Dans la collection Michel Tchaloyan, les artistes arméniens étaient à l’honneur. Les 1 030 937 € (frais compris)récoltés l’étaient grace aux amateurs, français & étrangers, de la diaspora arménienne. La dispersion de cette communauté consécutive au génocide de 1915 n’aide pas à l’identification d’une école arménienne en peinture, l’école des beaux-arts d’Erevan (capitale de l'Arménie) n’ayant été fondée qu’en 1924.
Erevan n’était qu’une bourgade, nouvelle capitale de la toute jeune république, indépendante de 1918 à 1920, puis intégrée à l’URSS. N’allez pas dire à un Arménien qu’Aïvazovski est russe ! Né en Crimée, sur les bords de la mer Noire, il est le premier artiste arménien à bénéficier d’une éducation artistique européenne. Son prénom utilisé ne plaide pas en faveur de son identification arménienne. Ivan en russe est l’arménien Hovannès. Il est identifié comme russe sur le marché de l’art, les enchères millionnaires en dollars qu’il a l’habitude d’engranger -(plus de vingt selon Artnet) – étant souvent le fait de Russes. Dans cette vente, un hommage était donné à son pays natal, les "Promeneurs au clair de lune en Crimée" récoltant la meilleure enchère, 550 000 €.
Puis Charles Atamian (1872-1947), dont "Des lavandières", huile sur toile de 1920, recueillaient 27 000 €. Né à Constantinople, l’artiste y a suivi les cours du lycée français avant de poursuivre ses études à Venise. Après un bref retour à Constantinople, Atamian s’installe en France en 1897.
Ensuite Wartan Mahokian (1869-1937), avec à 15 500 € une estimation pulvérisée pour "La Vague", une huile sur toile. Cet artiste, «le peintre de la mer», a fui sa Turquie natale lors du génocide de 1915 et s’est réfugié à Nice. L’art contemporain arménien était représenté par Hagop Hagopian, dont une huile sur toile de 1982, "Paysage aux ceps de vigne", récoltait 15 000 €. Cet artiste s’est installé en Arménie à l’époque soviétique. Son style expressionniste a vite trouvé son public.
source : la gazette de Drout
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