Festival International du Film de Cannes. La jeunesse du monde à l’affiche
Par Laura Damiola
Les Olympiades de Jacques Audiard fait souffler un vent de légèreté et tourbillonner le désir. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2021, il s’agit d’une comédie romantique, à la sauce 2021, très différente de l’œuvre du réalisateur français. C’est un film sensuel où chacun et chacune cherche, à travers une certaine précarité, son chemin qui le conduira vers l’Amour. De superbes images en noir et blanc, dans lesquelles le cinéaste montre la diversité des origines qui caractérise le quartier des Olympiades à Paris et servent de toile de fond aux itinéraires sexuels et sentimentaux de quatre jeunes gens d’aujourd’hui. « J’ai choisi de tourner dans ce quartier du XIIIe arrondissement de Paris, parce que ce que j’y ai longtemps vécu. C’est un endroit qui évolue constamment et l’un des rares dans Paris qui ne donne pas l’impression de filmer dans un musée. »
Synopsis. Employée dans un call center, Emilie tombe raide dingue de Camille, son nouveau colocataire, un séducteur assumé. Nora, elle, débarque à Paris, pour fuir une histoire douloureuse croise la route de ces deux-là tout en nouant une relation virtuelle mais révélatrice avec une travailleuse du sexe.
Jacques Audiard, habitué de la Croisette, a remporté le Prix du jury en 2009 pour Un prophète et la Palme d’or en 2015 pour Deephan.. Le casting alterne, entre révélations comme Lucie Zhang et Makita Samba, et comédiens confirmés, Jehnni Betch vue dans Un amour impossible ou Noémie Merlant qui a explosé dans Le Portrait de la Jeune Fille en Feu. Cette dernière est particulièrement touchante dans son rôle et son sourire.
En salles, le 3 novembre 2021.
Dans Haut et fort de Nabil Ayouch, également en compétition, la jeunesse est au cœur du film.
Synopsis. Anas, un ancien rappeur, est employé dans un centre culturel d'un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes tenteront de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s'exprimer à travers la culture hip hop.
Le premier film marocain retenu pour la course à la Palme d’or, met en scène une communauté d'adolescents du quartier populaire (et menacé de radicalisme) de Sidi Moumen à Casablanca. Cette banlieue défavorisée de Casablanca est connue pour avoir été le fief des jeunes kamikazes radicalisés, auteurs d’attentats en 2003 dans la cité marocaine.
« Je voulais que le monde entier entende ce que les jeunes d’ici ont à dire !» explique le cinéaste. Le scénario fait écho à la propre jeunesse de Nabil Ayouch qui a grandi dans la cité de Sarcelles, en banlieue parisienne : «Là-bas, la Maison des jeunes la Jeunesse était mon temple, j'y ai appris à regarder le monde ».
En 2015, à Cannes, Nabil Ayouch, a présenté Mutch Love dans a Quinzaine des réalisateurs, explorant l'univers impitoyable de la prostitution à Marrakech. Il avait été accusé d'«outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine et de profiter de la misère des autres».
Futura le documentaire en competition à la Quinzaine des réalisateurs
Le sujet a été traité également dans les sections parallèles à l’exemple du documentaire Futura, présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes et coréalisé par Pietro Marcello, Francesco Munzi et Alice Rohrwacher. Ce film raconte la jeunesse italienne d'aujourd'hui, à travers toutes classes sociales et latitudes géographiques sous forme d’une enquête. Comment ces adolescents vivent-ils, qu'espèrent-ils, comment imaginent-ils l'avenir ? Le projet a pour but de réaliser une fresque inédite destinée à servir d’archive. "Il y a dans Futura l'idée d'un monde qui est sur le point de se terminer, admet Rohrwacher. Nous sommes confrontés aux ténèbres, ils apportent la lumière".Commencé avant la pandémie, puis poursuivi pendant et après, le documentaire ne cache rien des angoisses des jeunes âgés entre 15 et 20 ans et confrontés à un moment de grande difficulté. "Ils vivent dans un temps compliqué et la pandémie les a rendus encore plus fragiles… » explique Pietro Marcello.