R.T. Erdogan détaille le rapport de ses services secrets et revendique le leadership sur le monde islamique
Le chef de l'État turc a détaillé les événements découverts par ses services sur l'assassinat du journaliste saoudien.
Le journaliste s'est rendu au consulat saoudien le 28 septembre 2018 – ce qui aurait conduit des employés consulaires saoudiens à faire un aller-retour à Riyad -, avant de revenir à Istanbul le 1er octobre 2018. Une autre équipe de trois personnes aurait effectué des repérages dans Istanbul, et aussi dans une forêt.
Le 2 octobre 2018 au matin, Jamal Khashoggi est appelé au téléphone en lui disant de se présenter au consulat à 13 h 15.
A l'intérieur du consulat, quinze agents de Riyad l'attendent . Depuis on n'a pas revu le chroniqueur saoudien . Le chef du parti turc Vatan (patrie) a publié : "Des sources fiables au sein du service de sécurité à Istanbul m'ont informé que des fragments du corps de Khashoggi avaient été découverts dans un puits situé dans le jardin de la résidence du consul d'Arabie saoudite»".
Le président turc n'a pas précisé quelles sont les preuves concrètes dont il dispose. Pour ne pas divulguer les méthodes des services d'Ankara, il n'a pas parlé d'enregistrements audio ou vidéo, que les médias turcs et certains responsables ont évoqué depuis le début de l'enquête.
Recep Tayyip Erdogan n'a cité aucun nom, notamment celui du prince héritier, Mohammed Ben Salman, accusé par les media turcs d'avoir commandité le crime.
«En reconnaissant le meurtre, le gouvernement saoudien a fait un pas important. Ce que nous attendons de lui, maintenant, c'est qu'il mette au jour les responsabilités de chacun dans cette affaire, du plus haut niveau au plus bas» a dit le pdt Erdogan., pour maintenir la pression sur le pouvoir saoudien.
Riyad avait fini par avouer que Jamal Khashoggi était mort, mais dans une «rixe» qui «avait mal tourné».
Avant cela , Ryad affirmait que le journaliste était ressorti du consulat.
Un agent saoudien avait même joué le rôle du journaliste quittant l'enceinte consulaire, avec ses vêtements, ses lunettes et une fausse barbe pour tenter de faire croire qu'il était toujours vivant.
Sur une vidéo obtenue des services de renseignement turcs, on voit l'homme, Mustafa al-Madani, sortant du consulat par une porte arrière. Mais un détail a averti à la police turque : l'agent Madani, de la même corpulence que Khashoggi, ne porte pas les chaussures du journaliste. Il a la même paire de baskets qu'il avait en arrivant au consulat le jour même, à 11 h 03, soit deux heures avant l'heure du rendez-vous de Khashoggi.
Le pdt Erdogan en a profité pour reprendre la main sur l'Arabie saoudite :
« Avec son patrimoine historique, sa position géographique et ses richesses culturelles qui ont assuré un vivre-ensemble de toutes les croyances en toute paix, la Turquie est le seul pays apte à guider le monde islamique » s'est réjoui le président turc.
« Nous allons continuer de prendre toutes les mesures nécessaires contre les organisations terroristes. La Turquie est dirigée par des cadres déterminés à éradiquer entièrement ces structures (terroristes ndlr), ce qui est un avantage. Nous avons porté d’importants coups à la totalité de ces organisations (terroristes ndlr). Nous avons neutralisé près de 7.500 terroristes membres de Daesh et du PKK » .
S’adressant aux religieux , R.T. Erdogan les a appelé à se placer en avant concernant les questions religieuses.
Comme certains milieux et organisations terroristes utilisent la religion comme moyen pour leur objectif, Erdogan dit que si les autorités religieuses ne prennent pas d’initiatives, ces organisations trompent les individus.
Le président Erdogan semble décidé à mettre à profit la crise saoudienne pour affirmer son autorité sur "le monde islamique".
sources : CNN , Sky News