Vartanantz (qu’est-ce?) vendredi 5 Février 20h30 Alfortville (94)
Dans l’Histoire des peuples, parfois glorieuse mais tragique le plus souvent
Certains héros, hommes ou femmes, se sont dressés vaillamment
Pour défendre un idéal de Justice, d’Honneur et de Dignité
Bien qu’étant sûrs de rejoindre la légion des sacrifiés.
Ainsi Jeanne d’Arc s’est levée pour défendre la France son cher pays,
Mais sait-on qu’un frère aîné l’a précédé de dix siècles en Arménie ?
C’était le Connétable VARTAN MAMIGONIAN, qui se sacrifia dans un combat désespéré
En 451 contre les Perses, qui voulaient imposer leur Mazdéisme à la Chrétienté.
Les chroniqueurs ont rapporté qu’à 250.000 hommes puissamment armés
Comprenant des « Immortels » montés sur des éléphants carapaçonnés,
VARTAN n’avait à opposer que les 15.000 chevaliers de tous les princes d’Arménie
Et 50.000 volontaires des deux sexes issus du peuple, décidés mais non aguerris.
A la veille d’un gigantesque affrontement dans une plaine au nom d’AVARAÏR,
Le glorieux Connétable réunit tous ses généraux pour leur demander d’obéir
A la seule tactique qu’il jugeait possible contre des forces aussi considérables,
Celle de les attaquer au centre tenu par les « Immortels » qui se croyaient invulnérables.
Je vais, leur dit-il, aller frapper le fauve, là où il ne m’attend pas et le blesser
De manière à ce qu’il se vide de son sang en courant derrière le gros de notre armée
Qui devra, tout en se défendant vaillamment, effectuer une retraite ordonnée
En l’attirant avec ses sbires dans nos montagnes pour être par nos embuscades épuisé.
C’est le 26 mai que commença l’immense bataille dans cette plaine d’AVARAÏR
Où VARTAN et des milliers de ses plus intrépides cavaliers acceptèrent de périr en martyrs
En portant le carnage et la panique au cœur d’une armée cinq fois plus puissante,
Mais désormais affaiblie et perdant l’espoir d’asservir une Arménie aussi vaillante.
Le sacrifice de VARTAN et de 1036 de ses valeureux combattants tombés dans une journée
Sauva l’Arménie de l’asservissement, en lui gardant sa culture et les racines de sa chrétienté.
Au cours des siècles jalonnés de combats, de massacres et de dévastations répétés,
Leur souvenir restera pour les Arméniens un héritage avec dévotion chaque année rappelé.
Mais c’est aussi à toutes les nations dites civilisées
Que les « Vartananc », héros éternels de cette épopée
Donnent un exemple de Justice, d’Honneur et de Dignité
Qui devrait être une devise sur tous leurs frontons gravés.
Robert SAMOIAN
Auteur de « La valise de mon oncle, Un Legs de Mémoires »
Membre de la Société des Ecrivains Dauphinois