Philadelphie, un dimanche d’hiver, froid et humide. Le prêtre de l’église Saint-Serge se prépare pour la messe. Les fidèles arrivent petit à petit et garent leurs berlines américaines rutilantes sur le parking. Trois jeunes gens sont là, prêts pour une « opération ». « C’est une église ordinaire, très banale, construite dans le mensonge et l’ennui. C’est clair, tous les dimanches, les mêmes gens se réunissent, s’assoient à la même place, puis la douleur d’un péché, le sentiment d’avoir trahi les siens, leur père, leurs enfants, leur dieu, leur ronge le cœur, mais ils pensent toujours à autre chose. Et ils ont froid, ils ont froid. » Chacun est figé dans sa solitude. Les jeunes veulent détruire tout cela et faire du neuf. Jacques est communiste, originaire de France, Sona, de Beyrouth, appartient à l’Armée secrète et Bruce est né et a grandi aux États-Unis. Ils ont préparé de longue date leur action, et là, non loin de la route 95 qui va à New York, ils vont choquer, casser les tabous. Cagoulés ils vont tétaniser les fidèles présents si divers et pourtant si conventionnels, en diffusant du jazz pour couvrir les chants liturgiques, prenant en otage l’assistance, allant jusqu’à dénuder le prêtre. Ces trois jeunes, sont-ils des terroristes, des rebelles, des révolutionnaires ? « Voilà notre action, nous allons frapper là où existe une légende morte, une fable vaincue par la vie… »