Les opérations de financement court terme ne
changent rien aux pressions qui pèsent sur la devise
turque.
La livre turque s'est
depuis dépréciée de 10% face au dollar, et se
rapproche à
nouveau du seuil de 6 livres pour un dollar, à 5,94
vendredi dernier. Et ce malgré la poursuite et l'intensification
des opérations de financement de court terme de la
CBRT (Banque Centrale Turque), d'après les calculs du Financial Times qui a
révélé le pot-aux-roses.
L'érosion des réserves de change est un signe que
davantage de devises étrangères sortent du pays,
par des importations ou la vente d'actifs turcs par des
investisseurs internationaux, que l'inverse. C'est le
cas en Turquie, dont la balance commerciale reste
déficitaire et où les investisseurs étrangers ont vendu
pour près d'un milliard de dollars d'actifs financiers
depuis le début de l'année.
Confrontée à cette situation, une banque centrale
peut relever ses taux d'intérêt pour attirer des
capitaux étrangers. La CBRT s'y est résolue l'année
dernière, augmentant son taux directeur à plusieurs
reprises jusqu'à 24%. La banque centrale a maintenu
le statu quo lors de sa réunion jeudi dernier mais a
renoncé à son engagement de relever ses taux à
l'avenir si nécessaire. Le changement de ton fait
craindre aux investisseurs que l'opposition du
gouvernement à des taux d'intérêt élevés pèse sur
les décisions de la banque
centrale. Suite à l'annonce, le prix des CDS, une
assurance contre un défaut du pays, a grimpé à son
plus haut niveau depuis septembre .