Sur leurs deux-roues électriques, avec leur casque, leurs genouillères et coudières , leurs gilets jaunes de sécurité réfléchissant les lumières , 400 réfugiés syriens jonglent dans le chaos de la circulation de Beyrouth au Liban.
Mais ces jeunes hommes a la dégaine de livreurs, ne livrent rien : ils vont chez les habitants qui les ont appelés au secours. Au secours pour collecter leurs déchets recyclables .
Le projet s'appelle joliment " Live Love Recycle", et offre aux habitant(e)s de Beyrouth un service, à la demande et surtout gratuit, de ramassage de leurs déchets recyclables.
Actuellement les déchets en tout genre sont jetés dans un même sac plastique.
Ce sac finit dans une des décharges côtières du pays, et puis dans la Méditerranée, ou bien brûlé dans la rue. L'État a échoué à systèmatiser une gestion des déchets respectueuse de l'environnement et de la santé des citoyens.
La crise des déchets en 2015 – avait abouti, après 8 mois de manifestations massives, à l'accouchement d'un plan temporaire du gouvernement . Georges Bitar, militant écologiste, a créé "Live Love Recycle" avec l'aide de l'ONG française Acted (Agence d'aide à la coopération technique et au développement) et du Programme d'aide alimentaire des Nations unies ,qui est opérationnel depuis le 9 avril.
Il faut télécharger l'application et en deux clics, un homme jaune sur sa Mob électrique arrive dans la demi-heure à la porte du Libanais bon citoyen et le débarrasse de ses déchets recyclables (papier, carton, plastique, métal et canettes).
À midi, les réfugiés syriens ramasseurs ont un repas chaud, préparé par une vingtaine de femmes formées et recrutées par le projet.
Par groupe de six ou sept, tous les matins chez l'une d'entre elles cuisinent plus de 80 plateaux-repas.
«Offrir des centaines d'opportunités d'emploi à des femmes et des gens de milieux défavorisés fait de Live Love Recycle un projet 100 % social», se réjouit le fondateur.
Georges Bitar veut , en coopération avec la municipalité de Beyrouth, installer une douzaine de bennes aux couleurs du projet dans la capitale libanais.
Les Libanais méritent une capitale propre.