Chaville commémore le centenaire du génocide des arméniens ce dimanche 26 avril 2015 à 10h00
La commémoration du centenaire du génocide des Arméniens aura lieu dimanche 26 avril, à partir de 10h. Après la messe de requiem célébrée en l’église Saint Grégoire l’Illuminateur, une cérémonie du souvenir aura lieu devant le monument arménien de Chaville (à l’angle de la rue Paul Vaillant-Couturier et de la rue Carnot).
Programme de la commémoration
• 10h : messe de requiem en l’église arménienne Saint Grégoire l’Illuminateur (6, rue du Père Komitas)
• 12h : rassemblement devant l’église arménienne
• 12h15 : cérémonie au Monument arménien, à l’angle des rues Paul Vaillant-Couturier et Carnot
• 13h : plantation de l’arbre du centenaire pour la Mémoire et inauguration de la plaque du souvenir. À l’initiative de la Croix bleue des Arméniens de France, la Municipalité a souhaité s’associer à la plantation d’un albizzia, un arbre aux fleurs rouge sang "en hommage aux femmes arméniennes victimes du génocide, à celles qui ont disparu, à celles qui ont survécu et transmis la vie et la mémoire".
Interview de Claude Heratchian, responsable de la "commission centenaire" de l’Association cultuelle de l’église arménienne de Chaville
Que devons-nous savoir du génocide des Arméniens ?
Il y a 100 ans un crime contre l’humanité était commis par le parti Jeunes-Turcs alors au pouvoir en Turquie. Il y avait en 1914 plus de 2 millions d’Arméniens sur le territoire de l’Empire ottoman. Ils ont pratiquement tous disparu. Plus de 3000 églises ont été détruites, bombardées ou dans le meilleur des cas transformées en mosquées.
Ani, capitale du royaume arménien et ville florissante au Xe siècle, est aujourd’hui un champ de ruines. Il est impossible pour les descendants des rescapés d’oublier ce drame qui a complètement décapité le peuple arménien. Le chemin a été difficile depuis la fin du XIXe siècle : Abdülhamid II, le "sultan rouge", avait commencé les massacres en 1895-1896 et fait plus 300 000 victimes. Puis en 1909, ce furent les massacres d’Adana (en Cilicie) avec 30 000 victimes en quelques jours et enfin en 1915, le génocide et la fin programmée de la présence des Arméniens sur leur terre ancestrale. Il n’est pas possible pour les descendants d’accepter un pardon tant que l’État turc n’a pas reconnu le crime de ses aïeux.
Que demandent les Arméniens ?
Ils demandent justice. Ce génocide, le premier du XXe siècle, planifié par les dirigeants de l’époque, n’a pas encore été officiellement reconnu et condamné au niveau international, tout comme l’a été la Shoah. Nous demandons la fin de la politique de négationnisme pratiquée par la Turquie et la reconnaissance officielle de tous les pays, à l’exemple de la France qui a fait voter une loi dans ce sens, en janvier 2001. Cela nous paraît essentiel car la plaie, non encore cicatrisée, est immense.
Nous avons perdu notre pays, notre patrimoine. Notre langue également est menacée d’extinction. Il est aujourd’hui impératif de la cultiver car c’est le seul héritage qui nous reste. C’est ce qui nous motive à continuer nos cours à l’école arménienne de Chaville.
Commémorer ce centenaire à Chaville vous paraît important ?
La France est notre pays d’adoption. Il est important qu’elle participe à ce travail de mémoire. Elle le fait d’ailleurs fort bien contrairement à d’autres grandes puissances comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne… La Croix Bleue des Arméniens de France, association de femmes qui compte près de 800 membres, plantera un arbre symbolique dans une trentaine de villes pour marquer ce centenaire. Notre section locale "Ter Tavtian" participera, au nom des quelque 80 familles d’origine arménienne de Chaville, à cette action avec la plantation d’un albizzia le 26 avril.
Toutes ces commémorations permettront de ne pas oublier et de perpétuer la mémoire jusqu’à ce qu’enfin justice soit faite.
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Sources :