Yoyo pas le diminutif de Yolande mais une idée géniale
Des places de cinéma ou de matchs de football en échange de sacs remplis de bouteilles en plastique?
L'idée est venue à l'esprit d'Éric Brac de la Perrière, le fondateur de la jeune pousse Yoyo.
Depuis, Yoyo s'est implantée dans des quartiers de Bordeaux, Lyon, Marseille, Mulhouse, et, depuis trois mois, à Asnières, Levallois-Perret et Clichy-la-Garenne, trois villes du Grand Paris.
«J'ai souhaité développer le concept de l'écologie positive», dit Éric Brac de la Perrière, qui est l'ex-directeur général de Éco-emballages. «L'idée m'est venue lors de voyages dans des pays étrangers où l'on récompensait les gestes de tri. Par la gratification, les gens se sentent davantage concernés que lorsqu'on les force à faire quelque chose. Yoyo souhaite les encourager à faire plus de recyclage».
Yoyo, une douzaine de salariés, parvient à se financer grâce aux subventions des collectivités territoriales. Pour les quatre quartiers de Marseille, la ville verse entre 80.000 et 100.000 euros par an à Yoyo.
Les villes gagnent au change, en obtenant des subventions supplémentaires de la part d'éco-organismes, par l'augmentation des volumes de déchets valorisés.
La tâche est répartie entre deux types d'acteurs, les coachs et les trieurs.
Les trieurs, avec des grands sacs orange,les remplissent de bouteilles en plastique.
Une fois les sacs remplis, les trieurs les apportent aux coachs qui les rassemblent et les portent aux administrateurs de Yoyo pour qu'ils finissent dans un centre de tri.
Pour chaque sac rempli, le trieur collecte 125 points et le coach 25 points. Ensuite, direction la boutique en ligne pour récolter des prix.
Par exemple, une place pour un match de football Bordeaux/Toulouse vaut 300 points, une place de cinéma au Pathé Gaumont de Marseille vaut 500 points et une partie à l'escape game Captive Live à Clichy en vaut 1200. Dix à vingt euros par mois d'avantages
Yoyo s'engage, via sa plateforme et ses administrateurs présents dans chaque ville impactée, à superviser, et surtout sensibiliser les coachs aux gestes écoresponsables. «Ces coachs sont souvent des commerçants, des gardiens d'immeubles». Une fois formés, ces coachs font à leur tour appel à leur réseau de quartier pour proposer ce service et trouver des trieurs intéressés. Yoyo a environ 250 coachs pour 15000 trieurs.
Yoyo a déjà récupéré 60 tonnes de bouteilles.
Yoyo s'installe dans les quartiers les plus denses, où une bouteille sur dix seulement est recyclée. Avec Yoyo ce taux double chaque année.
Certains endroits sont à 40% de bouteilles recyclées, plus que au national où le tri est de 32%, et de seulement 24% pour le plastique.
source : Yoyo