“Le monde d’après” : Dé-consommer (pour certains)
Avoir des biens était le symbole de la modernité et de la réussite sociale, un luxe qui s'exprimait par le niveau d'équipement d'un individu ou d'un foyer ("avoir de l'avoir plein nos armoires" Alain Souchon).
C'est toujours le cas dans les pays émergents, notamment pour les nouvelles classes moyennes .Dans les pays occidentalisés, la tendance semble s'inverser pour certains, en témoigne l'engouement médiatique pour la « dé-consommation ».
Se faire du bien et à sa famille est un luxe accessible par une gestion de son porte-monnaie. En limitant les plats préparés, la viande rouge , en faisant du covoiturage, en sous-louant son appartement le week-end .
(en 2016, 40 % de la population française a réservé un logement en ligne entre particuliers); les adeptes de ces nouveaux modes de consommation dégagent de l'argent qu'ils réinvestissent dans des biens de consommation, plus éthiques .
« Dé-consommer », c'est passer de sa manière de vivre et de consommer hier, à l'idéal de vie auquel chacun aspire . La grande distribution suit le mouvement (Carrefour et sa campagne pour les légumes interdits, Monoprix rachète Naturalia, 'opérations anti-gaspillage dans les grandes surfaces).
On assiste à la réappropriation par des minorités actives des valeurs véhiculées par un militantisme néo-hippie des années 60 ..Cette minorité va-t-elle amener une majorité à se ré-interroger sur sa manière de consommer? Pas sûr , tant les habitudes sont ancrées et l'imagination fait défaut au plus grand nombre.
Les « dé-consommateurs »
Classes populaires, moyennes ,supérieures, certains décident de consommer moins pour vivre mieux :(croissance annuelle de 8,4 % pour les produits « bio »).
Cette prise de conscience et son application diffèrent selon les individus et leur positionnement dans la hiérarchie sociale. Les classes populaires « dé-consomment » sans le savoir vraiment et se « débrouillent » pour augmenter leur reste à vivre.
Les classes moyennes sont dans une économie de l'usage (plutôt que de l'avoir) : dépenser moins pour consommer plus (BlaBlaCar, Airbnb), accéder au luxe démocratique (Uber démocratise les chauffeurs privés de la grande remise), avoir un "personal shopper" en quelques clics et à prix abordable, ou encore moderniser grâce à la tendance du DIY (décoration, jardinage, cuisine, bricolage).
Les classes supérieures ont rapporté la « dé-consommation » de Californie ou d'Asie,où il y a une nouvelle manière de vivre (cure détox, tendance zéro déchet). Elles donnent le ton dans les réseaux sociaux.
Alors la « dé-consommation » à travers ce qu'on entend autour de soi : "Je ne veux plus mettre de l'essence plusieurs fois par mois" (certains dans les grandes villes n'ont pas rempli leur réservoir depuis 4 mois) ; "je ne veux plus recycler mes vêtements (à Paris les conteneurs sont fermés car la filière est débordée) pour me ruer sur les soldes"; " je ne veux plus faire de restau une fois par semaine mais une fois tous les 15 jours"; "je veux traiter les emballages comme de la matière première ( & non plus comme des déchets) "; "je veux arrêter le poison à 10€ le paquet de cigarettes"; "je veux que ma ville interdise de jeter (par terre, n'importe où , par ex.. les masques); enfin "je veux que mon pays investisse un peu moins dans les armes & les guerres(Mali, Syrie, Afghanistan) & un peu plus contre la faim (ex: reportage d'Arte sur le Lesotho) & pour l'accès à l'eau & aux sanitaires .
La dé-consommation : "j'ai fait un rêve"…..
Il apporte du « sens » à ceux qui consomment . Elle est vectrice de création de richesse pour notre société. Ainsi, bien que la consommation chute en volume, elle continue à croître en valeur en 2017 (institut Nielsen). La « dé-consommation » est un nouveau marqueur de distinction sociale pour les classes supérieures et une tendance de consommation qui permet au reste de la population de continuer à consommer, pas forcément moins… mais toujours autant, tout cela en se donnant bonne conscience : il s'agit du phénomène de la « double consommation ».
En mécanique des fluides, le principe des vases communicants établit qu'un liquide homogène remplissant plusieurs récipients, reliés entre eux à leur base et soumis à la même pression atmosphérique, s'équilibre à la même hauteur dans chacun d'eux. En sociologie, V. Pareto objective un principe similaire. Selon lui, la société est composée par différents éléments interdépendants constituant un système social. Pour l'analyser, il faut en saisir un état à un moment donné, il s'agit de « l'état d