“Masaan” (le bûcher) indien & magnifique
Après le magnifique "The lunch-box" dont nous avions dit ici tout le bien qu'il méritait , le cinéma indien prouve à nouveau qu'il est capable de faire des films sensibles et modernes loin des films musicaux de Bollywood .
Si on dit de ce film que c'est l'Inde à l'heure de Facebook, on va en donner une idée fausse . C'est l'Inde dans son archaïsme, sa pauvreté, mais avec smartphones. On est à Bénarès au bord du Gange.
Deepak (Vicky Kaushal) travaille dur pour s'en sortir , entre ses études d’ingénieur, un travail de nuit au crématorium (c'est Masaan/ le bûcher)où il aide son père et des rendez-vous avec une jolie demoiselle des quartiers riches à qui il avouera ses origines très modestes d’"intouchable".
Étudiante en fin de cursus, Devi (Richa Chadda) couche avec un camarade dans un hôtel . La police, prévenue , menace de tout réveler aux pères des jeunes gens . Le jeune homme se suicide .Pour éviter un procès médiatisé, le père (Sanjay Mishra) de Devi se torture pour graisser la patte d'un policier véreux.
Corruption policière, société patriarcale, système des castes… pauvreté , le film devrait être vu par tous les jeunes occidentaux qui baignent dans l'aisance et la facilité.
Le rélisateur Neeraj Ghaywan a fait un film triste et beau.
Bravo à Melita Toscan Du Plantier (le flamboyant Daniel Toscan du Plantier serait fier d'elle) et Jérôme Seydoux d'avoir co-produit le film