Ce rapport des Nations Unies dénonce la destruction partielle d’une trentaine de villes et localités, parfois à l’arme lourde, et les massacres de civils dans le conflit contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Derrière les villes défigurées, il y a des hauts lieux de l’histoire et de la mémoire collective des populations locales. Le quartier médiéval de Hançepek de Diyarbakir (l'antique Dikranaguerd arménienne) , précieux pour les chrétiens arméniens et syriaques de la ville, a été détruit à 90 %, et son accès interdit.
A Nusaybin,(ex-Nisibe), célèbre par les traductions au VIe siècle les philosophes grecs en araméen, 1 786 immeubles ont été détruits.
Silvan, (ex-Mayafarqin), capitale au Xe et au XIe siècles du premier Etat kurde , est partiellement détruite.
L’armée a confisqué les résidences historiques, pour en faire des commissariats de police.
Cizre ,capitale d’une principauté kurde pendant quatre siècles, siège de l’histoire des amours malheureuses de Mem et Zîn, épopée kurde, écrite au XVIIe siècle, est aussi en partie détruite.
Sirnak (şernex, lire Charnakh= la Ville de Noé) près du Mont Djoudi où le Coran pose l’arche de Noé est en ruines. 350 000 à 500 000 personnes ont été déplacées de ces villes kurdes .
Le régime turc, dans les années 1990, a évacué et démoli 3 500 villages kurdes déplaçant plus de deux millions de paysans kurdes et détruisant leur économie agropastorale. Le gouvernement turc détruit maintenant les villes, le patrimoine historique et culturel kurde, essyant d'effacer la mémoire collective & l’identité kurde.
Les quartiers détruits sont expropriés par l’Etat central qui veut y reconstruire des immeubles HLM .
source : Rapport des Nations unies sur les « graves violations des droits de l’homme » et des crimes de guerre perpétrées par la Turquie dans « ses » provinces kurdes (« Report on the Human Rights Situation in South-East Turkey. July 2015 to December 2016 », HCDH).