Huit mois se sont écoulés depuis la défaite de « la guerre des 44 jours ». Au fil du temps, un rideau s’est baissé sur les conséquences de cette guerre : problématique des réfugiés, situation des territoires aux mains de l’Azerbaïdjan, aide et développement de l’Artsakh, ainsi que son statut.
La crise « humanitaire d’urgence » a été gérée de manière assez efficace par les autorités d’Arménie et d’Artsakh avec le soutien des Arméniens à travers le monde mais aussi grâce aux soutiens d’États, d’ONG et de Fond Internationaux.
Le maximum a été fait pour assurer rapidement le rapatriement des réfugiés en Artsakh, notamment à travers des programmes de financement et de construction de milliers de maisons « temporaires » au Karabakh et de distributions d’aides sociales aux réfugiés.
Si la crise « humanitaire d’urgence » a été résorbée très vite, il n’en demeure pas moins que les problèmes structurels, sociaux et humains sont loin d’être réglés, notamment l’insertion de ces réfugiés en Artsakh, devenus des déplacés internes dans leur propre pays. De plus, il reste encore 36 000 réfugiés en Arménie dont 35% à Erevan.
Les conséquences directes et indirectes de ce conflit ainsi que la situation politique confuse qui en a découlée et les nombreux défis politiques nécessitent des réponses à moyen et long terme pour l’Artsakh, l’Arménie mais aussi pour la diaspora arménienne.
Malheureusement, il n’y a pas eu de capitalisation de la formidable et massive mobilisation des Arméniens de France pour orienter toutes les bonnes volontés qui se présentaient vers des actions et des projets pérennes. Ainsi, après une mobilisation sans précédent durant la guerre qui a perdurée jusqu’à la fin 2020, il semblerait que, par faute de structuration et de propositions concrètes, cette mobilisation se soit éteinte.
En France, depuis quelques mois, nous avons l’impression que les problématiques ont été mises sous le tapis. Les enjeux des territoires perdus, le statut du Karabakh, la reconstruction et le développement de l’Artsakh, la réinsertion des réfugiés, la consolidation des régions frontalières de l’Arménie sont quasiment inaudibles comme s’il n’y avait pas urgence à traiter ces sujets.
Notre ONG « YERKIR », basée à Lyon, est présente Artsakh et en Arménie depuis la première guerre du Karabakh, au début des années 90. Cette seconde guerre du Karabakh est un retour au point de départ. A notre humble niveau, nous avons choisis de nous concentrer sur des projets concrets et pérennes à moyen terme. Nous vous présentons un compte-rendu des premières phases de trois projets que nous avons mis en place :