André Manoukian à l’Atrium de Chaville (78)
APATRIDE. "L’Orient, mes grands-parents en furent chassés. Longtemps je fus allergique à ses excès, son sucre, sa passion, jusqu’aux retrouvailles, autour d’un piano : « – Pourriez-vous me jouer quelque chose d’arménien ? » Une vague mélodie de ma grand-mère égrenée d’un doigt hésitant… « – On dirait du Satie… » Et me voilà parcourant de nouveaux territoires sonores, armé de tambours sacrés Iraniens, d’un violoncelliste Turc, d’une chanteuse Syrienne, d’un duduk Arménien, de rythmes « Alaturka », repoussant les frontières mentales pour dessiner les contours d’un paradis perdu, entre Vienne et Samarkhande, à la recherche d’éclats de spleen, pour retrouver, le temps d’un concert, l’âme de mes ancêtres.