La France commémore les 100 ans du génocide arménien à 18h aux Champs Elysées
La France commémore les 100 ans du génocide des Arméniens,
vendredi 24 Avril 2015 :
A Erevan, capitale de l'Arménie, avec le président Hollande, les présidents Poutine et Sarkissian.
À Paris
18h00 aux Champs-Elysées,
Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens (ANACRA),
Ambassade d'Arménie, les dignitaires des 3 Églises (apostolique, catholique, protestante) les maires de Paris et de l'Ile de France, les délégations étrangères, l'Institut Arménien de France, les scouts de Homenetmen France, les élèves de l'école Tarkmantchadz, les membres d'Aznavour Pour l'Arménie" : cérémonie en hommage aux Arméniens morts pour la France et Commémoration du 100ème anniversaire du génocide des Arméniens en 1915,
Vendredi 24 avril 2015
18h00
Défilé sur les Champs-Elysées à partir de la rue Balzac
18 h 30 – Ravivage de la Flamme du Soldat Inconnu sous l’Arc deTriomphe
19h00 : Place du Canada,
19h15 : Statue de Komitas avec Manuel Valls, Premier Ministre
20h00: Place du Trocadéro avec Anne Hidalgo
20h45 : Ambassade de Turquie situé rue d'Ankara
LE GENOCIDE DES ARMENIENS 100ème anniversaire : 24 avril 1915 – 24 avril 2015
1894 – 1896 : Les populations chrétiennes, dont les Arméniens représentent une large majorité, ont subi pendant quatre siècles le joug ottoman du peuple dominant : la fonction publique et d’autres secteurs leur était interdit : les enfants mâles étaient arrachés de leur famille pour constituer des corps de soldats, les jeunes filles alimentaient les harems… L’Europe émue, intervient auprès des autorités ottomanes et signe même des Traités pour l’amélioration du sort des chrétiens mais sans effet. Pire cela provoque une fièvre nationaliste grandissante, amplifiée par les faits que des pays dominés depuis des siècles,se libèrent les uns après les autres.C’est même l’humiliation de l’armée ottomane quand la Grèce se libère par les armes. Les premières exactions du Sultan Abdul Hamid, excédé par les pressions occidentales qui souhaitaient que l’Empire ottoman adoptât des réformes pour améliorer le sort lamentable des populations chrétiennes, firent 300 000 victimes arméniennes. Toute la classe politique française s’insurgea contre cette élimination brutale : Jean Jaurès “L’humanité ne peut pas vivre avec le cadavre du peuple arménien assassiné dans sa cave”, Anatole France,Georges Clémenceau,Francis de Préssensé, Georges Duhamel, Romain Rolland, Emile Verharen, Aristide Briand, Denys Cochin, Paul Painlevé, et tant d’autres, qui qualifièrent le sultan de « Grand Saigneur » ou de «Sultanrouge».Ce fut la première étape du génocide des Arméniens.
1909 : Un gouvernement ottoman appelé « Jeunes Turcs », renverse le sultan sanguinaire et suscite l’espoir des Chrétiens de l’Empire ottoman. Mais en 1909, la rage nationaliste se développe à nouveau et ce gouvernement déclenche les massacres d’Adana qui font 30 000 victimes. C'est la deuxième étape de l’élimination des Arméniens. L’Amiral Louis Pivet fait accoster son escadre de la Méditerranée sur les plages au large d’Adana, et permet l’évacuation des rescapés arméniens de Marache, Hadjin, Aïntab… Ce fut la première intervention militaire et humanitaire française.
24 avril 1915 : Profitant du chaos de la 1ère Guerre mondiale, un plan dûment ourdi par Talaat (ministre de l’Intérieur), Enver (ministre de la Guerre) et Djemal (ministre de la Marine)entraîne l’élimination, dans la nuit du 24 avril 1915, des 600 intellectuels d’Istanbul, puis l’assassinat des hommes par petits groupes, séparés de leur famille, et enfin la déportation et le massacre programmés des populations restantes composées de femmes, d’enfants et de vieillards. C’est ainsi que disparurent dans la phase ultime du génocide, 1 500 000 Arméniens, 300 000 Grecs Pontiques, 250 000 Assyro-Chaldéens et 100 000 Syriaques chrétiens. Les nombreuses interventions restèrent vaines tant la haine destructrice était forte. L’ambassadeur des Etats-Unis, Henry Morgenthau, de confession juive, proteste , et se décide même à racheter la survie de poignée d’Arméniens auprès deTalaat. Celui-ci lui répond : «Pourquoi voulez vous dépenser tant d’argent pour sauver des Arméniens ? De toute façon, nous devons tous les tuer pour ne pas craindre la vengeance des survivants ! » Tous les ordonnateurs du génocide sont condamnés à mort par un tribunal ottoman en 1920. Ils s’enfuient en Allemagne et c’est à Berlin qu’un justicier, Soghomon Tehlirian abat Talaat en 1921. La justice allemande le juge et le remet en liberté devant l’immensité des crimes et la destruction totale de la familleTehlirian. La République turque de 1923,créée par Mustapha Kemal Atatürk parachève le travail ,en recyclant les criminels dans le nouveau gouvernement,l’épuration ethnique de ses prédécesseurs en massacrant les Alévis du Dersim, en écrasant de charges les populations non turques : le Varlik Vergisi, impôt raciste de 220 % pour les Arméniens,180 % pour les Juifs, 160 % pour les Grecs… contre 5 % pour lesTurcs ! C'est alors l’exode et l’émigration vers les pays occidentaux , des derniers survivants du génocide. Après ces différentes phases de l’élimination, la population chrétienne de 30 % dans les années 1915, est passée à 0,01 % dans laTurquie actuelle !
Raphaël Lemkin est un juriste polonais qui forge en 1943, le terme et le concept de génocide, et le fait valoir d’abord au tribunal de Nuremberg, puis à l’ONU en 1948 , en associant le mot«génos» (lignée,famille,clan,groupe,race,en langue grecque ancienne) et le suffixe « -cide », du mot latin caedere signifiant tuer Il imposa au monde entier le terme de “GÉNOCIDE”, crime imprescriptible, pour décrire ce qu’a été le “massacre” des Arméniens.
Les survivants et leurs descendants commémorent le 100e anniversaire du 1er Génocide du XXe siècle.
NOTE D’INFORMATION COMPLEMENTAIRE de l’ANACRA
15h00 – 17h15 :
Messe en l'église apostolique arménienne St Jean-Baptiste au 15 rue Jean Goujon 75008 Paris
Rassemblement devant la statue de Komitas à partir de 19h00, discours, puis marche vers le Parvis des Droits de l'Homme au Trocadéro : discours de Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris, qui annoncera que les lumières de la Tour Eiffel s'éteindront.
Puis marche vers l'Ambassade de Turquie, rue d'Ankara, à Paris 16ème.
18h00 :
Le défilé sur les Champs Elysées à partir de la rue Balzac est le plus long parcours jamais accordé pour cette cérémonie sur cette grande avenue ! Nous déposerons, portées par les scouts du Homenetmen et les écoliers de Tarkmantchatz, les gerbes de fleurs dans l’ordre suivant : – les Communautés amies : les Grecs, Assyro-Chaldéens, Chypriotes, Kurdes… – les associations arméniennes – les personnalités politiques – le Primat des Arméniens de France, l’ambassade d’Arménie – les personnalités gouvernementales.
DERNIERE MINUTE La Musique militaire qui jouera les hymnes nationaux, ouvrira le défilé des Champs Elysées dès la rue Balzac, suivie des écoliers, des scouts, des gerbes de fleurs, des drapeaux de toutes les personnalités et des participants.
18 h 30 :
Ravivage de la Flamme du Soldat inconnu La musique militaires interprètera les hymnes nationaux arméniens et français. Les plus hautes personnalités viendront en ligne raviver la Flamme et signer le livre d’or au son de musiques arméniennes.
Armin Wegner
Infirmier militaire allemand, écrivain, photographe et militant des Droits de l’Homme qui a pris position en faveur des droits des Juifs et des Arméniens. Témoin du génocide arménien, il a pris des clichés clandestins qui comptent parmi les premières sources photographiques conservées aujourd’hui. Sous-lieutenant dans une division commandée par le maréchal Von Der Goltz, il est un témoin direct du génocide des Arméniens qu’il photographie, en dépit des ordres de l’armée, dans les camps de déportés arméniens de Ras ul-Aïn, Rakka, Alep et Deir ez-Zor. Les images rapportées clandestinement en Allemagne ont été prises en 1915 et 1916. En février 1919, Wegner adresse une lettre ouverte au président américain Woodrow Wilson publiée dans le journal berlinois Berliner Tageblatt, dans laquelle il en appelle à une Arménie indépendante. En 1968, il est invité par le Catholicos de tous les Arméniens et reçoit l’ordre de Saint-Grégoire-l’Illuminateur.