“Après le 24 avril” (1) : Il construit un mémorial du génocide & perd son poste de 1er secrétaire du PC
"Après le 24 avril" NHM débute une série d'articles : Que s'est-il passé ? Où se sont-ils réinstallés ?
Quels sont les différents acteurs ? Et surtout que vont-ils, que va-t-on, faire maintenant ?
Pendant l'ère soviétique le nationalisme est récusé en raison de l'internationalisme glorifié
du régime .
Depuis une circulaire du Catholicos Kevork IV une messe de requiem est célébrée
dans les églises de la diaspora et en Arménie pour les victimes du génocide, le 24 avril.
Depuis 1936, quelques habitants d'Erevan (capitale de l'Arménie, ndlr) se rendent au
"Pantheon Gomidas", le cimetière des artistes armeniens.
Pour marquer le 50e anniversaire du génocide une cérémonie est organiée à l'Opéra
d'Erevan en presence des dignitaires du Parti communiste pendant que le peuple défile dans
les rues avec des slogans nationalistes comme "Nos terres" ; et suite à l'agitation ,les troupes
moscovites interviennet pour restaurer "l'ordre soviètique".
Réagissant aux aspirations du peuple et afin d'empêcher que des émeutes se reproduisent,
le Kremlin autorise la construction du mémorial du génocide Tsitsernagapert. (Dzidzernagapert)
Le conseil des ministres d'Arménie organise un concours auquel participent 69 architectes
arméniens à travers le monde. L'annonce précise la construction "d'un monument qui
doit incarner la lutte du peuple arménien pour sa survie, sa vitalité pour le progrès et la
mémoire immortelle des millions de victimes du génocide".
La politique de "Détente" est-ouest de l'époque exige l'absence du terme "turc" et on
qualifie les victimes "de la Première Guerre mondiale"
L'inauguration du monument a lieu le 29 novembre 1967, date d'anniversaire de la
République Soviétique Socialiste d'Arménie, en presence du Premier Secrétaire du
P.C. arménien
Anton Kotchinian et des dignitaires du régime.
Rappelons que l'instigateur des cérémonies du 50e anniversaire et du projet du
mémorial sont l'oeuvre du Premier Secrétaire Yacob Zaroyan qui a mené une lutte
exemplaire afin d'obtenir les autorisations du Kremlin , réticent à toute manifestation
nationaliste dans les Républiques de l"URSS.
Sa mission est accomplie mais il est devenu un communiste "non grata "aux yeux de Moscou.
Il est limogé ("démissionne pour raison de santé", selon la terminologie soviétique)
pendant les travaux du mémorial.
Zaven Gudsuz
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