L’histoire des Arméniens s’écrit en lettres de sang dans l’Histoire
L’histoire du peuple arménien s’écrit en lettres de sang dans le grand livre de l’humanité.
Entre 1894-1896,
les provinces arméniennes de l’Empire Ottoman furent le lieu des premiers massacres de masse, puis en
1909, ce fut la ville d’Adana qui fut martyrisée, était-ce alors un crime imputable à l’ancien régime ottoman
ou les prémisses de la politique « Jeune turque » envers la minorité arménienne ? Les déportations de 1915-
1917 et l’extermination d’un million et demi d’Arméniens sur leurs terres ancestrales furent qualifiées de
génocide selon la terminologie créée par le juriste Raphaël Lemkin. Ainsi en ce début du XXème siècle, une
page tragique de l’histoire du peuple arménien s’écrivait en lettres de sang, mais malheureusement la fin de
ce siècle devait parachever le chapitre la tragédie arménienne avec les massacres de Bakou et de Soumgaït
commis par les frères des Turcs, les Azéris.
Avec l’éclatement de l’URSS en 1991, il était fort à espérer que les frontières dessinées en 1921 seraient
renégociées et que l’Artsakh et le Nakhitchevan, arbitrairement donnés par Staline à l’autorité
azerbaidjanaise, seraient restitués à l’Arménie vu que la population de ces deux provinces était
majoritairement arménienne. Néanmoins, il n’en fut rien.Bien au contraire, le Nakhitchevan fut vidé de sa
population arménienne et l’Artsakh resta dans le giron azerbaïdjanais.
L’Azerbaïdjan, riche de son pétrole, put se doter d’un armement moderne et sophistiqué, bénéficier des
conseils en stratégie de la Turquie, car selon le président turc Erdogan « Turcs et Azéris sont une seule et
même nation ». La menace sur l’Arménie et l’Artsakh devenait de plus en plus imminente. Il faut se rappeler
qu’en 2004, dans le cadre de la formation de l’OTAN, en Hongrie, un jeune soldat arménien avait été exécuté
à la hache pendant son sommeil par un soldat azéri. En juillet dernier, la Turquie organisa des manœuvres
militaires chez son frère azéri près de la frontière arménienne. Cependant, comment l’Occident a-t-il pu ainsi
fermer les yeux sur toutes les exactions commises par l’Azerbaïdjan depuis plusieurs années ?
Le 27 septembre, l’Azerbaïdjan, sous l’impulsion de la Turquie, dont le Président Erdogan rêve de
reconstituer l’Empire Ottoman, attaquait l’Artsakh qui, après un referendum en 1992 s’était proclamé
indépendant. Les forces d’Azerbaïdjan soutenues par des mercenaires djihadistes et encadrées par des
généraux turcs prirent l’avantage sur la résistance arménienne grâce à leur armement sophistiqué, drones
mais surtout à l’utilisation d’armes interdites comme les bombes à sous-munitions ou au phosphore. Malgré
plusieurs cessez-le-feu rompus systématiquement par l’Azerbaïdjan et une défense héroïque des soldats
arméniens, après 5 semaines de combats acharnés, une trêve fut signée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
sous l’arbitrage de la Russie pour mettre fin au massacre des jeunes soldats arméniens.
Néanmoins, pouvons-nous espérer que cette fois la justice internationale fera son travail ? L’Azerbaïdjan
devrait être jugé pour crime de guerre et crime contre l’humanité. De son côté, la Turquie qui a introduit ses
« Loups gris » partout en Europe pour mener ses basses besognes et contrecarrer les actions des Arméniens
en faveur de la reconnaissance pourrait être contrainte de rappeler sous peu toutesa horde car, à petits pas
certes mais concrètement, la reconnaissance du génocide s’écrit dans le marbre de la loi.
Nersès Durman-Arabyan