La Mémoire, les Orphelins, le Gers , le mouvement arménophile
Amicale des Arméniens du Gers
Mouvement Arménophile de France
Bulletin d’information n°1 – 21 septembre 2021
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Une amicale des Arméniens dans le Gers ? Pour quoi faire ?
Les raisons sont multiples mais la première (la plus importante) est de refaire vivre ces
orphelins arrivés dans ce département dans les années 20, avant que l’oubli ne les ensevelisse
à jamais. Comme le disait fort justement André Daguin, cette figure du Gers et au-delà, en
préface du livre de Florence Giroir-Cotonat* : « Garder la mémoire des autres, c’est leur
donner encore un peu de vie après qu’ils nous aient quittés » et il ajoutait : « La perspective
du temps que le poids des années à tendance à écraser, prend forme, les détails nous
reviennent, les anecdotes aussi ». Je sais qu’une pétition court actuellement pour qu’une rue
soit dédiée à monsieur Daguin dans la ville d’Auch. Je ne doute pas que le maire de cette ville
saura faire le juste nécessaire. D’ailleurs, notre Amicale (l’AAG) le sollicite à son tour pour un
lieu de mémoire dans sa belle ville préfecture.
Un khatchkar ? Que nenni ! Je laisse ça à ceux qui pensent pouvoir se donner une conscience
en faisant venir (comme à Saint-Tropez ou à Bergerac récemment), ce vestige douloureux,
systématiquement détruit par les descendants des auteurs du génocide de 1915 qui a,
précisément, provoqué l’arrivée des 193 orphelins dans le Gers. Un khatchkar ? C’est en
Arménie, dans le Nakhitchevan, en Artsakh, qu’il faut le protéger, le défendre !
Une série de conférences
Ceci étant dit, je m’apprête à aller expliquer tout cela à travers des conférences dans le
département, en commençant par la Save-Gimone. Nous avons beaucoup d’amis dans le Gers
qui sont avides de comprendre ce que les médias diffusent et surtout ce qu’ils ne diffusent
pas. En effet, trois dates sont d’ores et déjà retenues d’ici à la fin de l’année 2021 : le samedi
16 octobre à Sémézies-Cachan, le dimanche 7 novembre à Saramon et le dimanche 12
décembre à Simorre. Toujours dans les salles des fêtes et à 15 heures. Je remercie par avance
les édiles, Paul Burgan, Eric Balducci et Eric Truffi qui ont approuvé la démarche et les
responsables des associations qui ont accepté de parrainer ces événements.
Amicale des Arméniens du Gers
Mouvement Arménophile de France
Bulletin d’information n°1
A l’issue de ces conférences, le traditionnel « verre de l’amitié » sera offert par les
organisateurs mais cette fois-ci avec du vin venu d’Arménie et…d’Italie. Venu d’Arménie ne
nécessite pas d’explications particulières, mais alors pourquoi d’Italie ?
Pour deux raisons : la première parce que nos amis italiens vont commémorer le centenaire
de l’arrivée des migrants italiens venus prêter main forte aux Gascons du Gers au lendemain
de la Première guerre mondiale, EN MEME TEMPS que nos orphelins Arméniens. Alors,
pourquoi ne pas accrocher notre wagonnet à leur locomotive ? L’autre raison est une
question financière. L’Arménie se trouvant hors de la zone douanière de l’Union Européenne,
les droits et taxes y afférents chargent lourdement les tarifs des produits en provenance de ce
pays, les pénalisant ainsi sévèrement. L’AAG débute et sa trésorerie n’est pas très importante.
Alors, on gère. J’ai commandé du vin « Karas » auprès de l’importateur Opusmeg et des vins
italiens chez Giordano en Italie. Rien ne manquera.
Pourquoi avoir ajouté « Mouvement Arménophile de France »
En mémoire à l’action menée courageusement par Archag Tchobanian que nous avons fait
membre d’honneur de l’AAG. Il rejoint ainsi au panthéon de l’AAG, Patrick Devedjian et Vanik
Berberian mes camarades du Mekhit, et Arpiné Hovanissian. Cette dernière, qui vivait sa
retraite dans le Gers auprès de son fils William (membre de l’AAG), nous a quittés cette année
à l’âge de 108 ans. Cette championne de rallye (Louisette Texier), a eu une vie de roman.
J’attends que quelqu’un s’y attelle. Ses petits-enfants peut-être ? Pour revenir à Archag
Tchobanian, je pense au Collège Anatole-France à Erevan ou encore à la Maison Paul-Eluard à
Stepanakert. C’est grâce à l’intelligence et à la volonté infrangible de ces grands Arméniens
qu’en ce 21 septembre nous pouvons célébrer les 30 ans de l’indépendance de la République
d’Arménie et pour moi l’occasion de parler de nous, des Arméniens, ceux de l’Arménie
éternelle. Que les tripatouilleurs restent à distance !
Florence Giroir-Cotonat
Elle ne le sait pas mais j’ai pour elle une véritable estime. Pour s’être penchée comme elle l’a
fait sur le sort des orphelins arméniens en 1923, elle qui ne l’est pas, pour avoir effectué des
recherches difficiles afin de connaître leur sort, je vous salue Florence. Je lui dirais pourtant
que depuis 25 ans que je vis dans le Gers, j’ai cherché à la joindre à trois reprises. Elle ne m’a
jamais répondu ou alors (on dira ça), je n’avais pas les bonnes coordonnées. Il faudra bien
qu’un jour nous puissions échanger nos expériences en la matière.
Amicale des Arméniens du Gers
Mouvement Arménophile de France
Bulletin d’information n°1
Pourquoi il faut adhérer à l’AAG
Parce que c’est une amicale et que dans le mot amical il y a le mot « ami ». Les Arméniens ne
peuvent avoir que des amis. Et donc, l’Arménie ? Ça, c’est une autre histoire que j’évoquerais
lors de mes conférences. Ce qu’on leur a fait subir pendant 106 ans le justifie amplement.
Mais alors, me direz-vous, il en va de même pour tous ceux qui ont souffert dans ce monde ?
Et bien oui, il en va de même pour eux comme pour nous. Qu’ils soient Assyro-Chaldéens,
Grecs, Chrétiens d’Orient, Yézidis voire Rohingyas musulmans, il s’agit, pour eux comme pour
nous, non seulement d’ouvrir son cœur mais aussi d’ouvrir les yeux et les oreilles, par devoir
de lucidité.
Et surtout, ne pas faire comme le dirait un saint homme : « Ils se croient heureux parce qu’ils
sont immobiles. »
Ce n’est pas tout. Il paraît qu’on ne prête qu’aux riches. Une association arménienne paumée
au fin fond du Gers avec une poignée de membres, cela ne fait pas sérieux. C’est le président-
fondateur du GIA (Groupement Interprofessionnel Arménien) qui l’affirme. Dans le monde
d’aujourd’hui, il faut être fort. Si on n’est pas Amazon ou Google on n’est rien. Quoi
l’intelligence ? Vous croyez que cela suffit ? Franchement, le peuple arménien se prend des
drones sur la gueule parce qu’il est intelligent ? A ce titre il ne dérange que les imbéciles. C’est
la loi du genre. Voilà aussi pourquoi il faut adhérer, ce n’est pas pour les 10 euros (plus un don
qui sera très bien accueilli). Dès que nous aurons atteint le niveau du Space X d’Elon Musk, on
rachètera le Luxembourg.
La Maison Paul-Eluard à Stepanakert (capitale de l’Artsakh)
Mais quel est ce peuple qui, alors qu’il subit les agressions perpétuelles de ses voisins, et ce
dans l’indifférence générale, ouvre une Maison Paul-Eluard en pleine guerre ? Les Arméniens
ont perdu 4000 hommes durant cette guerre disproportionnée et une partie de leur territoire
ancestral suite à des discussions iniques qui rappellent les temps maudits du Traité de Sèvres.
Malgré cela, le seul moyen qu’ils trouvent pour survivre, c’est la culture ? Respect. La culture
sauvera les Arméniens, ou leurs églises ou leur gouvernement ? La Diaspora peut-être. Je n‘en
sais rien, ce que je sais c’est qu’en étant membre de la Francophonie, ce pays pourrait
s’attendre à plus d’attention, plus d’engagement de la part de l’Etat français. Ne pas laisser à
François Rochebloine et François Pupponi le soin de travailler, seuls, sur des projets d’une
telle importance. Je suis reconnaissant envers ces Français qui honorent leur pays en se
dévouant à la cause de la Justice. Non, il n’ya pas de carriérisme chez ces gens-là. Merci pour
ça aussi.
Amicale des Arméniens du Gers
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Bulletin d’information n°1
Que devient mon bouquin : Le Fils de Télémaque ?
Pas grand chose puisque je ne m’en occupe pas. Je croyais que l’avoir écrit devait suffire. Je
l’ai beaucoup offert et très peu vendu. Je ne l’ai placé dans aucune librairie et cela ne fait pas
partie des prérogatives de mon éditeur, Nombre 7 à Nîmes. Je l’ai envoyé à des leaders
d’opinion (comme on dit). A part la sénatrice Valérie Boyer et le sénateur du Gers Alain
Duffourg, rien, même pas un remerciement. Quelquefois, je sens combien je peux encore être
naïf ! En revanche, j’ai eu l’idée de le dédicacer à la fin des conférences. Les ventes iront au
profit de l’AAG. De quoi renflouer un peu nos caisses.
Le président de l’AAG,
Gérard Loussignian
*« Meguerdich » et « Les orphelins arméniens du Gers » parus chez The BookEdition
Membres d’Honneur :
Arpiné Hovanessian alias Louisette Texier ;
Archag Tchobanian ; Patrick Devedjian ; Vanik Berberian ;
Lieudit « Au Haÿ »
1915, Chemin des Chênes 32450 Bédéchan
Tél. 06 73 05 73