Cannes 74 : entre le rêve et le cauchemar, entre le fantasme et réalité le film russe de Cyril Serebrennikov « la fièvre du Petrov »
Par Laura Damiola
Une siège vide à la projection au Grand Téatre Lumière en occasion de l’avant –première mondiale et en conférence de presse du film « La fièvre de Petrov » du réalisateur russe de 51 ans, Cyril Serebrennikov. Accusé d’avoir détourné 133 millions de roubles (environ 1,7 million d’euros) de subventions pour des spectacles montés par sa compagnie de théâtre, Kirill Serebrennikov, voix critique a été condamné, au terme d’un procès kafkaïen, à trois ans de prison avec sursis, une peine accompagnée d’une interdiction de sortie du territoire. Pour ses partisans a été puni pour ses oevres que sont un mélange de sexualité, politique et religion.Interdit le voyage à Cannes se connectie avec son ordinateur depuis son apartament de Moscou.
« Je ne suis plus assigné à résidence, ma situation est meilleure qu’il y a trois ans pour la présentation de « Leto» a précisé en conférence de presse « où je ne pouvais même plus vous parler par écran interposé. J’ai l’habitude, je suis devenu un personne Zoom». Le cinéaste sur écran vidéo parle à les journalistes présents dans la salle. Mais à vrai dire, cette mise en scène convient bien à ce film bizarre qu’est «La Fièvre de Petrov» . «Bien sûr, il y a un aspect métaphorique au film, nous avons commencé le tournage avant la pandémie et nous pouvions pas l’anticiper. La littérature russe a toujours aimé mélanger le réel et l’absurde, une forme de folie. Les effets de la pandémie ne sont pas si inhabituels pour nous», a-t-il expliqué. «Je voulais composer une vraie symphonie musicale, certaines chansons sont en version originale, d’autres sont des reprises. J’ai toujours beaucoup écouté de musique, je mets en scène des opéras. Sans musique, je me sentirais vide, ici elle donne la structure au film, c’est le langage universel pour définition. Tout le monde la comprend, du grand opéra à la musique pop, cela donne un aspect surréaliste au film, avec de nouveaux arrangements.» «Tout m’influence, tous les films que je regarde, les clips, les vidéos sur Tio Tok. J’ai reçu une éducation cinématographique qui m’a permis de comprendre que le cinéma était de l’art.»
Yuriy Kolokolnikov ( actor priotagoniste) en conferance de presse
Synopsis
Le film dramatique est un voyage entre réalité et imagination, entre alcool et paysage de neige. raconte la triste journée d'un dessinateur et de sa famille dans la Russie post-soviétique. Atteint d'une grippe, Petrov est emmené par son ami Igor dans une longue promenade, entre fantasme et réalité. Basé sur le roman d'Alexei Salnikov, 'Petrov's Flu' – lysergique et visionnaire – est cependant aussi le résultat des nombreuses influences qui distinguent le travail du réalisateur russe : “ Tout d'abord, la musique, des symphonies lyriques aux reprises diverses, déterminer la véritable structure narrative du film'', dont les travaux ont commencé avant l'épidémie de Covid. "On n'aurait pas pu le prévoir, certes en le voyant aujourd'hui il est normal de pouvoir penser à une métaphore de la situation, mais ce n'était certainement pas voulu. Bien que traditionnellement la littérature russe ait toujours mélangé des éléments de réel et d'absurde'', précise Serebrennikov, qui ne propose cependant pas une interprétation tranchante de son film, qui s'articule autour d'un moment particulier de l'existence de chacun, celui dans lequel il se trouve à cheval sur ''un passé inachevé et un avenir que nous espérons meilleur. Entre les souvenirs de la période soviétiques et les impressions de la Russie d’aujourd’hui. Un film très stupéfiant, tout est aperçu à travers la fièvre du personnage principal.
Le réalisateur conduit le spectateur dans un voyage mental en équilibre entre la vie et la mort, entre le rêve et le cauchemar, entre fantasme et réalité.
Le film sortira dans les salles françaises le 1 décembre.