Les dirigeants de BarakaCity dissoute en France , demandent l’asile politique en Turquie
Rabha Attaf, reporter, spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient, avance que BarakaCity ferait du « charity-business ». S'appuyant sur le bilan 2013 de l'association, qui montre un peu plus de 3 000 000 € de recettes et un « bénéfice » de 1 900 000 €, elle avance en comparaison que « les ONG sérieuses dépensent en général 85 % de leur budget »[9].
Selon Charlie Hebdo, les fonds de son association sont « considérables » : celle-ci aurait reçu, depuis 2013, 16 millions d’euros. Parmi ses soutiens financiers, le journal note des footballeurs de la Ligue 1 mais également les rappeurs Rohff ou La Fouine[10].
Affaire judiciaire
En août 2014, deux banques françaises, la Société générale et le CIC, ferment les comptes bancaires de l’ONG[2].
En février 2015, les locaux de BarakaCity à Courcouronnes sont perquisitionnés par la police[11],[12]. Le domicile d'un ancien salarié est perquisitionné en novembre de la même année. C'est la proximité de l'organisation avec les milieux salafistes qui explique cette dernière opération[3],[4]. Le 30 mai de la même année, un incendie éclate au siège de l'organisation sans faire de victimes[13].
Une nouvelle perquisition a eu lieu le dans le cadre de l’état d’urgence. Dans un document de source policière que s’est procuré le magazine L'Obs, ses membres seraient présentés comme des « musulmans fondamentalistes », qui effectueraient « régulièrement » dans le cadre de leurs activités humanitaires des voyages en Syrie, et qui pourraient détenir dans leurs bureaux « armes et stupéfiants »[14].
Affaire Moussa Ibn Yacoub
Le 22 décembre 2015, Moussa Ibn Yacoub, membre de Barakacity visite des écoles et des orphelinats et s’enquiert de la situation des Rohingyas au Bangladesh[15]. Il est arrêté et mis en détention pour utilisation de fausse identité (son nom d’usage musulman, choisi lors de sa conversion, est différent de son état-civil[16]) et pour « activités suspectes en lien avec le terrorisme »[17], mais l’association laisse entendre que l’on reprocherait plutôt sa présence auprès des Rohingyas[18],[19].
L'association cherche à le faire libérer[20],[21].
Moussa Ibn Yacoub obtient une libération conditionnelle le 1er mars suivant, grâce à un pourvoi en cassation de son avocat devant la Cour suprême de Dacca, sans jugement au fond, et avec l'interdiction de sortir du territoire[16].
Controverses
Céline Pina, conseillère régionale PS[22], dénonce leurs actions musclées au Salon de la femme musulmane de Pontoise et une stratégie marketing extrêmement efficace de la culpabilisation et du chantage affectif[23]. Elle accuse l'association de tenir un discours de guerre de civilisation « anti-occidental », lorsque son président tient ces propos : « Regardez, regardez cet enfant, regardez-le bien car ce pourrait être le vôtre, car un jour ce sera le vôtre. Les Occidentaux, c'est eux qui l'ont tué, pour le pouvoir, l'argent, le pétrole… Ils soutiennent les tyrans, ils leur vendent des bombes pour massacrer nos frères. Ils s'en moquent des enfants morts et ils se moquent aussi de toi, mon frère. Ils ne nous accepteront jamais. On est en guerre, mais toi, tu n'es pas des leurs, tu ne le seras jamais. Alors donne à la cause si tu veux que tes frères te protègent quand viendra l'orage. Car si tu les choisis, tu n'es plus notre frère. Et tu seras seul, car eux te rejetteront toujours. Et dans une guerre, quand on est seul… C'est donc seul ou avec nous. Pas d'autres choix ».
Invité dans l'émission de télévision, Le Supplément, diffusée sur Canal+ le dimanche , son leader, Idriss Sihamedi, refuse de condamner l'organisation État islamique[24],[23]. Le compte Facebook de l’ONG est « liké » par plus de 650 000 personnes[25].
Pour Bernard Godard, auteur de La Question musulmane en France, un état des lieux sans concession, BarakaCity est caractéristique de ces nouveaux acteurs de l’islam rigoriste qui « mélangent le registre humanitaire et ceux strictement religieux et purement identitaires »[12].
À la suite de l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé son intention de proposer sa dissolution en Conseil des ministres[26]. La dissolution est prononcée par le président de la République après avis du Conseil des ministres par un décret du 28 octobre 2020[27]. Cette dissolution se fonde sur les dispositions de l’article L. 212-1 du Code de la sécurité intérieure (ex-Loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées), et notamment les critères 6° (provocation à la discrimination) et 7° (provocation au terrorisme) [28]. D'après le ministre, cette association « incitait à la haine, entretenait des relations au sein de la mouvance islamiste radicale, se complaisait à justifier des actes terroristes[29] ».
Idriss Sihamedi[modifier | modifier le code]
Naissance | |
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Nom de naissance |
Driss Yemmou
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Nationalité |
Religion |
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Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi est le président et fondateur de l'association humanitaire Barakacity. Salafiste, il suscite la polémique à cause de l'opacité qui entoure le financement de son association[30],[31] et par ses prises de position, écrivant notamment : « Je pense que la musique peut être dangereuse, la polygamie une alternative contre l'adultère et le voile un signe de pudeur. Suis-je fou ? »[32].
En décembre 2014, RTL révèle qu'il est fiché par la DGSI[33],[21].
Invité dans l'émission de télévision française, Le Supplément, présenté par Ali Baddou et diffusée sur Canal+ le dimanche , il déclare que les locaux ont subi des perquisitions et pense faire l'objet d'une fiche S. Après avoir affirmé que son Organisation non gouvernementale internationale aurait levé 16 millions d'euros de dons en trois ans, ses déclarations ambiguës mettent mal à l'aise l'auditoire[34], dont la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, présente sur le plateau[35],[36] car il refuse de serrer la main des femmes présentes. Il ne condamne pas les actes de Daesh.
Lors de la pandémie de Covid-19 de 2020, il se réjouit publiquement des mesures de distanciation sociale : c'est « la première fois de ma vie que je peux dire à une femme qui veut me serrer la main « non » dans la joie et la bonne humeur. Ça fait bizarre de voir que des choses halal deviennent normales »[37].
Le 3 septembre 2020, il se réjouit de la mort des journalistes lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, précisant prier pour « augmenter à 2 000 degrés les flammes de leurs tombes »[38].
En octobre de la même année, les locaux de BarakaCity et le domicile d'Idriss Sihamedi font l'objet d'une perquisition. Sihamedi est interpellé et placé sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi pour avoir harcelé sur Twitter la chroniqueuse de RMC Zohra Bitan. Il a par ailleurs, selon Charlie Hebdo, dévoilé dans une série de tweets des informations d’ordre privé au sujet de la journaliste Zineb El Rhazoui, qui a également déposé plainte[10].
source : wikipedia