Un Black à Erevan :
Le Centre d'hébergement pour les sans-abri Vardachen (le
seul en Arménie), à la péripherie d'Erevan, est bondé mais
un des refugiés, Silla Abdulaye, se démarque des autres
locataires.
En 2018 Silla quitte sa Guinée natale et arrive en Iran avec
l'intention de gagner la Turquie.
Sous le guide d'un passeur, avec un groupe de Pakistanais
et d'Afghans , il entreprend une longue marche vers le territoire turc. Mais en cours de route il se méfie du com-
portement du passeur et en pleine nuit , quitte le groupe.
Au lever du soleil il aperçoit une rivière et traverse un gué
ne sachant où il va.
En effet , il avait traversé la riviere Arax. Et en marchant à
travers champs il croise des paysans qui ne parlent ni
le farsi (iranien , ndlr) ni le turc. A l'arrivée de la police, appelée par les ha-
bitants du village , il réalise qu'il se trouve en Arménie.
Silla, 27 ans, diplomé en mathematiques, suit des cours de
coiffure offerts par le Centre, à Erevan . Au terme de sa formation aucun salon ne l'engage arguant de son niveau de la
langue arménienne.
Il décroche un emploi dans un club de bowling mais l'emp-
loyeur refuse de le payer à la fin du mois.
Actuellement il travaille dans un supermarche de la rue
Leninaganyan pour un salaire de 166 $ US par mois.
Avec son permis de sejour , renouvelable tous les trois
mois , il dit : "Je veux rester en Arménie, devenir arménien," . Il parle deja l'arménien et se met a apprendre à le lire et à l'écrire.
Lorsqu'on lui demande comment il fait face à la pandémie,
il repond en arménien; "Je prends mes precautions et prie
Dieu pour la disparition du virus dans mon Arménie bien
aimée".
Zaven Gudsuz
zaven471@hotmail.com
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