…La Russie n'a pas empêché et a même donné à l'Azerbaïdjan et à la Turquie la possibilité d'imposer par la guerre le plan de Lavrov, qu'ils avaient élaboré il y a plusieurs années, avec la bénédiction internationale. Et dans le même temps, Moscou a utilisé la guerre pour servir au mieux ses intérêts en déployant des troupes russes simultanément dans les territoires remis à l'Artsakh et à l'Azerbaïdjan.
En prenant le contrôle de l'ancienne région autonome du Haut-Karabakh, des routes de communication entre l'Arménie et l'Artsakh, et en établissant un contrepoids sur la route reliant le Nakhitchevan à l'Azerbaïdjan passant par Meghri, elle fait d'une pierre deux coups :
– Elle a complètement soumis l'Arménie et l'Artsakh, qui luttent pour leur souveraineté.
– De par sa présence militaire dans et autour de la région autonome du Haut-Karabakh et en jouant un rôle prépondérant dans la question de l'Artsakh, elle a acquis une nouvelle influence dans la région afin de l'utiliser contre l'Azerbaïdjan ou pour le maintenir sous son contrôle.
– Elle a réussi à limiter les ambitions expansionnistes de la Turquie dans le Caucase et dans la région, qui étaient déjà devenues un casse-tête pour les intérêts de la Russie en Méditerranée, de la Syrie à la Libye, et à présent en Transcaucasie.
– Dernier point mais non des moindres, elle a temporairement mis l'Occident hors jeu et renforcé sa position dans une région où les intérêts et rivalités commerciales, économiques et politiques chinoises et occidentales se rencontrent ou s'affrontent.
…. la pensée politique arménienne et le débat entre les forces politiques, sont dignes de la maternelle – voire même de querelles de rue – alors même que l'existence et l'indépendance de ce dernier fragment du monde arménien est menacée. La pensée politique arménienne et la lutte politique n'ont jamais été aussi démunies et aussi misérables, aussi vides de sens.
Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de l'éclosion et de l'activité d'une pensée politico-diplomatique arménienne brillante.
Et malheureusement, cette illumination politico-diplomatique ne se profile ni dans l'opposition qui a inondé la rue, ni dans les bureaux du gouvernement…..
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