Qu’est-ce qui a conduit à cette défaite ?

Outre les 7 districts qui lui servaient de ceinture de sécurité et qu’elle a perdu, l’Artsakh s’est vue amputée d’une partie importante de ce qui a constitué le noyau de la république du Haut Karabagh, la réduisant à une portion congrue, et les villes de Chouchi et Hadrout sont passées aux mains de l’Azerbaïdjan. Près de 5 000 combattants, dit-on, dont bon nombre de conscrits de 18 à 20 ans, à peine sortis de leur formation militaire, ont péri sous le feu de l’artillerie turco-azérie, déversant un tapis de bombes à sous munitions et au phosphore, et frappés par les drones livrés par Ankara et Tel Aviv.
Les troupes de la coalition adverse bénéficiant du soutien de près de 3000 supplétifs djihadistes, ainsi que de l’encadrement turc, qu’Ankara avait fort opportunément déployé à l’occasion de manœuvres militaires Turco Azérie organisées en Azerbaïdjan au mois d’aout, véritable répétition générale de la campagne engagée le 27 septembre. Il va sans dire que le matériel, et l’état-major turc ayant participé à ces manœuvres, sont restés sur place en Azerbaïdjan, et leur disponibilité s’est révélée d’une redoutable efficacité durant les opérations militaires.
Comment n’avait-on pas vu cette menace pourtant grossièrement évidente ?
Autant de sujets sur lesquels nous reviendrons au cours de l’émission Cartes Sur Table de ce samedi 12 décembre, qui ne fera pas l’économie de l’évocation des relations diplomatiques désastreuses menées par un pouvoir arménien considéré incompétent dans ce domaine, comme dans bien d’autres, selon la contestation qui s’exprime dans la rue à Erevan.
Irina HOVSEPIAN, auteur d’un article sans concession titré « Pourquoi cette défaite », paru dans la presse d’Arménie, et Gérard GUERGUERIAN, analyste et co signataire d’un appel paru dans la presse arménienne de France, reviendront sur ces sujets.
Jules BOYADJIAN, Président du CDCA, accompagnait cette semaine en Arménie et en Artsakh, une délégation du Parti Socialiste conduite par Olivier FAURE, son premier Secrétaire, présent sur notre antenne. Ils nous décriront la situation rencontrée à Stepanakert où ils se sont entretenus avec les représentants du pouvoir local, ainsi qu’avec Hagop Der Khatchaderian, Président du Bureau Mondial du Dachnaktsoutioun, de passage en Artsakh.
Nous recevrons également Clémentine AUTAIN, députée de « la France Insoumise », et  l’une parmi les nombreuses voix fortes qui se sont exprimées à l’assemblée Nationale, lors du vote de la résolution de reconnaissance de l’Artsakh.
Et enfin nous demanderons à Mourad PAPAZIAN, co Président du CCAF, de nous expliquer pourquoi il faut que la France rompe ses relations diplomatiques avec la Turquie.

                                              Rediffusion
                      dimanche 13 décembre
                                    à 9h15
                                sur AYP FM