Ils ou elles sont né(e)s un 2 août…
La photojournaliste Armineh (prononcer Arminé ) JOHANNES :
Née à Téhéran, c' est une Arménienne d'Iran, d'une de ces familles déportées par le chah Abbas au tout début du dix-septième siècle à Ispahan, où fut fondé le quartier arménien de la Nouvelle-Djoulfa avant le partage de l'Arménie entre les Perses et les Turcs. Elle a étudié l'anglais à l'île de Wight, la gestion des entreprises à Cambridge, puis le français à Vichy, fait une licence d'histoire à Aix-en-Provence… Arrivée comme touriste en l980, elle est bloquée en France par le déclenchement de la guerre Iran-Irak, et elle a décidé de rester. Cette femme d'apparence timide, mais volontaire, qui s'intéresse aux gens plutôt qu'aux paysages, décide d'être photographe professionnelle. " J'ai commencé avec une exposition au Festival d'Arles sur un sujet réalisé pour l'American Center avec une collection de vêtements anciens. Je voulais faire un reportage sur un collectionneur ; j'ai passé une annonce, et une dame qui vend des vêtements anciens dans une galerie du Palais-Royal m'a répondu. Dans ses armoires, il y avait des robes de mariée, des chapeaux ; des pièces qui avaient appartenu à Sarah Bernhardt… Ensuite, pendant deux ans, j'ai fait plusieurs sujets sur l'Angleterre, le Parlement, une école de nannies, un club de propriétaires de souris, un ensemble sur les traditions anglaises… "
Puis l'Arménienne va en Arménie. En Arménie soviétique, pour un reportage d'où elle a rapporté plusieurs centaines de photos. Des photos d'autant plus saisissantes qu'Armineh Johannes a réussi, malgré toutes les difficultés qu'on peut imaginer, à se rendre dans des régions reculées, parfois dangereuses, où les touristes ne vont pas. Des photos avec des visages sortis tout droit de la Bible dans un pays à la civilisation millénaire, dont les premiers pas vers l'autonomie se trouvent confrontés au séisme (25 000 morts, 350 000 sans-abri), au conflit latent avec le voisin musulman (300 000 réfugiés d'Azerbaïdjan), aux pogromes, à la répression, au blocus. " La première fois que je suis allée en Arménie, c'était en décembre 1989, un an après le tremblement de terre. Je suis àrrivée à Spitak, qui était l'épicentre du séisme le 7 décembre, le jour anniversaire et je suis allée au cimetière. Je n'oublierai jamais. C'était très frappant de se trouver tout d'un coup face à ces pierres tombales avec des visages gravés à l'aiguille d'après une photo du mort sur la pierre noire. Quand vous entrez dans le cimetière, quand vous voyez tous ces visages… On dirait des gens vivants. Il y avait plein d'enfants, les femmes qui pleuraient, qui criaient. Moi aussi, j'ai commencé à pleurer. On m'a demandé qui j'étais ; quand j'ai dit mon prénom, une femme qui avait perdu ses trois filles s'est mise à crier à son mari : " Armineh, Armineh. J'ai retrouvé Armineh ! " Pour moi, c'était bouleversant …."
source : quotidien Le Monde
Elle va y retoruner à plusieurs reprises…
Au cours d'un de ces séjours , elle s'illustre avec cette photo qui sera reprise dans le monde entier : la vieille dame qui défend Degh ,son village (prononcer Der) .
Depuis, Armineh Johannes a parcouru le monde entier, du Moyen Orient (Egypte, Liban, Syrie, Jordanie…) le Maghreb (Maroc) , l'Europe (Grande Bretagne , Espagne, Italie ,Grèce , France) l'Extrême Orient (Japon..), les pays de la CEi (Ouzbékistan, Géorgie) , les Etats-Unis… . Ses photos sont parues dans tous les magazines en plusieurs langues (japonais, anglais, arménien , français ,italien, néerlandais. Quelques-uns :
Action Solidaire n° 3, Actualité des Religions n° 2 , Armenia Espagne, FNAC exposition , UGAB Paris : expo photo , AIM , Amfa Vision « special armenian music award issue 2001 ", Armenian Mirror Spectator , Asahi graf(Japon), Asbarez n° 8711 , Baïkar,CNEWA (Catholic Near East Welfare Association) World, Calendrier Italie, Cartes Postales France, Courrier UNESCO, Elsevier 49 , ENA Grèce, Femme Actuelle, FNAC Galeries ,France-Arménie, France Catholique, Geo, Globe, France URSS, Grands Reportages n° 206 & 126 , Grazia, Hay Tel Panorama, Isère Première, L'Arc en Ciel, L'Autre Journal , La Croix, La Rue, La Vie n° 2351 , La Vie, L'Express, Le Journal des Pharmacies et des laboratoires n° 1065 , Le Courrier Prof., Le Journal, Le Monde Dossiers & Documents n° 175 ,Le Point, Libération le magazine supplément à Libération , LNA Mag., Los Angeles Times , McLean's Canada, Middle East Travel, NAM, Newsweek, Nor Gyank, Pamper, Photographies Magazine , Peuples du Monde ,Photography UK, Photo-Reporter, Popeye, Popoli,Programme Artistes, Quantara n° 20 , Refugiés , Révolution n° 529 , Tehran Times , Terres lointaines n° 484 , The World and I, …
La photographe est représentée par SIPA PRESS & par GETTY IMAGES (ex-Sygma, ex-Corbis)
Ses tirages photos noir & blanc sont faits par le laboratoire spécialisé Toroslab sur papier Ilford et Agfa-Gevaert.
Les autres par Picto , FNAC, Photoservice , Sipa ….
Armineh JOHANNES est maman d'une fille .
en partance pour l'Artzakh (Nagorny / Haut-Karabagh) (D.R.)
source : archives personnelles