La délégation YERIA s’est rendue toute une journée dans la ville de Goris, dernière ville avant la frontière qui a accueilli de nombreuses familles, notamment de la région de Hadrout. Le but de l’Initiative YERIA était également de pouvoir témoigner de la crise humaine et de l’immense détresse des populations déplacées et réfugiées en Arménie.
A Goris, Zepyur qui a fui la région de Hadrout avec sa famille raconte : « Le matin du 27 septembre nous pensions qu’il s’agissait d’un orage, nous avons entendu énormément de bruit, nous sommes sortis de la maison et avons vu une pluie de drones et de bombes s’abattre sur notre village. Ma fille s’est réveillée et m’a demandé ce qu’il se passait, je ne voulais pas lui répondre que c’était la guerre pour ne pas l’effrayer. Nous ne voulions pas croire que la guerre recommençait. »
Misha, 79 ans, son père, a rejoint sa famille à Goris après quelques jours : « J’étais seul quand c’est arrivé. Je ne savais pas quoi faire. Je suis resté chez moi mais ils attaquaient les villages. Nous ne comprenions pas pourquoi ils faisaient ça, nous avons d’abord cru qu’il s’agissait d’une erreur. Mais les attaques ont continué, et nous avons compris que ça ne s’arrêterait pas. ».
Pour tous, « il est clair que c’est un second génocide. L’Azerbaïdjan paie des mercenaires djihadistes pour chaque Arménien – militaire ou civil – tué. Comment appelez-vous ça, sinon un génocide ? Nous n’avons plus espoir de vivre en sécurité sur ces terres si nous l’Artsakh n’est pas reconnu comme indépendant ».