Jodie Foster
Invitée spéciale de la Cérémonie d’ouverture et Palme d’or d’honneur du 74e Festival de Cannes
Jodie Foster, invitée spéciale et Palme d'or d'honneur © DR
Invitée d’honneur de la Cérémonie d’ouverture qui se déroulera le mardi 6 juillet sur la scène du Palais des festivals, la réalisatrice, actrice et productrice américaine donnera le coup d’envoi de la 74e édition qui s’achèvera le samedi 17 juillet par le palmarès du Président du Jury, Spike Lee.
Après Jeanne Moreau, Bernardo Bertolucci, Jane Fonda, Jean-Paul Belmondo, Manoel de Oliveira, Jean-Pierre Léaud, Agnès Varda et Alain Delon, Jodie Foster recevra la Palme d’or d’honneur du Festival qui salue un parcours artistique brillant, une personnalité rare et un engagement discret mais affirmé pour les grands sujets de notre époque.
« Cannes est un festival auquel je dois tant, il a totalement changé ma vie, déclare Jodie Foster à quelques semaines de l’événement. Même si j’avais déjà tourné, ma première venue sur la Croisette a été déterminante. Présenter un de mes films ici a toujours été mon rêve. J’ai eu la chance de le réaliser, plusieurs fois d’ailleurs, précise celle qui déclara à Andy Warhol avoir toujours voulu devenir cinéaste. Cannes est un festival de films d’auteurs qui honore les artistes. J’y suis très sensible. »
Mai 1976. Elle a 13 ans, monte les marches du Palais Croisette, présente Taxi Driver de Martin Scorsese et repart avec une Palme d’or. Quarante-cinq ans plus tard, Jodie Foster viendra de nouveau recevoir une Palme, la sienne cette fois-ci. Entre ces deux dates, une filmographie à large spectre, alliance d’exigence et de popularité, partagée entre l’interprétation (multiple, près de 50 œuvres) et la réalisation (4 longs métrages), deux Oscars (pour Les Accusés en 1989 et Le Silence des agneaux en 1992), des face-à-face légendaires avec Robert de Niro, Anthony Hopkins, Mel Gibson, Kristen Stewart, Denzel Washington, sous l’œil de la caméra de David Fincher, Robert Zemeckis, Spike Lee, Alan Parker et même Claude Chabrol. Et une carrière en forme de passerelle entre l'industrie hollywoodienne et le cinéma d’auteur qu’elle concilie avec naturel et évidence.
Je suis flattée que Cannes ait pensé à moi et je suis très honorée de pouvoir transmettre quelques mots de sagesse ou raconter quelques aventures à une nouvelle génération de cinéastes.
Amie fidèle du Festival depuis plus de quatre décennies – sept de ses films en tant que comédienne ou réalisatrice y ont été présentés –, elle rejoindra la 74e édition dès son ouverture. Le Président Pierre Lescure s’en réjouit : « Jodie Foster nous fait un très beau cadeau en venant fêter le retour du Festival sur la Croisette. Son aura est aujourd’hui sans équivalent : elle incarne la modernité, l’intelligence rayonnante de l’indépendance et l’exigence de la liberté. »
« Jodie ne cesse de se réinventer, poursuit le Délégué général Thierry Frémaux. Elle interroge de son regard perçant, elle apprend des autres, accepte de bousculer ses certitudes pour se forger une morale. Faire ce qui est juste. Une idée qu’elle s’efforce de véhiculer dans ses choix d’actrice et de réalisatrice et qui la rendent précieuse à notre époque si confuse. Nous allons la saluer avec chaleur et admiration ! »
Star planétaire – un astéroïde porte son nom en souvenir de son rôle dans Contact –, Jodie Foster est aussi une cinéphile aiguisée, docte et passionnée. En témoigne son active contribution à la restauration de l’œuvre très personnelle de Dorothy Arzner, l’une des rares réalisatrices au cœur des studios hollywoodiens qui a filmé des femmes courageuses exposées aux luttes de classe et de genre. Cet engagement rejoint le sien. Depuis longtemps et régulièrement, l’artiste francophile s’exprime sur la parité dans l'industrie du cinéma, comme par exemple au Festival de Cannes 2016 lors de Women in Motion. Ses prises de parole font également écho à Soyez naturel : l'histoire inédite d'Alice Guy-Blaché, de Pamela B. Green dont Jodie Foster est l’ambassadrice et la narratrice. Ce documentaire consacré à la première cinéaste de l’histoire du cinéma, longtemps effacée des mémoires, ne pouvait que résonner très fort chez Jodie Foster, femme-cinéma par excellence.
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