Dirigeants turcs : 56 ans de politique agressive mais ça commence à sentir le roussi
En 1964 , le gouvernement turc décide d'envahir la République de Chypre
(constituée en 1960, un Etat fédéré peuplé par les communautés , grecque et
turque, originaires de l'ile) afin de "venir en aide à ses compatriotes turcs",
menacés de "massacres" par les Grecs qui souhaitent la réunion de l'île a la
Grèce.
Ayant obtenu, à l'unanimité, l'aval du Parlement , le débarquement est immi-
nent. Cependant surgissent les problèmes, l'etat-major fait savoir que l'armée
n'est pas prête pour une telle opération et surtout la marine ne possede pas
de navires de debarquement. Comme ce qui est nécessaire n'est pas ridicule,
certains députés , pour pallier les problèmes proposent l'usage des bateaux
de croisière.(!)
Mais une lettre du président des Etats-Unis ,L.B Johnson (1963-1968) divulguée
trois ans plus tard, arrive à Ankara à la veille des operations. Le ton de la
lettre est humiliant rappelant formellement que la Turquie ne peut utiliser
les armes fournies par les Etats-Unis
que dans le cadre des opérations menées par l'OTAN.
Le premier ministre de l'époque, Ismet Inonu, prophétise que les conjonctures
changent et la Turquie y trouve sa place.
Le débarquement avorte ,la Turquie adopte une politique d'industrie militaire
et prend ses distances envers l'OTAN et les Etats-Unis.
Le projet est realisé en 1974 et la Turquie envahit la partie septentrionale de
l'ile et en y creant, en 1983 une" Republique turque du Nord de Chypre" , reconnue par elle seule, même pas par l'Azerbaidjan.
Cinquant six ans plus tard, le vice-ministre americain de Defense ecrit une
lettre a son hologue turc avertissant que si la Turquie achete des missiles
S400 russes les avions F 35 , meme partiellement payés, ne seront pas livrés
et les pilotes turcs en formation seront rapatriés.
En 2020, la Turquie n'est plus "l'homme malade" (de l'Europe, ndlr) mais une rechute est prévisible avec sa défaite militaire mais surtout politique suite à son aventure en
Azerbaïdjan. Dans le sillage d'Erdogan , Aliev risque également d'être contaminé.
On n'entendra plus le vocabulaire vulgaire, arrogant et martial des autorités
turques. Déjà depuis 19 octobre la presse est beaucoup plus reservée dans
les nouvelles provenant d'Azerbaidjan, plus question des volontaires égorgeant
les Arméniens ni des villages armeniens "sous occupation" noyés dans le sang.
Par contre des images illustrant les dommages "inffligés par les Arméniens contre
les enfants et les civils". Le comble étant une photo, prise d'un tremblement de
terre en Inde et representée comme les dommages causés sur la ville de Gence par les Arméniens.
Zaven Gudsuz
zaven471@hotmail.com
photo : CC BY 4.0
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