L’actrice égyptienne H. Sabry qui a joué dans “l’immeuble Yacoubian” & le producteur M.Hefzy honorés par l’ambassadeur de France en Egypte
L'actrice Hend Sabry et le producteur Mohamed Hefzy ont reçu la distinction d’Officier et Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres
Aujourd'hui, Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Egypte a remis les insignes d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres à Hend Sabry et de Chevalier à Mohamed Hefzy, à la résidence de France en petit comité.
Hend Sabry incarne le visage du cinéma arabe francophone et francophile : ancienne élève du lycée Pierre-Mendès-France à Tunis, elle tourne dès 1994 dans le film franco-tunisien « Les Silences du Palais ». Résidant en Egypte depuis 2008, elle a notamment joué dans la co-production franco-égyptienne « L’immeuble Yacoubian ».
Elle se distingue par son talent et sa mobilisation citoyenne : en 2010, sur le réseau social Facebook, elle participe à la campagne « The Uprising of Women in the Arab World » (Le soulèvement des femmes dans le monde arabe) qui promeut l’égalité des genres en accord avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme, et appelle à accorder la liberté, l’indépendance et la sécurité aux femmes arabes.
Parfaite francophone, elle n’hésite jamais à mettre son talent et sa notoriété au service de la coopération franco-égyptienne : visage de la campagne « Mieux qu’un cadeau, un livre » en 2018, marraine de la journée internationale des droits des femmes organisée par l’Institut français d’Egypte, pour ne citer que les exemples les plus récents. Cette artiste engagée, promue Chevalier des Arts et des Lettres en 2014, représente par son travail et son bilinguisme, un pont culturel entre la France et l’Egypte, et plus largement le monde arabe.
«Cette nomination comme la plus jeune femme arabe, Officier des Arts et des Lettres, est une nouvelle pierre au fondement solide de ma relation avec la France. Issu d'une éducation française en Tunisie, j'ai ensuite participé à plusieurs films coproduits par la France. Depuis plus de 10 ans, je suis également l’ambassadrice de GARNIER dans le monde arabe. Aujourd'hui, je transmets à mes 2 filles et à mon public toute la richesse de cette double identité que je revendique ».
Figure majeur du cinéma égyptien, Mohamed Hefzy a écrit, produit ou coproduit près de 30 films en Égypte, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans le monde arabe. C’est le producteur égyptien qui a eu le plus de films sélectionnés à Cannes, Venise, Berlin, Sundance et Toronto, et qui ont remporté plus de 80 prix internationaux. En 2016, la réputée revue américiane Variety l’a classé en tête de liste des 10 personnalités à connaître dans l'industrie cinématographique arabe. D’abord scénariste à succès, Mohamed Hefzy crée en 2006 la société de production Film Clinic. Il défend un cinéma égytien indépendant, n’hésitant pas à prendre de véritables risques en accompagnant de nouveaux auteurs qui offrent un autre visage de l’Egypte à travers les sujets qu’ils abordent. Ainsi, Microphone d’Ahmad Abdalla est une véritable plongée dans le monde artistique underground d’Alexandrie. Il a notamment produit « Clash » de Mohamed Diab, présenté en ouverture de la catégorie « un Certain Regard » au festival de Cannes en 2016.
Encourageant les jeunes réalisateurs, Mohamed Hefzy a également produit « Ali, la chèvre et Ibrahim », premier long-métrage du jeune réalisateur Sherif El Bendary ou encore « Sheikh Jackson » d’Amr Salama. Mohamed Hefzy est par ailleurs président du festival international du film du Caire depuis 2018, un des festivals de cinéma les plus importants et les plus anciens du monde arabe, qu’il a dynamisé en créant les Cairo Industry Days, permettant ainsi à des jeunes auteurs égyptiens de confronter leurs projets à la critique internationale. Depuis 2016, Mohamed Hefzy travaille en étroite collaboration avec le producteur français Daniel Ziskind, avec lequel il a coproduit plusieurs films parmi lesquels « Yomeddine », premier long métrage d’Abu Bakr Sawky, sélectionné en compétition au festival de Cannes en 2018.
«J'ai toujours ressenti un lien fort avec la France, au départ grâce à mon éducation dans une école française au Caire, puis par les films que j'ai coproduits avec la France, et aussi grâce aux amitiés que j'ai tissé au fil des ans avec mes collègues et homologues du cinéma français et dans le secteur culturel français. En ce qui concerne le cinéma, la France a été une grande inspiration pour moi en tant qu'écrivain et producteur. J'ai été subjugué par Clouzot, j'ai appris les règles du jeu de Renoir, j'ai été essoufflé par Godard, et j'ai eu un engouement intense pour Jeunet. Aujourd'hui, je suis honoré de recevoir cette prestigieuse distinction du gouvernement français, et je tiens à exprimer mes remerciements et ma gratitude à la France et en particulier à l'ambassadeur Stéphane Romatet. »
Alice Kanterian
Photos Khaled Zohny