485 millions d’euros à la Turquie pour la gestion des réfugiés syriens : mesure votée par les eurodéputés, à 553 voix pour et 106 voix contre, & 29 abstentions.
«Le plus important programme humanitaire dans l’histoire» de l’Union, octroie aux réfugiés une carte de débit qui leur permettra de toucher une allocation mensuelle fixe : 400 millions pour l’extension, jusqu’à fin 2021, de ce Plan d’aide sociale d’urgence (ESSN). S’ajoutent 85 millions d’euros pour "transfert d’espèces conditionnel en faveur de l’éducation (CCTE)". Ce programme rémunére les familles pour les inciter à laisser leurs enfants aller à l’école.
«L’UE soutiendra les réfugiés en Turquie tant que les besoins humanitaires persisteront. Ce nouveau financement montre notre profonde préoccupation pour les plus vulnérables […] Grâce au partenariat entre les organisations humanitaires, les autorités turques et l’UE, nos programmes humanitaires aident les réfugiés à répondre à leurs besoins fondamentaux et à préserver leur dignité», a déclaré le commissaire européen à la Gestion des crises après le vote des parlementaires.
Bien que «tous les programmes bénéficiant d’un soutien humanitaire de l’UE sont mis en œuvre par des agences des Nations unies, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des ONG» assure-t-on ,cette rallonge de l’UE en direction de la Turquie ne plait pas à tous.
Une «trahison inacceptable» du LREM, pour Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, qui dénonce "le président Erdogan qui "insulte la France, menace nos navires, soutient l'islamisme et menace nos alliés Grecs et Chypriotes" , …et ne reconnait toujours pas le génocide arménien.
Les votes: à l’exception d’un eurodéputé de la majorité qui s’est abstenu, les vingt-deux autres LREM du groupe Renews (Renaissance) ont tous voté pour le texte, avec les écologistes (Verts/ALE) et la gauche (GUE/NGL et S&D). S'y sont opposés les eurodéputés du Rassemblement national (ID) et des Républicains (PPE) ainsi qu’une eurodéputée socialiste.
Il s’agit d’une rallonge aux programmes lancés par le «pacte migratoire» conclu entre l'Europe et Turquie en mars 2016, en plus des six milliards d’€ intégralement versés. Cet argent public européen est censé permettre à la Turquie à assurer l’imperméabilité des frontières européennes face à l’afflux des migrants Même si le président Erdogan menace parfois d'ouvrir ses frontières ….
source :communiqué de la CE, "Debout la France", commissaire européen à la Gestion des crises
Si au début, les Européens, afin de s’assurer de la bonne volonté d’Ankara, brandissaient comme carotte la suppression des visas pour les citoyens turcs souhaitant se rendre dans un pays membre de l’UE, le ton a changé. Depuis plusieurs mois, «paralysés», les Européens dénoncent le «chantage» aux migrants qu’Ankara ferait régulièrement peser sur eux en menaçant de laisser passer les réfugier vers l’UE.
L’Union européenne «rejette fermement l’usage par la Turquie de la pression migratoire à des fins politiques», dénonçaient à l’unanimité les 27 ministres de l’Intérieur de l’Union, le 4 mars dernier, sur fond de vives tensions à la frontière grecque. La Turquie de son côté demande davantage d’aides face à l'augmentation continue du nombre de réfugiés fuyant les combats du Nord-Ouest syrien.
Les Européens «paralysés» face au chantage aux migrants d’Ankara
Depuis, les tensions s’accumulent entre les capitales européennes et Ankara. Au mois de juin, plusieurs incidents opposant des frégates françaises à des frégates turques en Méditerranée occidentale, sur fond de violation de l’embargo onusien sur les armes à la Libye, ont provoqué la colère de Paris, qui a obtenu de l’Otan l’ouverture d’une enquête. Du côté d’Athènes et de Nicosie, c’est l’accord signé fin novembre entre Erdogan et Sarraj qui fâche. Celui-ci permettrait à la Turquie d’étendre de 40% la surface de son plateau continental et ainsi de faire main basse sur une zone économique convoitée par la Grèce et Chypre. Cerise sur le gâteau, la récente décision de reconvertir la basilique Sainte-Sophie en mosquée a fait grincer des dents.
Mardi 14 juillet, Nikos Dendias, ministre grec des Affaires étrangères, enjoignait ses partenaires européens à prendre des sanctions «paralysantes» à l’encontre d’Ankara. Une piste sur laquelle plancherait Bruxelles. Mais faute de parvenir à une position commune au sein des 27, c’est l’approche berlinoise qui pourrait bien être suivie.
La rallonge budgétaire intervient en effet au moment où l’Allemagne prend la tête de la présidence tournante du Conseil de l’Europe. Or, c’est la Commission, présidée par Ursula von der Leyen –ex-ministre (Travail, Famille, Défense) d’Angela Merkel durant une quinzaine d’années– qui a proposé d’elle-même le 3 juin dernier cette aide à destination des réfugiés en Turquie. Angela Merkel, qui a d’ailleurs fait entendre qu’elle ne souhaitait pas de tensions avec la Turquie durant ce semestre de présidence allemande de l’UE. Alors que Florence Parly avait exprimé sa colère suite aux manœuvres «extrêmement agressives» de la marine turque, Berlin avait plaidé pour une approche plus «coopérative» à l’égard de la Turquie.
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