1 Nouvel Hay Magazine

La lettre du MAFP au “Jerusalem Post”

Jerusalem Post
Mr Yaakov Katz
yaakov@jpost.com
Paris, le 26 avril 2020
 
 
Monsieur le Directeur,
Le premier génocide du 20ème siècle débutait le 24 avril 1915 contre les Arméniens dans l’Empire ottoman.
 
Plus de 1,5 millions de martyrs arméniens reposent dans les déserts d’Anatolie et de Syrie sans la moindre
sépulture. Une trentaine d’États dans le Monde a officiellement reconnu ce génocide, hormis la Turquie (les gouvernements turcs, ndlr) qui continue à nier farouchement ce crime imprescriptible perpétré par ses aïeux.
Lors de la seconde guerre mondiale, le peuple juif a été atrocement persécuté comme l’avaient été en leur
temps les Arméniens. Après la guerre, les Allemands ont, non seulement admis leur responsabilité dans
l’Holocauste, ils ont également octroyé des dommages substantiels au peuple juif.
À ce jour, la Knesset n’a toujours pas voté la reconnaissance du Génocide des Arméniens. Croyez-vous que
des millions de martyrs juifs et arméniens peuvent dormir en paix dans cette situation ?
Pendant la guerre de 1939-1945, les Arméniens, rescapés du génocide, ont combattu dans les rangs de la
résistance contre les nazis et, quand ils l’ont pu, sauvé des familles juives.
Le document joint en annexe est un hommage à un Arménien de Paris ; il a hébergé le grand résistant Missak
Manouchian qu’a immortalisée l’Affiche Rouge en lui apportant aide et assistance, et caché sous son toit de
nombreux Juifs recherchés par la police de Vichy.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, mes salutations distinguées.
 
Nersès Durman président du MAFP
 
M é m o i r e d e s A r m é n i e n s d e F r a n ce p o u r l a P o st é r i t é
A sso ci a t i o n e n r e g i s t r é e so u s l e N ° W 9 4 1 0 0 6 8 25
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3, rue de l’Abbé Roger Derry – 94400 Vitry-sur-Seine
Web : www.armen-progres.com – E-Mail : contact@armen-progres.com
 
HOMMAGE À SEROVPÉ PAPAZIAN
Le destin d'un homme exceptionnel !
Par Taline Durman
Le 24 avril 1915, à Constantinople, mon arrière-
grand-père Sérovpé Papazian était raflé en même
temps que les autres notables et intellectuels
arméniens de la capitale de l'Empire Ottoman.
Il réussit à s'évader des geôles turques et put ainsi
échapper à la décapitation.
En 1920, il s'installa avec sa famille en France, à Lyon
puis à Paris.
Il connût les affres de la Seconde Guerre mondiale, il
offrit une planque au résistant Missak Manouchian,
rue de Louvois dans le 2ème arrondissement de Paris ; il permit à Mélinée Manouchian d'échapper à la
Gestapo en l'avertissant à temps du danger imminent de son arrestation.
Mais surtout, ayant une belle-fille juive, il protégea la famille de cette dernière durant cette période de
l'Occupation où peu d'hommes osaient prendre de tels risques.
Je n'ai malheureusement pas connu cet homme et pourtant j'aurais tellement eu de questions à lui poser.
Illustration : Photographie de Serovpé Papazian avec sa petite fille Nelly Parseghian-Durman.