Géographie
La commune se situe à la limite entre les régions Bretagne et Pays de la Loire. Elle est bordée par la Vilaine qui sert de frontière naturelle avec la commune voisine de Marzan.
Depuis le xixe siècle, plusieurs ponts ont été mis en place entre ces deux communes pour franchir le fleuve. Le plus récent est le pont du Morbihan inauguré en juin 1996 et qui a donné lieu à d'importants travaux pour réaliser la déviation de l'axe routier RN 165 qui dessert la commune. Cet axe place Nivillac à une trentaine de minutes de Vannes et moins d'une heure de Nantes en voiture ce qui est un facteur attractif pour une population qui recherche un cadre de vie rural tout en étant proche de centres urbains.
Toponymie
Attestée sous les formes Nivillac en 1063, sous la forme latine Nuilac Plebs1, Niviliac en 13952.
Nivilieg en breton.
Nivillac dérive du breton insulaire Novios devenu nevez (nouveau) en breton contemporain. Nivilieg – Nivillacpourrait, en son temps, avoir été une ville nouvelle par rapport à un habitat plus ancien situé dans la région
Avant la fixation du nom actuel, les documents indiquent les formes de Nuiliac (1063), Niviliac (1395) et enfin Nivillac (1429)3.
Histoire
Préhistoire
Des vestiges qui ont révélé du mobilier funéraire datant du Chasséen 4 laissent à penser que l'homme vécut sur cette terre depuis des temps reculés. Pour les mégalithes, on peut encore voir deux dolmens classés dénommés La Chambrette 5 et le Tombeau des Martyrs 6. À Nivillac, des haches à talon sans anneau du bronze moyen ont été découvertes à Bodeuc7, Guervinant et au Vésigot. À Branrue, datant de la fin de l'âge du bronze, un important dépôt de haches à douille quadrangulaire avec anneau latéral a été mis au jour8 . Ces dernières, presque exclusivement constituées de plomb, n'étaient pas des armes mais servaient de monnaie pour les échanges9.
Habitat et lieu de culte gallo-romaine
L'origine du nom Nivillac remonterait à la période gallo-romaine et provient, outre l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'une terre appartenant à un notable romain du nom de Nivillis, du bas latin noviliacum qui signifie « terre nouvellement défrichée »10. Comme Noyal ou Noyelle, ces toponymes sont tout à fait caractéristiques d'un essor souvent sous-estimé de l'Armorique orientale après la crise du iiie siècle. En effet, cette terre, couverte de forêts, était située aux confins de la cité des Vénètes et de celle des Namnètes puis des diocèse de Vannes et de Nantes. Le patronage de Saint Pierre indiquerait une christianisation antérieure à l'Émigration bretonne en Armorique par les Bretons insulaires et une fondation du Bas-Empire11.
Nivillac possédait vraisemblablement son propre Machtiern, se qui témoignerait de son importance antérieure sur le territoire. Car malgré la création de la baronnie de La Roche-Bernard au xie siècle, Nivillac reste le siège du doyenné dépendant du duché de Nantes12.
Jean Guillotin découvre en 1927 au Pertuis du Rofo, dans une grotte naturelle proche de la Vilaine, un buste de statuette en terre cuite d'une Vénus Anadyomène. Ce type de statuette est très fréquemment retrouvée lors de fouille dans les stations gallo-romaines. Cette représentation de Vénus nue, main gauche le long du corps et la main droite dans une épaisse chevelure sont des symboles la féminité.
Suite à cette première découverte, Jean Guillotin, accompagné cette fois-ci par l'abbé Pierre Le Thiec, découvre, en avril 1928, deux autres statuettes. Ces déesses mères allaitent l'une un, l'autre deux enfants.
Les fouilles continuèrent et permirent de découvrir aussi :
- Deux statuettes de Matres.
- Plusieurs corps de Vénus anadyomènes.
- Un petit fragment de tête semblant provenir d'un modèle de figurine connu sous le nom d'« enfant rieur ».
- Un fragment de tête de lionne vraisemblablement.
- Un fragment de corps de cheval.
- Un fragment de poterie noire grossière
- Quatre pièces de bronze dont deux ou l'on peut y reconnaître l'effigie d'Antonin le Pieux (138-161)13.
La création de La Roche-Bernard est bien ultérieure à celle de Nivillac. Ce n'est qu'à la création des communes en 1790, que Nivillac perd le territoire de La Roche-Bernard et devient commune du district de celle-ci dans le département du Morbihan14.
Notre-Dame-de-Moutonnas
La fondation du prieuré Notre-Dame-de-Moutonnas est située vers le ve siècle. On en trouve les premières traces dans des documents des VIIème et IXème siècles du cartulaire Saint-Aubin d'Angers, il est alors nommé Multonagum15. À partir de 1115, ce prieuré connaît un essor important sous l'autorité des Augustins d'Angers. Il accueille les sépultures de plusieurs barons de la Roche-Bernard. Le prieuré est partiellement détruit pendant les guerres de religion, comme en attèstent les déclarations du visiteur de l'évêché en 1573. On peut y lire "Domus et capella sunt penitus et dirute"16.
Cependant il existe toujours jusqu'en 1706 un "Prêtre Chapelain de Montonac", Jacques BRY qui est inhumé en l'église de Nivillac le 30 août 170617. il officie dans une nouvelle chapelle qui fut vraisemblablement élevée à la fin du xvie siècle, en remplacement de l'ancienne certainement beaucoup plus importante, détruite par les calvinistes. La chapelle du monastère, orientée à l’est, s’élevait au nord-ouest de la demeure du prieur. L’édifice s’étendait sur une longueur de 12 à 15 mètres et une largeur de 6 mètres.
L'édifice fut incendié en 1793.
Cependant en 1835, la chapelle apparait encore sur le cadastre napoléonien Section I Parcelle no 100118.
Il reste à ce jour peu de traces de cette époque. Seul les fondations du mur circulaire de l'abside et une pierre creuse percé d'un trou qui servait pour faire couler l'eau des ablutions19. En 1903, au centre de l'ancienne abside a été édifiée une croix ou il est inscrit :
" D.O.M. Hic olim in sacello, nunc sub cruce dni (domini), piorum corpora jacent. 1903"
que l'on peut traduire par :
"Au Dieu très bon et très puissant. Ici, reposent sous la croix du seigneur, les restes de pieuses gens, qui jadis reposaient dans le cimetière."19
Église réformée et les guerres de religion
Lors de sa captivité au château de Milan pendant la guerre d'Italie de 1551, François de Coligny étudie les thèses de la Réforme et se convertit au protestantisme. il se marie en 1548 avec Claudine de Rieux, Dame de la Roche-Bernard, de Rieux et de Rochefort, alors héritière de la baronnie de La Roche-Bernard. Il devient baron de l'une des 9 baronnies de Bretagne 20.
Il contribue à l'implantation de la religion réformée dans la baronnie, dont Nivillac.
L’Histoire ecclésiastique, de Théodore de Bèze, est formelle : la première cène protestante célébrée en Bretagne par Jean Carmel, le 2 juin 1558, eut lieu chez le trésorier des États de Bretagne, Jean Avril, « en sa maison de Lourmois … à mille pas près » de La Roche Bernard21. Cependant cette date est à corriger car la célébration du premier baptême protestant de Bretagne eut lieu le jour de Pâques, le 10 avril 1558 selon l'historien Roger Joxe 22.
En 1568, en pleine guerre de religion, le capitaine Quengo est envoyé à La Roche-Bernard avec une garnison, il y détruit le collège de l'hôpital, lieu de culte des protestants locaux et emplacement du tombeau de Claudine de Rieux. Les protestants et gentilshommes locaux prennent en chasse la garnison qui se retrouve acculée au lieu-dit de Truhel. Quengo lui-même fut obligé de se sauver 23.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Article connexe : Élections municipales de 2014 dans le Morbihan.
Liste des maires
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1799 | 1802 | Thomas de Cran | ||
1803 | 1815 | François Desbois | ||
1815 | 1819 | Paul François Maillard | ||
1819 | 1821 | Julien Marie Morice | ||
1821 | 1830 | Paul François Maillard | ||
1830 | 1832 | Julien Marie Morice | ||
1832 | 1839 | Jean-Louis Le Thiec | ||
1839 | 1840 | Jean Porcher (1er adjoint remplissant les fonctions de maire) | ||
1840 | 1842 | Jean Valée | ||
1842 | 1848 | Julien Marie Morice | ||
1848 | 1849 | François Marie Geffray | ||
1849 | 1858 | Joseph Doucet | ||
1858 | 1865 | Jean Pierre Marie Boterf | ||
1865 | 1874 | Louis Marie Noel | ||
1875 | 1883 | Jean Pierre Marie Boterf | ||
1894 | 1896 | Henri Magre | ||
1896 | 1933 | Paul Vigneron de la Jousselandière | ||
1933 | 1945 | Michel Denarie | ||
1945 | 1945 | Jean Guillo | ||
1945 | 1971 | Louis Picaud | ||
1971 | 1977 | Joseph Danot | ||
1977 | 2014 | Jean Thomas | RPR puis UMP | Géomètre conseiller général du canton de La Roche-Bernard (2004-2011)24 |
2014 | en cours | Alain Guihard25 | DvD | Inséminateur conseiller général du canton de La Roche-Bernard (depuis 2011) |
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation 26. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006 27.
En 2015, la commune comptait 4 490 habitants Note 1, en augmentation de 10,43 % par rapport à 2010 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 345 | 2 281 | 2 534 | 2 655 | 2 700 | 2 894 | 2 900 | 2 941 | 2 999 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 869 | 2 908 | 3 090 | 3 189 | 3 290 | 3 441 | 3 538 | 3 598 | 3 544 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 550 | 3 544 | 3 612 | 3 203 | 3 202 | 3 131 | 3 073 | 2 767 | 2 712 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 775 | 2 727 | 2 661 | 3 103 | 3 101 | 3 192 | 3 618 | 4 146 | 4 490 |
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 28 puis Insee à partir de 2006 29.)
source : wikipedia