Cette histoire est une histoire comme on n’en voit pas tous les jours
Parnag Shishigyan est un Zeytountsi (habitant de la ville de Zeyoutn) héroïque qui a récupéré des centaines d'orphelins arméniens issus de familles arabes dans le désert syrien après le
génocide arménien. Son nom n'est pas connu de la plupart des Arméniens. Donc
il vaut la peine d'attirer l'attention sur sa vie et ses actions. Il
est enterré dans la petite ville de Hovdashad, à quelques kilomètres de
Erevan.
Le mois dernier, Zarmik Sargsyan d'Erevan a publié sur sa page Facebook un
hommage très émouvant à Parnag Shishigyan après avoir visité sa tombe. La
seule référence à son accomplissement unique est un livret publié ,
il y a quelques années, par Hagop Jghlyan dont il avait sauvé la famille. Le livre était
à juste titre intitulé «Une vie laissée dans l'ombre». Sargsyan a tenté de tirer
lla vie de Shishigyan hors de l'ombre et le présenter au public .
Du 10 avril au 18 mai 1915, la ville héroïque de Zeytoun en Cilicie
a été dépeuplée. Les hommes ont été rassemblés dans les tristement célèbres turcs ottoman
«Bataillons ouvriers». Sur la route du désert de Deir Zor en Syrie, à14 ans
Parnag, ignorant les serpents et les scorpions autour de lui, a passé des jours
à côté du cadavre de sa mère qui a été tuée par l'épée d'un
soldat turc. Il a été secouru par un Arabe bédouin de la tribu Shammar
qui, après avoir creusé une tombe dans le sable pour la mère de Parnag avec
son poignard, a placé le jeune garçon sur son cheval et l'a emmené vers sa
maison. Renommé Ahmet El Jezza, il a enseigné aux membres de la tribu comment écrire en arabe. Il est devenu très populaire dans la région en raison de sa diligence, de son humilité et son comportement sérieux.Bientôt, au cours de l'élevage de moutons, Parnag est tombé dans le désert sur de nombreux enfants arméniens adoptés par des Arabes locaux. Il leur a rappelé
leur héritage arménien et a commencé à écrire leurs noms et lieux de résidence dans un cahier.
En 1924, «Ahmet», 23 ans, en tant que jeune homme de confiance et alphabétisé,
a demandé de livrer un troupeau de moutons acheté par de riches Arabes d'Alep.
Une fois à Alep, il a été surpris de voir des panneaux arméniens sur les devantures des magasins et des gens qui parlaient en arménien. On lui a offert un emploi et un endroit pour
rester pami les Arméniens locaux, mais il a refusé les offres, disant qu'il avait une famille dans le désert et ne pouvait pas les abandonner. Il a ensuite montré à un cordonnier arménien son cahier énumérant les noms et lieux des enfants arméniens vivant dans le désert avec des familles arabes. Il s'est promis de rassembler ces enfants arméniens, de les aider à se marier
et de retrouver leurs proches, s'ils étaient encore en vie. Ce fut une
tâche difficile. La plupart des enfants, ayant vécu avec des familles arabes
depuis plusieurs années, ne se souvenait pas de leur héritage et ne savait pas
qu'il y avait encore d'autres Arméniens. Mais Parnag a persisté malgré les obstacles.
Le cordonnier Panos, président du comité de sauvetage arménien des orphelins dans des tribus arabes et kurdes, a été stupéfait. Au cours des derniersLe cordonnier Panos, président du comité de sauvetage arménien
orphelins des tribus arabes et kurdes, a été stupéfait. Au cours des derniers
mois, le Comité avait à peine sauvé deux enfants et, maintenant,
Panos voyait un cahier entier plein de noms arméniens.
Après son retour dans sa tribu, Parnag a continué à envoyer liste après liste
des enfants arméniens à Alep. Le comité de sauvetage se rendait ensuite au
désert, payer les tribus et emmener les enfants arméniens à Alep
ou Beyrouth . Finalement, le gouvernement syrien a attribué deux villages dans le désert
aux Arméniens. Parnag s'est marié avec une Arménienne du nom de
Wadha qui a changé son nom en Siranoush. Par respect pour leur
parents arabes adoptifs, ils ont accepté d'avoir la cérémonie de mariage
réalisée par un cheikh musulman. Le couple prévoyait d'avoir un mariage arménien
plus tard. Les quatre «frères» arabes de Parnag n'étaient pas heureux :il
les quittait pour aller s'installer dans le nouveau village arménien de Tel
El-Brak. Ils ont divisé les affaires familiales en cinq. Parnag a pris
avec lui 100 moutons, cinq chameaux, un cheval, un fusil et un ménage
d'articles.
Parnag a amené des centaines d'Arméniens arabisés dans son village,leur a donné
des noms arméniens et arrangé leurs mariages. Il a organisé le voyage des
jeunes hommes du village pour récupérer les ossements de martyrs arméniens à
Deir Zor, Raqqa, autour des fleuves Euphrate et Khabour et de la
grotte tragique de Sheddedeh. Parnag a organisé une cérémonie commémorative pour les
âmes des défunts.
Les deux villages arméniens du désert ont prospéré. Ils ont formé un
organisation sportive et un groupe de musique. En 1947, lorsque Parnag est devenu
conscient de la migration de masse vers l'Arménie soviétique, il a décidé le
retour à la mère-patrie! Il a laissé tous ses biens derrière, sauf
une chose, son cheval arabe, qu'il a donné à un ranch de chevaux en
arrivant en Arménie.
La famille de Parnag s'est installée à Hovdashad, un village près d'Echmiadzin où
il a travaillé comme fermier. Son épouse, Siranoush, a eu cinq autres enfants en
Arménie. Même si Parnag avait récupéré des centaines d'Arméniens il a toujours pensé aux centaines d'autres enfants qui étaient restés y compris la sœur de Siranoush.
Dans le cimetière de Hovdashad, il y a une statue de Parnag en habit arabe.
La maison de Parnag est un musee, où ses habits et ses photos sont exposés .
Zarmik Sargsyan sur Facebook, rappelle que le petit-fils de Parnag’s se maria à Los Angeles le 17 Avril 1997, en presence de 7 frères et soeurs..
Les Armeniens doivent visiter le village de
Hovdashad & la tombe de Parnag , le héros d'un génocide qui attend toujours la reconnaissance des Etats-Unis .source : Aram Hékimian.