Le gouvernement turc a révoqué et remplacé 28 maires de communes du sud-est à majorité kurde de la Turquie, accusés de liens avec les séparatistes et/ou les auteurs du putsch manqué de juillet dernier. Vingt-quatre de ces municipalités étaient au Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) qui a vigoureusement qualifié l'opération de "coup d'Etat administratif".
"Cette réorganisation illégale, qui méprise la volonté des électeurs et rend inutiles les autorités locales élues et les institutions, n'a pour nous aucun fondement" s'indigne le HDP, troisième parti de Turquie, qui nie un lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). "…(elle) va conduire à un accroissement des problèmes actuels dans les villes kurdes et la question kurde va devenir insoluble", prédit le HDP prokurde
Quatre autres maires, trois de l'AKP (parti isalmo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan et un du Parti d'action nationaliste (MHP), ont été révoqués pour des liens présumés avec le prédicateur Fethullah Gülen que le gouvernement turc accuse d'être l'instigateur du putsch manqué du 15 juillet dernier et dont il demande, en vain , l'extradition des Etats-Unis . Les USA réclament des preuves que les services secrets turc peinent à fournir.
Des manifestations ont éclaté devant les mairies des villes de Diyarbékir (ex-Dikranaguert), Hakkari et Suruç , dispersées par les canons à eau de la police turque.
sources : euronews , le Figaro
photo : RFI