Le réalisateur a suivi Jawad Bashara, écrivain et journaliste irakien exilé en France sous la dictature de Saddam Hussein, qui retourne dans son pays pour tenter de sauver les vestiges mésopotamiens. Il est aidé d’archéologues et de citoyens pour tenter de recréer numériquement les monuments et objets de Mésopotamie.
photo : D.R.
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La Mésopotamie (du grec Μεσοποταμία / Mesopotamía, de μέσος / mésos, « entre, au milieu de », et ποταμός / potamós, « fleuves », littéralement le pays « entre les fleuves ») est une région historique du Moyen-Orient située entre le Tigre et l'Euphrate. Elle correspond pour sa plus grande part à l'Irak actuel. Elle comprend deux régions topographiques distinctes :
- d'une part au nord (nord-est de la Syrie et nord de l'Irak actuel), une région de plateaux, zone de cultures pluviales,
- d'autre part au sud, une région de plaines où se pratique une agriculture reposant exclusivement sur l'irrigation.
Actuellement, le terme « Mésopotamie » est généralement utilisé en référence à l'histoire antique de cette région, pour la civilisation ayant occupé cet espace jusqu'aux premiers siècles de notre ère. La civilisation mésopotamienne est considérée comme une des matrices des civilisations historiques du Moyen-Orient et de l'Europe, aux côtés de la civilisation de l'Égypte antique. En effet, elle participe à plusieurs évolutions fondamentales dans l'histoire humaine : s'y trouvent les « origines » de l’État, de la ville, des institutions et de l'administration, de l'impérialisme. Les historiens et archéologues contemporains s'accordent à dire que les Mésopotamiens sont à l'origine du premier système d'écriture créé vers 3400-3300 av. J.-C. Celui-ci évolua pour donner naissance à l'écriture « cunéiforme » (du latin cuneus, le « coin »). L'abondante documentation cunéiforme exhumée sur les sites mésopotamiens, combinée à l'étude des autres découvertes archéologiques, permet de connaître de nombreux aspects de la société et de l'économie, la religion et la pensée, les rites, les activités intellectuelles, etc. des différents royaumes mésopotamiens.
Tablette de comptabilité de la fin du IVe millénaire av. J.‑C., faisant partie des plus anciens documents écrits connus. Musée du Louvre.
La civilisation mésopotamienne prend ses racines dans les évolutions amorcées au Néolithique à partir du Xe millénaire av. J.‑C. au Levant et dans le Zagros, qui voient les débuts de l'agriculture, de l'élevage et l'expansion des villages sédentaires. Les premiers villages de Mésopotamie sont peu attestés, la région semblant amorcer son développement agricole plus tard que ses voisines. Mais à compter de la fin du Néolithique, à partir de 7000-6000 av. J.-C., elle connaît un développement rapide, que ce soit dans la démographie, les institutions, l'agriculture, les techniques ou les échanges. Au IVe millénaire av. J.‑C. (période d'Uruk) le changement est plus marqué, avec l'apparition des premiers États et des premières villes et celui d'un « système-monde » qui voit rayonner l'influence mésopotamienne sur le Moyen-Orient. L'écriture apparaît à la fin de cette période, qui a donc vu la mise en place des traits caractéristiques de la civilisation mésopotamienne.
La « face de la Paix » de l'étendard d'Ur, v. 2500 av. J.-C. British Museum.
Détail de « lois » inscrites sur la stèle du Code de Hammurabi, v. 1750 av. J.-C. Musée du Louvre.
Sceau-cylindre en calcédoine d'un fonctionnaire babylonien, du règne de Kurigalzu II (1330-1308 av. J.-C.). Musée du Louvre.
Le roi assyrien Assurbanipal et son épouse Libbali-sharrat banquettant. Bas-relief de Ninive, viie siècle av. J.-C. British Museum.
La Porte d'Ishtar de Babylone, vie siècle av. J.-C., partie reconstituée au Pergamon Museum.
Au IIIe millénaire av. J.‑C., durant la période des dynasties archaïques, la Mésopotamie est occupée par un ensemble de petits royaumes, peuplés par des populations parlant une langue isolée, le sumérien, dans la partie méridionale (le pays de Sumer), et d'autres parlant des langues sémitiques, dont l'akkadien. Cet aspect dual devait marquer la suite de l'histoire mésopotamienne, car si le sumérien n'est plus parlé aux alentours de 2000 av. J.-C., il reste une langue prestigieuse dans les milieux religieux et savants. La fin du IIIe millénaire av. J.‑C. est marquée par deux brèves phases d'unification de la majorité de la Mésopotamie (empires d'Akkad et d'Ur), donc le développement de l'impérialisme, puis au millénaire suivant s'affirment plusieurs dynasties aux origines diverses, amorrites dans les premiers siècles (Isin, Larsa, Mari, Babylone, etc.), hourrite, kassite (à Babylone) et assyrienne dans la seconde moitié. La culture mésopotamienne exerce une grande influence dans le reste du Moyen-Orient, indiquée notamment par la diffusion de l'écriture cunéiforme, couramment utilisée en Iran, en Anatolie et au Levant. La région voit ensuite l'expansion depuis la Syrie d'une nouvelle population sémitique, les Araméens, qui prennent une grande importance démographique et culturelle. Les premiers siècles du Ier millénaire av. J.‑C. sont marqués par la constitution de l'empire assyrien, premier empire à couvrir la majeure partie du Moyen-Orient (à son apogée au viie siècle av. J.-C., de l’Égypte jusqu'à l'Iran), auquel succède l'empire babylonien, dernier grand royaume mésopotamien antique. En 539 av. J.-C. la Mésopotamie passe sous la coupe des Perses de la dynastie des Achéménides, qui constituent à leur tour un empire multinational, mais dont le centre est désormais situé hors de Mésopotamie. La domination des dynasties grecques (hellénistiques) et parthes accompagne la fin de la culture mésopotamienne antique, illustrée par la disparition de l'écriture cunéiforme dans les premiers siècles de notre ère….