Nouvel An à Erevan
Chenorhavor Nor Dari… yev Sourp Dznount ! C'est ainsi que l'on souhaite en arménien une bonne année et un joyeux Noël !, dans l'ordre voulu par le calendrier local. La nouvelle année se dit aussi gaghant, ou amanor, jadis navassart. C'est l'occasion d'échanger des présents, les gaghantchék, et le maître de cérémonie est le Père Noël, garant baba, qui revendique avec plus de franchise que ses homologues occidentaux apparaissant la veille de Noël, ses origines païennes liées aux fêtes du passage à la nouvelle année… Même s'il troque sa tenue jadis blanche contre le costume rouge et blanc en vigueur en Occident.
Le réveillon du Jour de l'an est traditionnellement fêté en famille autour de tables garnies de mets et de pâtisseries spéciales . Mais si les tables sont généralement richement garnies, ce sont les fruits secs, qui doivent y figurer en bonne place, hérités d'une antique tradition. Autrefois, le soir du réveillon, le chef de la famille rapportait à la maison un rameau d'olivier ; après le repas, il lançait en l'air trois poignées de noisettes, en s'écriant " Bienvenue au Nouvel An ! Du bonheur pour la nouvelle année ! " Puis, il lançait à nouveau des noisettes que l'assemblée se faisait un devoir de manger, car, disait-on, casser des noisettes le premier jour de l'année porte malheur.
On plaçait aussi un pain garni d'une orange au milieu de la table, on y plantait le rameau d'olivier, chacun en coupait une branche qu'il décorait de noisettes et de noix afin que l'année nouvelle soit bonne et heureuse. Le chef de famille déposait sur la table une pomme par convive, l'une d'elles renfermant une pièce de monnaie (la galette et sa fève…). Le tirage se faisait le lendemain, et l'heureux gagnant était assuré d'une année prospère. Coutume oubliée… La branche d'olivier a été remplacée par le sapin, qui trône sur la place de la République d'Erevan et d'autres villes.