Malgré les 1934 morts & 24 811 cas déclarés, les dirigeants iraniens refusent l’aide de MSF
Le chiffre officiel de la pandémie en Iran est de 1934 décès et 24.811 cas au 21 mars, le troisième pays le plus touché par le coronavirus, après la Chine et l’Italie. Mais la réalité est encore plus catastrophique, du fait du mensonge d’Etat qui a longtemps entouré la pandémie. La République islamique veut cacher sa gestion désastreuse de la crise, il expose le personnel soignant, le transforme, en l’absence de toute protection, en relais de diffusion du virus.
Les ayatollahs s’accrochent à la fiction d’une immunité divine qui protégerait les centres de pèlerinage chiite , demeurés ouverts jusqu’à ces derniers jours .
Ces centres sont devenus des foyers (clusters) de contamination. C’est la légitimité politique et religieuse du régime qui est atteinte, certains Iraniens espèrent de manière irréversible.
L’Iran a la plus importante population chiite du monde, mais les villes saintes de Najaf et de Karbala sont en Irak, d’où l’importance accordée par la République islamique aux 2 sites de Qom et de Machhad dans l’Est du pays, autour du mausolée de l’imam Reza, le huitième du rang dans la piété chiite, enterré là en 817.
Qom, à 150 kilomètres au sud de Téhéran,où est la tombe de Fatima, la soeur de Reza, est devenu essentiel pour le régime.
Il y enseigne sa religion à + de 40.000 étudiants, avec une forte proportion d’étrangers, en concurrence directe des séminaires de Najaf. Qom où, le 19 février, les autorités ont reconnu les deux premiers cas de coronavirus en Iran, annonçant plus tard la mort des contaminés.
Mais l’épidémie aurait touché plus tôt la ville, où résident 700 séminaristes chinois, outre les 2,5 millions de touristes chaque année, dont des Chinois (10% de la vingtaine de millions de Chinois musulmans sont chiites).
La désinformation / propagande du régime a attribué le coronavirus à un « complot de l’ennemi » américain et israélien, complot dont l’influence surnaturelle de Reza et de Fatima protégerait la République islamique.
L’Arabie saoudite suspend sine die les pèlerinages à La Mecque et à Médine mais l’Iran se contentait, le 27 février, d’une désinfection médiatisée du site de Machhad (photo ci-dessus). Seule l’augmentation exponentielle du nombre des victimes reconnues a poussé les autorités, à avancer de deux semaines les congés du Nouvel an iranien, le 5 mars, ensuite à fermer les sites de Qom et de Machhad, le 16 mars.
Cette décision a été combattue par des manifestants fanatisés qui ont forcé l’accès aux sites pour s’y rassembler, et embrasser les mausolées.
Jamais le fossé n’a été aussi grand entre le régime, & ses propres extrémistes, & la population scandalisée par l'incurie de ses gouvernants .
La colère populaire monte après la sanglante répression des protestations de novembre 2019, puis de la destruction, en janvier 2020, par les Gardiens de la révolution, d’un avion de ligne ukrainien dont la majorité des passagers étaient iraniens. La révolte populaire atteint aujourd’hui des niveaux inégalés face à un régime accusé d’aveuglement criminel, sur fond de corruption endémique (les sites de Qom et de Machhad abritent des fondations aux revenus importants pour la nomenklatura dirigeante).
L’ayatollah Khameneï et ses fidèles sont tentés par la fuite en avant d’une nouvelle escalade avec les Etats-Unis en Irak, car l’élimination de Soleimani au début de l’année leur avait permis de restaurer une spectaculaire unité nationale.
La République islamique a relancé les hostilités le 11 mars. Deux Américains et un Britannique ont été tués dans un tir de roquettes contre une base du nord de Baghdad en Irak .
Les raids américains, en représailles contre des milices pro-iraniennes, ont fait au moins 6 morts irakiens, dont trois militaires et deux policiers, relançant les appels à un retrait des cinq mille militaires américains encore présents dans le pays. Téhéran a pourtant échoué à entraîner les Etats-Unis dans un engrenage durable. Donald Trump, résolu à ne plus s’engager au Moyen-Orient, a durci les sanctions contre l’Iran.
Des images satellitaires, montrent des tranchées creusées dans un cimetière de Qom, épicentre de l’épidémie en Iran, préparatifs à des inhumations de masse…..
Médecins sans frontières (MSF) ne déployera pas son hôpital gonflable à Ispahan pour aider les autorités iraniennes . Le ministère de la Santé iranien a déclaré mardi avoir suffisamment de moyens et ne plus avoir besoin des cinquante lits apportés et gérés par l’ONG.
Dans un geste inhabituel, la République islamique avait consenti à des renforts début mars, quelques jours après avoir rendu public les premiers décès. MSF a proposé ses services, acceptés par les autorités iraniennes qui ont même demandé à l’organisation d’intervenir dans la province Ispahan.
sources : New York Times, Radio Farda, Libé
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Italie = 6820 morts
France = 1100 morts (sans ceux à domicile & dans les Ehpad / 22 300 diagnostiqués , + de 2500 en réanimation