“La mort de Staline” : Malenkov , Béria, Krouchtchev, Mikoyan, Boulganine ,Molotov et les autres…
Le 28 février 1953 Staline dîne dans le salon de sa datcha en compagnie de Béria, Malenkov, Boulganine et Krouchtchev puis monte se coucher dans une de ses sept chambres, qui ont toutes une porte blindée.
Staline ne commande aucun de ses repas, contrairement à son habitude, le 1er mars 1953.
L'arrivée du courrier du comité central du Kremlin donne le prétexte de déranger Staline malgré ses consignes.
Selon le garde du corps de Staline , Alexandre Rybine, c'est l'officier de sécurité Piotr Lozgatchev qui force la porte et trouve Staline tout habillé (son pantalon de pyjama trempé d'urine), allongé sur le tapis, inconscient, frappé par un AVC, peut-être peu de temps après le départ de ses collaborateurs. (Les Mémoires de Khrouchtchev disent que c'est la vieille gouvernante de Staline Matrena Boutouzova qui le découvre ainsi).
Les gardes déplacent Staline sur le canapé du salon .
Son plus proche collaborateur Gueorgui Malenkov, téléphone à Béria ,seul habilité à autoriser un médecin à s’approcher de Staline (il soupçonnait ses médecins de vouloir le tuer) mais le chef de la police politique est introuvable. Dans la nuit du 1er au 2 mars, le chef de la garde appelle les principaux collaborateurs de Staline à la datcha, dont Krouchtchev, Boulganine, Béria, Malenkov, qui découvrent alors Staline inconscient mais pas encore mort.
Ils attendent plusieurs heures avant d'appeler un médecin, alors que Staline est frappé de cet AVC depuis plus de 24 heures. Béria s'oppose à la convocation de médecins, sachant que Staline préparait une purge qui le concernait : Béria a intérêt à ce que Staline meure. Lorsque le médecin arrive, il est trop tard, Staline est déclaré mort le 5 mars à 6 h du matin. Selon sa fille Svetlana, Staline dans sa longue agonie aurait manifesté des moments de conscience avant de mourir. Selon un mémo de Beria publié, conformément à ses souhaits, après sa mort, le décès de Staline est attribué à un empoisonnement par l'un de ses rivaux, Viatcheslav Molotov, pour achever Staline : victime d'une attaque lors de la discussion houleuse du Præsidium du 28 février, il fut ramené dans sa datcha et Molotov aurait versé de la warfarine dans son cognac.
Pour préserver l'événement, la Pravda passe sous silence, pendant près d'une semaine, la mort du compositeur Sergueï Prokofiev, survenue le même jour, 50 minutes avant celle du « génial petit père des peuples ».
Les funérailles de Joseph Staline se tiennent le à Moscou. Elles sont marquées par une terrible bousculade qui fait des centaines de victimes. Dans le monde socialiste, dans le mouvement communiste international et chez les anciens Alliés de la Seconde Guerre mondiale, le chagrin et la déférence sont les sentiments dominants . Mon propre père , arménien , pleure à la nouvelle de la mort de Staline qu'il considère comme le rempart de l'Arménie.
Exposé aux côtés de Lénine dans le mausolée de la place Rouge, il est déplacé en 1961 à la suite du XXIIe Congrès du PCUS ,selon Hélène Carrère d'Encausse, après de propos tenus par une vieille militante bolchévique, Lazourkina, qui aurait rêvé de Lénine ldisant qu'il lui était pénible de reposer aux côtés de Staline, le Congrès vote l'expulsion du corps de Staline du mausolée. On l'enterre entre le mausolée et le mur du Kremlin, dans ce qui deviendra un petit cimetière des hauts personnages de l'URSS.
source :wikipedia
"Le ministère de la Culture russe bloque le visa d’exploitation de La mort de Staline, une satire occidentale sur les jours qui ont suivi le décès du “petit père des peuples”. Pas question de toucher à la figure de Staline alors qu’est célébré l’anniversaire de la bataille de Stalingrad."
source : Courrier International
Le film : La Mort de Staline est adapté du roman graphique du même nom de Fabien Nury et Thierry Robin, centré sur cette lutte de pouvoir étalée sur deux jours des anciens subordonnés du dictateur pour lui succéder. Les producteurs français Yann Zenou, Laurent Zeitoun et Nicolas Duval Adassovski ont acheté les droits des deux bandes-dessinées et ont eu l’idée de contacter Armando Iannucci. Ce dernier est en terrain connu avec La Mort de Staline puisqu'il est le scénariste-réalisateur de la série sarcastique The Thick of It et du film oscarisé In the Loop, qui dissèquent les rouages de la politique britannique, ainsi que de la série américaine multiprimée Veep, satire politique sur une vice-présidente fictive et son équipe.