Francis Veber : La Doublure avec Gad Elmaleh ,Daniel Auteuil, Richard Berry, Virginie Ledoyen

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sans-titre (16)Sur TMC "La Doublure" de Francis Veber avec Gad Elmaleh, Daniel Auteuil, Richard Berry, Virgine Ledoyen, Alice Taglioni …

Fils du journaliste et écrivain Pierre-Gilles Veber et de la romancière Catherine Agadjanian dite Georgette Paul, Francis Veber est le petit-neveu de Tristan Bernard, le petit-fils de Pierre Veber et le neveu de Serge Veber. Il est également l'oncle de Sophie Audouin-Mamikonian, auteur de la série de livres pour enfants Tara Duncan. Son fils, Jean Veber, est également réalisateur[1]. Francis Veber est en outre, par sa mère, un lointain descendant de la famille princière Mamikonian, qui a dominé l'Arménie durant le Moyen Âge. Sollicité par des monarchistes arméniens pour être prétendant au trône, il a préféré s'en désister au profit de sa nièce Sophie Audoin-Mamikonian. L'un de ses oncles maternels était par ailleurs l'époux de la fille du fondateur des caviars Pétrossian[2],[3].

Biographie et carrière

Francis Veber est né de père juif et de mère arménienne : il déclare à ce sujet « Deux génocides, deux murs des lamentations dans le sang, tout pour faire un comique ». Son père, journaliste renommé avant la Seconde Guerre mondiale, passe l'essentiel de l'occupation allemande cloîtré chez lui par peur d'être arrêté ; il ne retrouve pas de travail dans la presse après la libération. Sa mère entreprend alors de faire vivre la famille en écrivant à la chaîne des romans sentimentaux[4].

La famille Veber vit assez chichement et les parents de Francis Veber, peu satisfaits de leurs carrières respectives dans les lettres, l'encouragent à suivre des études pour trouver un métier stable[5],[6]. Médiocre élève, il suit laborieusement des études de médecine, avant de s'inscrire sans plus d'enthousiasme à la Faculté des sciences, pour satisfaire sa famille qui l'imagine alors successivement chirurgien puis ingénieur dans le pétrole[7]. Il finit par renoncer à ses études et, durant son service militaire, devient reporter à Bled, le journal de l'Armée d'Algérie, où il a pour collègues Philippe Labro, Jacques Séguéla et Just Jaeckin. Il parvient à placer quelques textes dans la presse et devient, après la fin de son service, journaliste radio à RTL, métier qu'il exerce durant trois ans mais pour lequel il estime rétrospectivement avoir été peu doué [8].

Francis Veber se marie en 1964. Il connaît à la même époque sa première expérience dans le spectacle en écrivant avec Jacques Martin, alors animateur vedette de RTL, une comédie musicale intitulée Petit Patapon : bâclée du propre aveu de son coauteur, la pièce est un échec total. Renvoyé de RTL à l'occasion d'une compression de personnel, Francis Veber tente de continuer à vivre de sa plume et écrit divers projets de feuilletons télévisés dont certains se concrétisent, comme Agence Intérim qu'il coécrit avec Richard Caron (tous deux s'abstenant cependant de signer le scénario, car jugeant le résultat très médiocre)[9].

Lassé de voir sa carrière stagner, Francis Veber décide de tenter sa chance dans le théâtre et rédige la pièce L'Enlèvement, inspiré du rapt de la femme de Marcel Dassault. La pièce, qu'il juge avec le recul à demi ratée, connaît un mauvais démarrage : Francis Veber se voit déjà renoncer à toute carrière artistique pour retourner dans le pétrole, mais cette fois comme « pompiste ». Le spectacle est finalement sauvé par une critique favorable de Jean-Jacques Gautier et connaît un succès commercial suffisant pour que le producteur Bob Amon propose de transposer la pièce au cinéma : L'Enlèvement devient sur grand écran Appelez-moi Mathilde, réalisé par Pierre Mondy, avec Jacqueline Maillan et Michel Serrault. Le film est un échec commercial et Francis Veber, qui avait rédigé un synopsis de ce qui deviendra par la suite L'Emmerdeur, doit provisoirement renoncer au cinéma pour faire de son projet une nouvelle pièce de théâtre. Le Contrat, histoire d'un tueur à gages dont la mission est perturbée par un gêneur maladroit, est créée sur les planches en 1971 avec Jean Le Poulain et Raymond Gérôme, remportant un certain succès malgré des conditions de travail difficiles dues à la mésentente des deux comédiens. C'est à cette occasion que Francis Veber imagine une figure de « petit homme dans la foule » plongé dans une situation impossible dont il a à peine conscience : le personnage connaît de multiples variations dans les œuvres de Francis Veber et porte alternativement les noms de François Pignon ou de François Perrin, avant que le premier nom ne s'impose tout à fait[10].

À la même époque, Francis Veber recommence à travailler pour le cinéma de manière inattendue quand Georges Lautner se montre intéressé par La Couverture, un synopsis qu'il avait écrit plusieurs années plus tôt avec Richard Caron et que ce dernier avait ensuite adapté sous forme de roman (TTX 75 en famille). Produit par Alain Poiré pour Gaumont, le film s'intitule finalement Il était une fois un flic et met en vedette Michel Constantin et Mireille Darc : premier succès de cinéma de Francis Veber, il permet à ce dernier de s'imposer enfin comme scénariste pour le grand écran. Dans le même temps, Lino Ventura, vainement démarché pour tourner dans Il était une fois un flic, s'est déclaré intéressé par Le Contrat, dont Francis Veber lui a donné le synopsis pour lui montrer ses capacités d'écriture et le convaincre de tourner dans l'autre film. Le Contrat devient L'Emmerdeur : réalisé par Édouard Molinaro et interprété par Ventura et Jacques Brel, le film est un énorme succès à sa sortie en 1973[11]. Francis Veber entame alors une longue collaboration avec Gaumont, pour qui il considère être devenu à l'époque « en quelque sorte un distributeur automatique de scénarios ». En 1972, il cosigne avec Yves Robert le scénario du Grand Blond avec une chaussure noire, qu'il dit avoir écrit intégralement lui-même. En sus de ses propres scénarios, il se charge pour Gaumont de travaux de réécriture de scénarios, œuvrant au fil des années sur des projets aussi différents que Le Professionnel ou Le Grand Bleu[12].

En 1976, sur le conseil de Claude Berri, Francis Veber passe lui-même à la réalisation pour tourner Le Jouet, avec en vedette Pierre Richard. Le film obtient un score honorable mais décevant en regard des films précédemment scénarisés par Veber, qui préfère alors retourner à l'écriture et enchaîne avec l'adaptation au cinéma de La Cage aux folles, que réalise Édouard Molinaro[13]. Ce n'est qu'en 1981 que Francis Veber, qui avait été quelque peu découragé par le mauvais accueil critique du Jouet, repasse derrière la caméra, cette fois pour La Chèvre. Prévu tout d'abord pour mettre en vedette Lino Ventura et Jacques Villeret, et finalement interprété par Gérard Depardieu et Pierre Richard, le film attire sept millions de spectateurs dans les salles françaises. Il remporte également un succès international, tout particulièrement en URSS où il attire à l'époque trente-cinq millions de spectateurs. Francis Veber retrouve le couple Gérard Depardieu-Pierre Richard à deux reprises, dans Les Compères (1983) et Les Fugitifs : le tandem des deux acteurs lui permet de remettre en scène une recette déjà éprouvée dans L'Emmerdeur avec Lino Ventura et Jacques Brel, soit celui de la confrontation entre un personnage « sérieux » et un autre « comique », le premier perdant progressivement pied face au comportement du second. Au fil des œuvres, le personnage de l'« Auguste » s'appelle le plus souvent Perrin ou Pignon, tandis que le « clown blanc » alterne parfois entre les noms de Lucas ou de Campana[14].

En 1982, Francis Veber connaît sa première expérience dans le cinéma américain en signant le scénario du film Partners, qui est un échec commercial. Trois ans plus tard, alors qu'il est membre du jury du festival de Cannes 1985, Francis Veber fait la rencontre de Jeffrey Katzenberg, alors l'un des principaux responsables de Walt Disney Pictures, qui l'invite à venir travailler aux États-Unis. À la fin des années 1980, il s'installe à Los Angeles et commence à travailler pour Disney en tant que « script doctor ». Il réalise également Three fugitives, remake américain des Fugitifs, dans lequel Nick Nolte reprend le rôle de Gérard Depardieu et Martin Short celui de Pierre Richard. Si Francis Veber garde du résultat de cette première réalisation américaine une impression mitigée, Sur la corde raide (Out on a limb) avec Matthew Broderick, dont il n'a pas écrit le scénario, est par contre pour le cinéaste une expérience exécrable et un « bide mérité » qui le convainc de revenir à l'écriture[15].

Francis Veber se lance alors, sans idées préconçues, dans l'écriture de la pièce Le Dîner de cons, dont il n'envisage pas tout d'abord de faire un film. Lors d'un de ses passages à Paris, il parle de sa pièce à Alain Poiré, qui achète alors les droits d'adaptation au cinéma. Le producteur de théâtre Jean-Louis Livi, ancien agent de Francis Veber, reçoit le manuscrit de la pièce une fois celle-ci terminée et convainc Jean-Paul Belmondo de l'accueillir au Théâtre des Variétés. Mise en scène par Pierre Mondy et interprétée par Jacques Villeret et Claude Brasseur, la pièce est créée en 1993 et remporte un triomphe qui surprend jusqu'à son auteur; elle tient trois ans sur les planches, obligeant Alain Poiré à patienter avant de lancer le chantier de l'adaptation sur grand écran. Entretemps, Francis Veber revient à la réalisation pour une production française, avec Le Jaguar, interprété par Patrick Bruel et Jean Reno. Il enchaîne ensuite avec le tournage de l'adaptation cinématographique du Dîner de cons, où Jacques Villeret reprend son rôle tandis que Claude Brasseur est remplacé par Thierry Lhermitte. Le film est un immense succès, attirant en 1998 plus de neuf millions de spectateurs dans les salles françaises : il vaut à Jacques Villeret le César du meilleur acteur et à Daniel Prévost celui du meilleur acteur dans un second rôle. Francis Veber remporte quant à lui le César du meilleur scénario original ou adaptation[16].

Tout en continuant à résider aux États-Unis durant une partie de l'année[17], Francis Veber réalise ensuite en France, dans les années 2000, plusieurs autres comédies à succès : Le Placard (2001) avec Daniel Auteuil, Michèle Laroque, Gérard Depardieu, Thierry Lhermitte et Jean Rochefort; Tais-toi ! (2003) avec Jean Reno, Gérard Depardieu et Richard Berry ; La Doublure (2006) avec Gad Elmaleh, Daniel Auteuil, Richard Berry, Dany Boon et Virginie Ledoyen. En 2005, il est convaincu par Michel Sardou, qui vient alors de racheter le théâtre de la Porte-Saint-Martin, de remonter sur les planches L'Emmerdeur. Jugeant la pièce un peu vieillie, Francis Veber en propose une version remaniée : mise en scène par ses propres soins, cette nouvelle mouture remporte un triomphe, avec Patrick Timsit et Richard Berry comme interprètes principaux. Suit une reprise au théâtre du Dîner de cons, avec Dany Boon et Arthur. En 2008, galvanisé par le succès au théâtre de L'Emmerdeur, Francis Veber décide d'en tirer une nouvelle version cinématographique, une idée qu'il juge lui-même a posteriori « calamiteuse ». Le nouvel Emmerdeur est un échec commercial, le public n'acceptant guère de voir revisité à l'écran le classique naguère interprété par Brel et Ventura : le film ne tient que deux semaines dans les salles et n'attire que 203 870 spectateurs, soit un score très inférieur aux succès habituels de Francis Veber[18]. Le réalisateur commente à ce sujet : « Outre le fait que les réactions du public et de la critique m'ont donné l'impression d'avoir fait de la profanation de sépulture, j'ai reçu une leçon que je ne suis pas prêt d'oublier : il y a certains cultes qu'il vaut mieux respecter »[19].

En 2009, Le Dîner de cons est à nouveau repris au théâtre, cette fois avec Régis Laspalès et Philippe Chevallier. En 2010, Francis Veber publie ses mémoires, intitulées Que ça reste entre nous. Le 13 janvier 2012, à la cérémonie des Prix Lumières 2012, il reçoit un Prix Lumières d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

En 2013, Francis Veber signe et met en scène une nouvelle pièce, Cher trésor, avec Gérard Jugnot dans le rôle principal[20] : le spectacle remporte un grand succès à Paris et réalise ensuite une tournée dans toute la France[21]. L'année suivante, il adapte au théâtre son propre film Le Placard, qu'il met également en scène : Élie Semoun y reprend le rôle tenu à l'écran par Daniel Auteuil.

source : wikipedia.fr

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