Avant le christianisme : le paganisme , avant Yérévan : Garni
|
Comment un temple d'architecture greco-romaine est-il apparu en Arménie?.
Benjamin Kemper, auteur du magazine Smithsonianmag
estime que les colonnes du temple ressemblent au Partenon d'Athènes et il essaie de comprendre comment un
chef-d'oeuvre d'architecture gréco-romain à deux mille
kms de Rome et a mille cinq cents kms d'Athènes est bâti
en Arménie et dans quel but.
La réponse est une inscription grecque sur l'un des murs du
temple édifié en l'an 77 avant JC, sous le règne de Tiridade (Dertad en arménien) Ier
qui fut couronné par l'empereur romain Néron.
Il est intéressant aussi de savoir comment la structure a été
sauvegardée après l'adoption du christianisme en l'an 301
comme religion d'Etat, quand tout édifice païen était détruit.
De nos jours, les adeptes du néo-paganisme considèrent
Garni comme la capitale de l'Arménie et y célèbrent
l'ancien nouvel an arménien, Navassart, près du temple.
Le concept des paganisés arméniens est fondé sur la
comparaison entre l'ere païenne quand le pays était fort et
s'imposait en acteur dans la région et celle post-chrétienne
où le pays est devenu sujet pour des siècles.
Zaven Gudsuz
zaven471@hotmail.com
Photo : Armineh Johannes
———————————————————————————–
Paganisme est un terme générique employé depuis le VIe siècle par des chrétiens pour désigner la religion de ceux qui ne sont ni chrétiens ni juifs. Il remonte au latin paganus : au VIe siècle, ce mot servait à désigner les habitants des campagnes par opposition à ceux des villes ou bien les civils par opposition aux militaires. D'abord sobriquet populaire par des chrétiens pour désigner ceux qui ne sont pas baptisés1, les villes étant plus christianisées que la campagne, le mot paganus/paysan était devenu synonyme de non chrétien. Entre le IIe et le IIIe siècle, Tertullien opposait les milites christi, les « soldats du Christ », aux pagani fideles, ceux qui restaient fidèles à leur pays, à leurs traditions et à leurs racines2.
Même s'il y désigne toujours ceux qui ne sont pas chrétiens, son acception y est ambiguë. Il est parfois employé de façon péjorative pour désigner ceux qui sont tenus pour être des ignorants, parfois pour désigner les philosophes grecs, pour désigner des chrétiens jugés mal convertis ou tièdes dans leur foi4. À partir de 370, des lois impériales regroupées au Ve siècle dans le code théodosien emploient le terme paganus pour désigner ceux qui pratiquent la magie, ceux qui sont considérés comme superstitieux ou dans l'erreur.
De nombreux Pères de l'Église ayant écrit « contre les païens », le paganisme a eu une première existence sous forme de fiction littéraire6, comme s'il s'agissait de la religion de ceux qui ne sont pas chrétiens. Le paganisme tel qu'il a été exposé par les Pères de l'Église n'était cependant pas à proprement parler une religion7, il s'agit plutôt de l'ensemble sans homogénéité des positions philosophiques et des croyances rejetées par les Pères de l'Église. Le paganisme est ainsi, dans l'antiquité tardive, une attitude combattue par des chrétiens puis par les autorités, mais elle n'est revendiquée par personne. C'est surtout à l'époque moderne, avec l'essor de l'histoire des religions que le paganisme commence à être perçu et étudié comme une religion parmi d'autres. Le paganisme peut aujourd'hui être revendiqué sous forme de néo-paganisme, ou bien comme une position philosophique tel que l'a fait Marc Augé dans Le génie du paganisme8.
Le mot paganus n'a pas son correspondant chez les écrivains chrétiens de langue grecque qui utilisent le terme moins péjoratif de « nations » ou « religions nationales » (ethnikoï) (décalque de l'hébreu).
source : wikipedia
De nos jours, on qualifie aussi de paganisme, du moins avec le regard de la culture chrétienne d'Europe, des religions lointaines qui n'ont jamais participé à la fondation du mot, comme l'hindouisme.
Dans le cadre de la mondialisation, les mouvements néopaïens modernes ont fait leur jonction en 1998 avec les autres religions polythéistes, au sein du Congrès mondial des religions ethniques (WCER), et espèrent être reconnus. À une époque où le développement de l'islam en Europe, le rejet du christianisme et l'essor de l'évangélisme remettent en question les équilibres établis depuis le XIXe siècle, le propos n'est plus utopique
La question de la transformation des temples païens anglais en églises d’après les instructions de Grégoire le Grand permet de réfléchir au concept de païen. Le terme « paganus » ne se trouve que dans le Registre des lettres du pape où, clairement pagani est synonyme de gentiles. Grégoire ne considère pas les païens forcément d’une façon négative. À l'époque carolingienne, la correspondance d’Alcuin révèle un réel souci chez le conseiller de Charlemagne pour la conversion des païens. Lors des campagnes militaires contre les Saxons, il préconise toujours la persuasion, rappelant à plusieurs reprises qu’on ne saurait donner la foi à un païen par la violence. Mais dans les faits il ne fut guère suivi et cela n'empêcha pas en 785 Charlemagne de promulguer le capitulaire De partibus Saxoniæ : les païens doivent se convertir sous peine de condamnation à mort23.