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Sur Arte “Classe tous risques”de Claude Sautet avec Michel Ardan (Khatchik Hovsep Kazazian),Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura

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Michel Ardan est né à Constantinople le 20 septembre 1920. Son véritable nom est Khatchik Hovsep Kazazian. Il débute au cinéma juste après la guerre et, durant une trentaine d’années, fait une carrière d’acteur de composition. Sa stature de demi de mêlée et son physique massif de caïd du milieu le prédisposent aux rôles de truands, comme dans «L’héroïque M. Boniface» (1949) de Maurice Labro ou «Boniface somnambule» (1950) du même réalisateur, avec Fernandel. Par un phénomène mimétique souvent observé, du moins au cinéma, les gangsters peuvent tout aussi bien revêtir l’uniforme du policier. C’est ce que fait Michel Ardan dans «L’ennemi public N.1» (1953) de Henri Verneuil, toujours avec Fernandel, ou dans son dernier film en tant qu’acteur, «Quand la ville s’éveille» (1974), de Pierre Grasset.

D’autres silhouettes, plus ou moins consistantes, s’offrent encore à Michel Ardan. Le voici conservateur pour «Martin Roumagnac» (1946) de Georges Lacombe, avec Jean Gabin et Marlene Dietrich, chauffeur dans «Dakota 308» (1950) de Jacques Daniel-Norman, marin dans «Le mouton à cinq pattes» (1954) de Henri Verneuil ou encore journaliste dans «Un drôle de colonel» (1968) de Jean Girault. Mais il lui est donné, parfois, de composer de vrais personnages, comme ce mari alcoolique et séducteur de Giselle Pascal dans «Le feu dans la peau» (1953) de Marcel Blistène, où il se tue accidentellement, ou ce souteneur de Montmartre qui s’éprend d’une chanteuse, Colette Ripert, et provoque la jalousie de sa maîtresse, Dora Doll, dans «Pas de pitié pour les caves» (1955) de Henri Lepage. Il y a aussi, dans «Le souffle du désir» (1958), du même réalisateur, ce chanteur de charme, marié à Danielle Godet, et qui a maille à partir avec des truands qui enlèvent son fils ou ce Riton, ancien complice de Lino Ventura, gangster en cavale, dans «Classe tous risques» (1959) de Claude Sautet.

Michel Ardan ne fait pas seulement l’acteur, il produit de nombreux films, dans lesquels il joue souvent. Son choix se porte, la plupart du temps, sur un cinéma commercial de grande consommation, qui n’affiche aucune ambition artistique. Il jette donc son dévolu sur des films au succès populaire garanti, comme «Du mou dans la gâchette» (1966), de Louis Grospierre, avec Jean Lefebvre, Bernard Blier et Francis Blanche; «La grande java» (1970) avec Francis Blanche; ou «La brigade en folie» (1972) dont il coécrit le scénario et qui sont l’œuvre de Philippe Clair, le parangon assumé d’un cinéma qui revendique sa médiocrité, puis «Les bidasses en folie» (1971) de Claude Zidi, avec les Charlots ou encore «La grande nouba» (1973), de Christian Caza (connu aussi sous le nom de Christian Ardan), pour qui il produit encore «Les bidasses en vadrouille» (1978). Mais le producteur, toujours fidèle en amitié, est parfois plus exigeant, puisqu’on lui doit «Les grandes gueules» (1965) de Robert Enrico, dont il produit aussi «Les caïds» (1972), mais aussi les deux films les plus notables de Salvatore Adamo, «Les Arnaud» (1967) de Léo Joannon et «L’ardoise» (1969 ) de Claude Bernard-Aubert. Et puis, il y a Jacques Brel, qu’il rencontre sur le plateau des «Assassins de l’ordre» (1970), de Marcel Carné, et dont il produit, l’année suivante, son film, «Franz», avec la chanteuse Barbara.

Michel Ardan est monté une fois sur les planches, en 1967, dans le cadre de l’émission de Pierre Sabbagh «Au théâtre ce soir», où il a joué «José», de Michel Duran. Il est décédé le 9 mai 1979.

source : CinéArtistes.comsans-titre